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À La Une - conflit

Syrie : de plus en plus d'incertitude autour de Genève-2

Combats intenses entre rebelles et régime à Mouadamiyat al-Cham.

Un rebelle syrien, le 22 octobre 2013, à Deir ez-Zor. AFP PHOTO / AHAMD ABOUD

La tenue d'une conférence de paix sur la Syrie en novembre semble de plus en plus compromise, après la réaffirmation du groupe des "Amis de la Syrie" d'une mise à l'écart de Bachar el-Assad dans toute solution politique, une condition dont le régime refuse d'entendre parler.


Dans le cadre des efforts de l'ONU pour préparer cette conférence dite de Genève-2 et maintes fois reportée, le médiateur international Lakhdar Brahimi poursuivait en Jordanie une tournée régionale.

 

Il a affirmé, mercredi, que seule une "solution politique" pourrait aider à mettre fin au "cauchemar" dans ce pays, lors d'entretiens avec le ministre jordanien des Affaires étrangères. "La crise syrienne (...) menace la Syrie et la région entière", a déclaré M. Brahimi lors d'une réunion avec Nasser Jawdeh, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. "Il y a presque un consensus sur le fait qu'il n'y a pas de solution militaire à la crise et qu'une solution politique est le seul moyen de mettre fin au cauchemar en Syrie", a ajouté M. Brahimi, selon la même source.


L'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, qui a déjà visité l'Egypte, le Koweït et Oman dans le cadre de cette tournée, doit encore se rendre en Iran, au Qatar, en Turquie et en Syrie. M. Brahimi a indiqué qu'il cherchait "une plus grande coopération avec les pays de la région pour trouver une solution politique en Syrie", indique le communiqué.

Le diplomate tiendra en outre, début novembre, avec des responsables américain et russe une nouvelle réunion pour préparer la conférence de Genève-2 visant à trouver une issue à un conflit qui a fait plus de 115.000 morts selon une ONG syrienne.


Le secrétaire au Foreign Office William Hague, qui présidait mardi la réunion à Londres des pays "amis de la Syrie" soutenant l'opposition, n'a cependant pas caché "les immenses difficultés" à surmonter avant la convocation de "Genève-2", espérée d'ici fin novembre. Outre M. Hague, la rencontre regroupait notamment les chefs de la diplomatie des Etats-Unis, de la France, d'Allemagne, d'Arabie saoudite, du Qatar, de la Turquie et de l'Egypte.

 

(Lire aussi: « Mariam », ou le cinéma syrien au mépris du danger)


Le communiqué final rappelle que cette conférence doit être l'occasion "de former un gouvernement de transition doté de pleins pouvoirs exécutifs". "Quand le gouvernement de transition sera établi, Assad et ses proches (...) ayant du sang sur les mains n'auront aucun rôle à jouer en Syrie", dit-il, dans des efforts clairs pour convaincre l'opposition, profondément divisée, de participer à Genève-2.


Le président de la Coalition de l'opposition syrienne Ahmad Jarba, présent à la réunion, a de son côté prévenu qu'il n'y aurait "pas de négociations" sans garantie que Genève-2 serve à assurer "une transition de tous les pouvoirs avec toutes ses institutions (...) et le départ du tueur" Assad.
Selon lui, la conférence ne peut réussir sans la mise en place de "corridors humanitaires pour les secteurs assiégés" comme ceux tenus par les rebelles en banlieue de Damas ou dans la vieille ville de Homs (centre), ainsi que la "libération, avant le début des négociations, des femmes et enfants détenus" par le régime.

Inquiétudes face aux extrémistes
La coalition doit débattre début novembre de sa participation à la conférence, alors que le président Assad a affirmé cette semaine que les conditions n'étaient "pas encore réunies" pour garantir le succès des négociations. Le président a aussi annoncé qu'il était prêt à se présenter à l'élection présidentielle de 2014. 


