Rechercher
Rechercher

Liban - Social

La bataille pour les droits des handicapés est loin d’être gagnée

Lors d’un séminaire organisé par l’Unesco, plusieurs organisations concernées par les handicapés ont souligné l’importance de la mise en place d’un plan d’action à la loi 220.

Les représentants de différentes organisations pour les handicapés réunis dans un groupe de discussion.

La situation des personnes handicapées au Liban ne semble malheureusement pas évoluer, et l’instabilité politique de la région ne fait que ralentir les projets visant à améliorer leur mode de vie.
Jinane, une jeune écrivaine atteinte d’handicap, dénonce les conditions sociales dans lesquelles vivent les personnes à besoins spécifiques. «Je suis fière de mon handicap!, s’exclame-t-elle. J’ai les mêmes capacités que toute personne ordinaire!» Pourtant, lors de la signature de son premier livre, Jinane avait l’impression que les invités l’honoraient en tant «qu’handicapée qui écrit et non pas en tant
qu’écrivaine».
C’est dans le but d’évaluer le niveau d’intégration des handicapés dans la société libanaise que la Commission nationale libanaise pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), en collaboration avec le bureau de l’Unesco à Beyrouth, a réuni, samedi, des représentants de plusieurs organismes, notamment des ministères de l’Éducation nationale et des Affaires sociales: la bataille pour le droit des handicapés au Liban semble loin d’être gagnée!
Ainsi, en dépit de son émission en 2000, la loi 220, qui s’avère être la seule loi spécifique aux handicapés, ne dispose toujours pas de mandat d’exécution concret. À titre d’exemple, malgré les efforts fournis par les organismes gouvernementaux, l’application de l’article concernant le droit à l’éducation des handicapés est encore défectueuse : la majorité des écoles ne sont pas proprement équipées, que ce soit au niveau du personnel ou de l’infrastructure, pour accueillir des élèves ayant des besoins spécifiques.
«Un obstacle éminent qui nous empêche aujourd’hui d’appliquer des plans stratégiques visant à améliorer l’intégration des handicapés dans la société serait le manque de recensements concernant les personnes à besoins spécifiques au Liban», précise dans ce cadre Sawsan Mehdi, consultante auprès de l’Unesco.
Plus encore, ces derniers mois, les projets visant à réformer la situation des handicapés ont été relégués au deuxième plan, en raison notamment de la démission du gouvernement et des sujets qu’il estime être prioritaires. En effet, les responsables se penchent sur les problèmes socio-économiques découlant de la crise syrienne. «Six projets de lois ont été proposés au Parlement mais, en raison de la démission du gouvernement, aucune des propositions n’a abouti à une résolution concrète», souligne l’une des participantes.
«Nous espérons que nos revendications seront un jour exécutées, avance Jinane. Malheureusement, nous avons l’impression que malgré tous les efforts que nous déployons, nous n’arrivons toujours pas à influer sur les autorités concernées. C’est frustrant.»

Les recommandations des organisations
L’accent a également été mis au cours de cette journée sur l’importance de la «canalisation» des fonds et de l’alliance entre les différentes organisations, afin de réaliser des projets consistants. D’une part, plusieurs organisations gouvernementales et non gouvernementales voient leur action entravée par leur manque d’argent. D’autre part, les financements se trouvent gaspillés dans des projets frêles, sans lendemain. «Si toutes les organisations ne s’unissent pas, nous n’atteindrons jamais nos objectifs. Il faut unifier les efforts pour passer d’une politique de soins à une politique d’intégration», explique Ibrahim Abdallah, représentant de l’Organisation nationale pour les handicapés.
Le rôle des médias dans cette intégration a également été mis en valeur. Les participants proposent une implication des jeunes handicapés dans les émissions représentant la jeunesse libanaise. Plus encore, il serait essentiel d’instaurer des programmes ayant pour but de sensibiliser la société aux droits des personnes handicapées.
Plusieurs rencontres de ce genre ont déjà eu lieu, mais la situation des personnes à besoins spécifiques ne semble pas aller de l’avant. Ce combat n’est pas exclusivement celui des handicapés, c’est le combat du gouvernement, de la société civile et de chaque citoyen. Il est grand temps d’agir au nom des droits de l’homme! Alors, à quand le grand changement?
La situation des personnes handicapées au Liban ne semble malheureusement pas évoluer, et l’instabilité politique de la région ne fait que ralentir les projets visant à améliorer leur mode de vie.Jinane, une jeune écrivaine atteinte d’handicap, dénonce les conditions sociales dans lesquelles vivent les personnes à besoins spécifiques. «Je suis fière de mon handicap!,...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut