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Liban - L’éclairage

Sleiman continue d’avancer dans un champ de mines

La question de la formation du gouvernement est remise, une fois de plus, sur le tapis, après l’échec des multiples négociations et tentatives de réconciliation régionale, notamment entre l’Arabie saoudite et l’Iran.
D’ailleurs, l’escalade amorcée récemment par les forces du 8 Mars a clairement illustré la poursuite du bras de fer sunnito-chiite couronné par le boycott observé par le royaume wahhabite à l’égard des États-Unis et son rejet du siège de représentation non permanente au sein du Conseil de sécurité.
Le camp du 8 Mars a ainsi saisi l’occasion au vol, cherchant à exploiter d’une part la tiédeur qui caractérise actuellement les relations américano-saoudiennes, et d’autre part l’état de confusion dans lequel se trouve le camp du 14 Mars à cause précisément de la bouderie des Saoudiens et du fait que les États-Unis et l’Europe sont plutôt préoccupés par le dossier syrien qui vient en priorité.
Autant de facteurs qui ont motivé la contre-attaque politique lancée par le camp du 8 Mars qui tente actuellement de renflouer ses positions tout en essayant de parvenir à obtenir ses revendications.
Cette position a été notamment illustrée par les propos d’un de ses députés qui a estimé qu’il est désormais inévitable d’introduire des changements à la vie publique et au régime politique qui puisent aller de pair avec les développements dans la région, plus particulièrement en Syrie.
L’argument défendu par ce camp est celui de la non-viabilité du régime politique libanais actuel ainsi que de la Constitution de Taëf qui, estime le 8 Mars, pavent la voie à des confrontations futures précisément à cause des failles structurelles qui entachent le texte fondamental, nonobstant les déséquilibres politiques que recèle ce texte au niveau du paysage politique interne. Un constat d’autant plus vérifié, selon cette logique, que l’arbitre syrien – le parrain par excellence des accords de Taëf qui ponctuait l’application de ce texte du temps où il se trouvait au Liban –, n’est plus. Sans mentionner le fait qu’aucune force de régulation libanaise ne lui a été entre-temps substituée.
La proposition d’amender la Constitution a été bien évidemment rejetée par Washington, qui a rejeté toute tentative de toucher au texte à l’ombre des circonstances actuelles quels que soient les arguments avancés, craignant une nouvelle crise au Liban qui risquerait de provoquer un nouveau déséquilibre régional et de modifier les donnes. La position américaine est venue s’ajouter à celle de l’Arabie saoudite qui avait également rejeté tout amendement constitutionnel visant à reconsidérer les équilibres en présence. Plusieurs parties étrangères ont également protesté contre les positions du chef de l’État, Michel Sleiman, qui s’était prononcé à son tour en faveur d’une rectification de certaines clauses du texte fondamental dans l’espoir de rétablir certains équilibres.
Commentant le refus du président de se voir reconduit à son poste, ou de voir son mandat prorogé, un ministre sortant précise que Michel Sleiman se trouve désormais confronté à deux maux. D’une part, la formation d’un gouvernement de fait accompli chargé d’expédier les affaires courantes faute d’avoir pu obtenir la confiance du Parlement. Un choix qui lui attirerait aussi bien les foudres du 8 Mars, non content de voir que ses conditions n’ont pas été prises en considération, que celles du 14 Mars, non content à son tour de voir le Hezbollah représenté dans un gouvernement de fait accompli certes, mais non moins formé sour le label d’un gouvernement « unificateur ». L’autre choix serait la poursuite de l’expédition des affaires courantes par le gouvernement démissionnaire de Nagib Mikati, perpétuant ainsi la stagnation, la paralysie et l’effondrement du pays, une option qui ne manquerait pas non plus d’inspirer de nouvelles critiques à l’encontre du chef de l’État qui serait alors accusé de mauvaise gestion pour n’avoir pas réussi à réunir les protagonistes autour de la table de dialogue.
Inutile de rappeler, soulignent les milieux politiques, que la formation du gouvernement est conditionnée par une entente régionale préalable et un accord international encouragé par un rapprochement saoudo-iranien désormais incontournable pour tout règlement libanais interne. Un ministre estime pour sa part que toute détente qui surviendrait au plan régional, suite à une cessation des hostilités en Syrie surtout, ne peut que se répercuter positivement sur la scène libanaise, entraînant inéluctablement une détente au niveau de la formation du gouvernement.
En attendant, le mot d’ordre international reste inchangé : la stabilité sécuritaire et économique au Liban reste une priorité absolue avant l’ultime accord régional, s’il venait à devenir une réalité.
La question de la formation du gouvernement est remise, une fois de plus, sur le tapis, après l’échec des multiples négociations et tentatives de réconciliation régionale, notamment entre l’Arabie saoudite et l’Iran. D’ailleurs, l’escalade amorcée récemment par les forces du 8 Mars a clairement illustré la poursuite du bras de fer sunnito-chiite couronné par le...
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