Les signataires de la déclaration de Londres réitèrent par ailleurs "leur inquiétude grandissante face à la progression de l'extrémisme et des groupes extrémistes" sur le terrain qui "menacent les forces modérées ainsi que l'intégrité territoriale", en référence à la montée en puissance de formations jihadistes, notamment liées à el-Qaëda, qui se battent non seulement contre le régime mais aussi contre les rebelles.

 

(Lire aussi : Les liaisons dangereuses de la Turquie avec certains rebelles extrémistes syriens)


Sur le terrain, des militants se montraient dubitatifs quant aux résultats de la réunion de mardi.
"La déclaration d'hier ressemble à toutes celles qui ont précédé. Nous avons besoin d'engagements écrits et de pressions internationales sur Assad", a notamment déclaré à l'AFP Wassim, qui habite Mouadamiyat Al-Cham, une banlieue de Damas assiégée. "Nous avons besoin de garanties internationales sur le départ d'Assad et d'un calendrier clair pour y aboutir", a-t-il ajouté via Skype.


A Mouadamiyat al-Cham, justement, des combats intenses avaient lieu mercredi entre rebelles et armée, selon des militants. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a fait état par ailleurs de "20 morts et blessés" parmi les forces du régime dans des combats dans la région de Quneitra, dans le sud, près du plateau du Golan.


Les autorités ont en outre libéré 14 prisonnières sur la centaine devant être relâchées dans le cadre d'un accord sur un échange d'otages, a indiqué une militante des droits de l'Homme. Les rebelles avaient libéré samedi des pèlerins chiites libanais après plus d'un an de détention. En échange, deux pilotes turcs enlevés à Beyrouth ont été relâchés mais l'accord prévoyait aussi la libération d'une centaine de Syriennes.


Au Liban, où la population est profondément divisée entre pro et anti-Assad, des échanges de tirs entre les deux camps ont fait deux morts, dont un adolescent, et une trentaine de blessés depuis lundi soir à Tripoli (nord), selon un responsable des services de sécurité.

 

 

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commentaires (4)

AVEC ISRAËL ON EST DÉJÀ À OSLO MILLE + ! AVEC GENÈVE LE NOMBRE POURRAIT DÉPASSER CELUI D'OSLO CAR IL AUGMENTERA INDÉFINIMENT JUSQU'À L'EXTENSION COMPLÈTE DES TERRORISTES... DES DEUX FACES DE LA MÊME MONNAIE... QUI S'AFFRONTENT EN SYRIE !

SAKR LOUBNAN

11 h 05, le 24 octobre 2013

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Commentaires (4)

  • AVEC ISRAËL ON EST DÉJÀ À OSLO MILLE + ! AVEC GENÈVE LE NOMBRE POURRAIT DÉPASSER CELUI D'OSLO CAR IL AUGMENTERA INDÉFINIMENT JUSQU'À L'EXTENSION COMPLÈTE DES TERRORISTES... DES DEUX FACES DE LA MÊME MONNAIE... QUI S'AFFRONTENT EN SYRIE !

    SAKR LOUBNAN

    11 h 05, le 24 octobre 2013

  • Avec les intervenants bancals de l'ONU ,de l'UE ,USA et autres sclérosés de la ligue arabe ..miser sur Genève 3 ...c'est éventuellement plus sûr....

    M.V.

    18 h 06, le 23 octobre 2013

  • La guerre civile syrienne semble longue donc surtout que les armes chimiques ne sont plus un prétexte pour attaquer le pays et renverser Assad . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    15 h 50, le 23 octobre 2013

  • Les combats et les massacres continuent mais ça n'a plus d'importance puisque le boucher de Damas coopère merveilleusement à... détruire son arsenal chimique ? Non, à se foutre royalement de la gueule du monde plutôt, soutenu par nos imbéciles heureux, bêtes et fanatiques.

    Robert Malek

    15 h 16, le 23 octobre 2013

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