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À La Une - Violences

Liban : Rifaat Eid met en garde contre un "nouveau Kerbala"

Mandat d'arrêt contre le chef du Parti arabe démocratique.

Photo d'archives du leader alaouite Rifaat Eid. Photo tirée de sa page Facebook

Le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Sakr Sakr, a émis lundi un mandat d'arrêt et de perquisition contre le chef du Parti arabe démocratique (PAD) Ali Eid, dans le cadre de l’enquête sur le double attentat meurtrier perpétré le 23 août contre deux mosquées à Tripoli (Liban-Nord).

 

Réagissant à cette décision, le secrétaire général du PAD, Rifaat Eid, a affirmé que ce mandat vise à "jeter de l'huile sur le feu". Il a également indiqué que son parti s'apprête à manifester pour protester contre les récentes attaques perpétrées contre la communauté alaouite à Tripoli. "Nous allons organiser une marche pacifique de Jabal Mohsen à la place d'el-Nour à Tripoli", a-t-il dit sans préciser la date de cette manifestation. "L'Etat est appelé à protéger cette marche, et au pire des cas, nous devons nous attendre à un nouveau Kerbala", a-t-il ajouté, en référence à la bataille de Kerbala au cours de laquelle l'imam Hussein, petit-fils du prophète Mahomet, a été tué en l'an 680 en Irak par les Omeyyades. La bataille de Kerbala marque la rupture entre sunnites et chiites.


Lundi, des habitants de Jabal Mohsen, fief du PAD, ont coupé la route principale menant à leur quartier avec des pneus en feu pour protester contre la décision du juge Sakr. La route a été rouverte en début de soirée.

 

Jeudi dernier, le leader alaouite de Tripoli, Ali Eid, près de Rifaat, avait affirmé qu’il ne répondrait pas à la convocation que lui ont adressée les services de renseignements des Forces de sécurité intérieure.

À la mi-octobre, Rifaat Eid avait également rejeté les accusations portées contre des habitants de Jabal Mohsen dans le double attentat de Tripoli.


L’enquête des services de renseignements des FSI a montré que cinq personnes menées par Hayan Ramadan, de Jabal Mohsen, sont impliquées dans le double attentat de Tripoli qui a fait plus de 50 morts et des centaines de blessés. Parmi les cinq suspects, figure Youssef Diab, 17 ans, également de Jabal Mohsen, dont l’arrestation par les services de renseignements des FSI avait causé une flambée de violence à Tripoli entre le quartier de Jabal Mohsen et celui de Bab el-Tebbaneh.

 

La crise syrienne alimente les tensions confessionnelles au Liban, et notamment à Tripoli, capitale du Liban-Nord à majorité sunnite mais comprenant notamment une minorité alaouite. Un énième round d'affrontements entre Bab el-Tebbaneh (à majorité sunnite et anti-régime syrien) et Jabal Mohsen (à majorité alaouite et pro-Assad), deux quartiers miséreux et historiquement rivaux, a fait 14 morts entre le 21 et le 28 octobre dernier.

 

Une série d'attaques ont, en outre, fait 19 blessés ces derniers jours au sein de la communauté alaouite à Tripoli.

L'épisode le plus violent a eu lieu samedi dernier lorsque des éléments armés sunnites ont attaqué un bus transportant des travailleurs alaouites, faisant neuf blessés.

"Les hommes armés ont ouvert le feu sur le bus et ont ensuite frappé certains des travailleurs. Les neuf victimes, blessées par balles ou par des coups, ont été transportées à l'hôpital", a expliqué le responsable de la sécurité.
"Le bus dans lequel ils se trouvaient s'est arrêté à l'entrée du quartier de Bab el-Tebbaneh. C'est alors que les hommes armés ont attaqué", a-t-il ajouté.
Selon un médecin qui a soigné les neuf hommes, aucun d'entre eux n'était grièvement blessé. 

 

Le président de la République Michel Sleiman a dénoncé l'attaque et a appelé le commandant en chef de l’armée, le général Jean Kahwagi, afin qu'il le mette au courant des mesures prises pour régler cette affaire et rétablir l'ordre dans la ville.

Dans un communiqué publié tard samedi, l’armée a indiqué avoir identifié plusieurs personnes, dont un Syrien, soupçonnées d’avoir participé à l’agression. "À la suite de nos recherches et enquêtes, nous avons identifié les hommes armés et tous ceux qui sont impliqués dans les tirs", indique le communiqué. "Des unités de l’armée ont effectué des descentes dans leurs repaires et arrêté Yehia Samir Mohammad (...) et s’efforcent de rattraper les autres suspects", précise le communiqué.

 

 

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