Tripoli : L’armée pacifie la rue de Syrie

Des unités de l’armée libanaise se sont déployées mardi sans difficulté sur l’axe stratégique de la rue de Syrie, séparant les quartiers rivaux de Bab el-Tebbaneh et Jabal Mohsen à Tripoli, théâtre d'affrontements sanglants liés à la guerre en Syrie.

La troupe a commencé à se déployer à 7h ne rencontrant aucune résistance de la part des belligérants engagés dans des affrontements meurtriers à caractère confessionnel depuis plus d’une semaine.

Lundi, les soldats avaient essuyé des tirs nourris alors qu’ils tentaient de pacifier cet axe stratégique en vue de pénétrer dans le quartier de Bab el-Tebbaneh (à majorité sunnite et anti-Assad). Trois soldats avaient été blessés par balle. Dimanche, l’armée s’était déployée en force à Jabal Mohsen (à majorité alaouite et pro-Assad) et avait pris position dans des bâtiments élevés surplombant Bab el-Tebbaneh.

Des habitants de la rue de Syrie ont accueilli avec joie le déploiement des soldats, et la vie reprenait son cours normal en cours de journée, ont rapporté plusieurs médias. Les soldats ont effectué des patrouilles et érigé des points de contrôle rue de Syrie, alors que le calme régnait entre les deux quartiers rivaux.

(Témoignage : Entre Bab el-Tebbaneh et Jabal Mohsen, des Tripolitains "qui en ont marre")

Il ne reste plus à l’armée que de se déployer à Bab el-Tebbaneh, où elle a fait face lundi à une opposition farouche des habitants qui ont bloqué l’entrée du quartier à l’aide de pneus enflammés.

Les affrontements s’étaient calmés lundi à 23h à la faveur de contacts intensifs entre des responsables politiques.

Les combats qui avaient repris lundi 21 octobre ont fait au moins 14 morts et des dizaines de blessés.

Le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, Sakr Sakr, a demandé mardi au service de renseignements de l’armée de mener les premières enquêtes afin d’identifier ceux qui sont impliqués dans les combats afin de les déférer devant la justice.

(Pour mémoire : Une intégration des combattants de Tripoli au sein des forces de sécurité est-elle possible ?)

Des sources proches du président Michel Sleiman ont affirmé au quotidien an-Nahar que l'armée appliquera le plan de sécurité visant à pacifier Tripoli "quels que soient les sacrifices".

Le chef du Courant du futur, l’ancien Premier ministre Saad Hariri, a, pour sa part, appelé mardi les habitants de Tripoli à coopérer avec l’armée et les forces de sécurité pour restaurer le calme dans cette grande ville du Liban-Nord.

"L’Etat ne devrait pas hésiter à déployer tous les efforts nécessaires pour rétablir la loi à Tripoli. Nous espérons que ce déploiement pavera la voie à la fin des tentatives de porter atteinte à la sécurité et à la stabilité de la ville", a déclaré M. Hariri dans un communiqué. "Nous espérons aussi que ce déploiement ravivera la confiance des habitants dans le rôle de l’Etat qui devrait les protéger et mettra un terme aux affrontements. Nous appelons les habitants de Tripoli à aider l’armée dans son déploiement", a-t-il ajouté.

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