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À La Une - Liban

Seriez-vous prêts à donner 1.000 LL aux députés libanais ?

LADE lance "De l'argent du peuple", une campagne provocatrice contre le statu-quo.

Le Parlement libanais. Photo Sami Ayad.

Fin mai, le Parlement libanais prolongeait son mandat jusqu'à novembre 2014 et reportait les élections initialement prévues en juin en raison de l'incapacité des partis politiques à s'accorder sur une loi électorale mais surtout en raison des profondes divisions suscitées par la guerre en Syrie.


Depuis cette prorogation sans précédent depuis la fin de la guerre civile (1975-1990), les députés libanais qui se sont octroyés 17 mois de plus de mandat, sont, paradoxalement, quasiment au chômage. Chaque convocation de l'Assemblée par le président de la Chambre tourne court, les députés de l'Alliance du 14 Mars boycottant les sessions qu'ils jugent non constitutionnelles. Résultat : les députés libanais ne légifèrent pas, ce qui est tout de même le coeur de leur travail.

 

Pour les rappeler à leur devoir, l’Association libanaise pour la démocratie des élections, LADE, a lancé une campagne provocatrice baptisée "De l'argent du peuple". A des Libanais croisés dans la rue, des membres de l'association demandent s'ils veulent bien faire un don de 1.000 Livres Libanaises aux députés pour les encourager à travailler.

 

"Je ne leur paierai même pas un de ces centimes troués vieux de 50 ans", lance un homme de 60 ans qui ne cache pas sa colère.

"Leur payer 1.000 LL? Plutôt 1.000 Kg de TNT (explosifs, ndlr) capables de les faire tous disparaître", renchérit un autre, non moins énervé par la question.

"Que Dieu maudisse le plus grand des députés même si c'était mon père", répond un troisième.

"Ils me doivent des milliers de dollars", enchaîne un trentenaire.

 

 

 

"Nous voulons, à travers cette campagne, rappeler aux députés qu'ils doivent leur salaire, leur poste et tout ce dont ils bénéficient au peuple libanais, explique à lorientlejour.com Samer Abdallah, directeur des programmes à LADE. L'idée est de faire réagir nos parlementaires au chômage mais aussi les gens qui sont de plus en plus déprimés par cette situation".

 

Selon M. Abdallah, cette campagne s'inscrit dans le cadre du plan de LADE pour l'étape à venir qui consiste à interagir avec les Libanais et à leur remonter le moral. "Le peuple doit être convaincu qu'il peut mais aussi doit prendre part au changement", assure-t-il.  Et de marteler : "Si la classe politique est démissionnaire et n'agit que selon ses intérêts personnels ou suivant un agenda régional alors qu'en face, les Libanais sont blasés, le pays courra vers sa perte." 

 

Le responsable en appelle aux Libanais, notamment aux jeunes, et aux ONG : "Nous sommes responsables de ce pays envers lequel nous avons un devoir : Il ne faut pas relâcher la pression, il faut tout tenter pour rendre la vie aux institutions de l'Etat."

 

 

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