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À La Une - Liban

Pas de répit dans les violences à Tripoli

Sleiman appelle l'armée à contrôler la situation sécuritaire dans la capitale du Liban-Nord le plus tôt possible.

Dans un contexte de violences, Tripoli vit au ralenti ; dans certains quartiers, le trafic est presque paralysé, tandis que la plupart des écoles et des universités ont fermé leurs portes. Photo Naïm Assafiri

Depuis lundi soir, Tripoli vit au rythme des roquettes et tirs de snipers. Jeudi en journée, un calme très précaire régnait sur la capitale du Nord-Liban, entrecoupé de rafales de tirs sur la route de Syrie qui sépare les quartiers de Jabal Mohsen et Bab el-Tabbaneh. En soirée, des tirs intermittents ainsi que des explosions d'obus étaient toujours entendus dans les deux quartiers riveaux, selon l'Agence nationale d'information (ANI, officielle). Les maisons ainsi que les routes principales et secondaires étaient par ailleurs toujours la cible des francs-tireurs alors que l'armée, déployée dans la région, ripostait aux sources de tirs.

 

Au quatrième jour des violences, un commerçant a été tué alors qu'il ouvrait sa boutique à Maaloula, situé près du quartier sunnite de Bab al-Tebbaneh, et un autre dans le quartier alaouite de Jabal Mohsen. Huit personnes ont également été blessées. Au total, ce dernier round de violences a fait, jusqu'à présent, quatre morts et plus de trente blessés, selon un responsable des forces de sécurité cité par l’AFP jeudi matin.

 

L'ANI avance de son côté un bilan de deux morts et une vingtaine de blessés jeudi et de trois victimes et plus de 60 blessés au total depuis la reprise des violences. Parmi les tués aujourd'hui, figure Bassam Abdallah, blessé au cours de la journée lors des affrontements. Selon les médias locaux, M. Abdallah était le responsable militaire du Parti arabe démocrate (alaouite, de Rifaat Eid) à Jabal Mohsen. 

 

"L'armée répond aux sources de tirs. Les tireurs embusqués sont cachés sur les toits et dans les ruelles", a affirmé une source sécuritaire.

Des blindés patrouillent dans la rue de Syrie jusqu’aux entrées respectives des deux quartiers chauds. Des unités venues en renfort ont été déployées mercredi au niveau du rond-point Abou Ali, avant de se positionner sur les lignes de démarcation entre Bab el-Tebbaneh et Jabal Mohsen.

 

Mardi soir, les violences s’étaient intensifiées entre Jabal Mohsen (à majorité alaouite et pro-Assad) et Bab el-Tebbaneh (à majorité sunnite et anti-régime syrien) avec l’usage de roquettes, de mortiers et de grenades, au niveau des axes d’affrontements traditionnels (la rue de Syrie, Baal Darawiche, Rifa, Machrou’ Saroukhiyé, Amircan, Baqqar, Tallat Amri, Mankoubine et les environs de la mosquée Nasiri). À l’aube, les accrochages s’étaient intensifiés avant de s’interrompre temporairement. L’un des bâtiments situé sur l’axe du bazar de Malloulé, à Jabal Mohsen, a pris feu à cause des échanges de tirs.

 

Dans ce contexte de crise, la ville vie au ralenti ; dans certains quartiers, le trafic est presque paralysé, tandis que la plupart des écoles et des universités ont fermé leurs portes. Autre conséquence de ces violences, ces citoyens contraints de quitter leur maison, en voiture ou à pieds, pour trouver refuge jusqu’à Denniyé, parfois, alors que les entrées de la ville ont été bloquées aux niveaux de Kobbé, Mankoubine et Beddaoui, à cause de la présence de francs-tireurs.

 

Sur le plan politique, les responsables condamnent. Jeudi, c'était au tour du Premier ministre sortant Nagib Mikati d'y aller de sa condamnation. "Tripoli n’a pas d’autres choix que de s'en remettre à l’autorité de l’État", a-t-il également dit à l’issue d’une réunion sécuritaire avec le président Michel Sleiman. M. Mikati, originaire de cette grande ville du nord, a appelé les Tripolitains à collaborer avec les forces de l’ordre afin de restaurer la paix. "Les Tripolitains ne sentent plus la présence de l’État, a-t-il ajouté. C’est pour cela que nous avons décidé d’une série de mesures sécuritaires afin de mettre fin à ce phénomène." M. Mikati n’a toutefois pas voulu évoquer les détails des mesures en question.

Pour sa part, le président du Comité des ulémas musulmans, cheikh Salem Rafeï, a appelé l'État à dissoudre le Parti arabe démocrate (alaouite, de Rifaat Ali Eid) et à traduire ses dirigeants en justice. 

"Le plan sécuritaire à Tripoli ne nous défend pas et ne nous laisse pas nous défendre", a martelé le dignitaire sunnite. Et de demander : "L'armée et les forces de sécurité connaissent la source de tirs, pourquoi n'arrêtent-elles pas le tireur?"

 

Selon cheikh Rafeï, le président syrien Bachar el-Assad menace et le Parti arabe démocrate exécute, étant donné qu'Assad lui-même a admis que ce parti lui est fidèle.  "Bachar el-Assad doit être considéré comme un criminel et non comme un chef d'Etat. Il doit être jugé pour ses crimes", a-t-il ajouté.

 

Jeudi en soirée, Michel Sleiman a annoncé sur son compte Twitter avoir demandé aux forces de sécurité, notamment à l'armée, de faire en sorte que la situation sécuritaire dans la ville soit sous contrôle le plus tôt possible. "Il n'est pas permis que la blessure de Tripoli continue de saigner. Tous les responsables doivent oeuvrer à sauver la capitale du Liban-Nord", a-t-il ajouté.

 


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commentaires (3)

ON A UNE TRÈS FAUSSE IDÉE DE CE QUI SE PASSE À TRIPOLI. LORSQU'UN GRAND CHÊNE EST INFESTÉ EN SA CIME PAR DES NIDS DE CORVIDÉS TOUS LES AUTRES OISEAUX QUI HABITENT LE CHËNE EN SOUFFRENT. IL FAUT DÉBARRASSER LE CHÊNE DES NIDS DES CORVIDÉS POUR QUE LES AUTRES OISEAUX TROUVENT LA PAIX !

SAKR LOUBNAN

18 h 22, le 24 octobre 2013

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Commentaires (3)

  • ON A UNE TRÈS FAUSSE IDÉE DE CE QUI SE PASSE À TRIPOLI. LORSQU'UN GRAND CHÊNE EST INFESTÉ EN SA CIME PAR DES NIDS DE CORVIDÉS TOUS LES AUTRES OISEAUX QUI HABITENT LE CHËNE EN SOUFFRENT. IL FAUT DÉBARRASSER LE CHÊNE DES NIDS DES CORVIDÉS POUR QUE LES AUTRES OISEAUX TROUVENT LA PAIX !

    SAKR LOUBNAN

    18 h 22, le 24 octobre 2013

  • La seule manière de ramener la paix dans la ville s'est de lâcher l’armée sur Baal Mohsen pour commencer et par la suite sus a Bab Tebbaneh pour finir avec le reste de Tripoli. Sinon rien n’arrêtera ce jeux sournois et criminel.

    Pierre Hadjigeorgiou

    17 h 06, le 24 octobre 2013

  • On se demande comment au 4e jour de violence avec quatre morts aussi Tripoli pourra revivre la paix civile avec ce grand nombre croissant de syriens qui investissent la capitale du nord volent et tuent . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    15 h 48, le 24 octobre 2013

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