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À La Une - Crise

Les États-Unis écartent in extremis le défaut, Obama prépare la prochaine bataille budgétaire

La paralysie a pris fin hier matin aux États-Unis, mais la solution provisoire trouvée fait craindre de nouveaux affrontements entre les républicains et Barack Obama.

Dans une intervention à la Maison-Blanche, Barack Obama a déclaré que les élus auraient à regagner la « confiance » des Américains après deux semaines d’affrontements politiques. Jason Reed/Reuters

Barack Obama a signé hier matin la loi votée in extremis par le Congrès américain, qui écarte le défaut de paiement en relevant le plafond de la dette des États-Unis – et qui met fin à la plus grave crise politique, jusqu’à présent, du second mandat du président américain.
Le président américain a signé le texte après que le Congrès eut relevé mercredi soir le plafond de la dette du pays jusqu’au 7 février.
Dans une intervention à la Maison-Blanche, il avait déclaré plus tôt que les élus auraient à regagner la « confiance » des Américains après deux semaines d’affrontements politiques, et dit souhaiter cesser de gouverner « de crise en crise ».

Un compromis provisoire
Le Sénat américain puis la Chambre des représentants ont adopté successivement dans la soirée à de larges majorités un texte de compromis dévoilé quelques heures plus tôt, après d’intenses tractations et des semaines de péripéties parlementaires. Selon les termes du compromis, le Trésor est autorisé à emprunter jusqu’au 7 février et l’État fédéral est financé jusqu’au 15 janvier.
L’ensemble des fonctionnaires fédéraux au chômage technique depuis 16 jours d’impasse budgétaire a été rappelé au travail dès hier matin. Ils seront tous payés rétroactivement.
Mais ce compromis reste provisoire, ne donnant que quelques mois aux deux camps pour réconcilier leurs positions budgétaires. Une commission bicamérale doit être convoquée et doit élaborer d’ici au 13 décembre les contours d’un budget pour le reste de l’année 2014, une invitation au compromis dont se sont montrés jusqu’à présent incapables les élus du Congrès, divisés entre démocrates et républicains.
Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), a souligné mercredi le caractère temporaire de l’accord et a déclaré dans un communiqué qu’il était « essentiel de réduire l’incertitude entourant la conduite de la politique budgétaire en relevant le plafond de la dette d’une manière plus durable ».

 

 

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Les Bourses mondiales indifférentes
Les principales Bourses mondiales – qui n’ont jamais cru ces derniers jours à un scénario catastrophe et à un défaut de paiement américain, faisaient peu de cas de l’annonce d’un accord largement anticipé, les investisseurs se tournant désormais prudemment vers les résultats d’entreprises et les indicateurs macroéconomiques jusqu’ici négligés.
Vers 12h19 (10h19 GMT), la Bourse de Londres cédait 0,18 %, celle de Paris 0,51 % et celle de Francfort 0,58 %. Auparavant en Asie, Tokyo avait fini en hausse de 0,83 %, tandis que Hong Kong et Shanghai ont reculé de respectivement 0,57 % et 0,21 %. Séoul a gagné 0,29 %, Sydney 0,38 %. Sur le marché des changes en revanche, l’euro montait fortement face au dollar. Vers 10h00 GMT, il valait 1,3622 dollar contre 1,3530 dollar mercredi à 21h00 GMT. Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans des États-Unis était en recul, à 2,6213 % contre 2,663 % la veille, signe de l’intérêt des investisseurs.


La Chine, dont les immenses réserves de devises sont majoritairement en dollars, a « salué les avancées aux États-Unis », estimant que « la résolution appropriée de ce problème profite non seulement aux propres intérêts (des États-Unis), mais également à la stabilité et au développement de l’économie mondiale ».
Le dénouement n’a en revanche pas dissuadé l’agence de notation financière chinoise Dagong d’abaisser d’un cran la note de la dette souveraine des États-Unis, de A à A-, assortie d’une perspective négative.
« La situation de base qui voit le gonflement de sa dette dépasser la croissance de ses revenus reste inchangée », a observé l’agence chinoise.


La Réserve fédérale (Fed) a indiqué mercredi que l’économie du pays avait poursuivi son expansion de façon « modeste à modérée » pendant le mois de septembre et début octobre.
Mais la paralysie des administrations fédérales aura eu un impact sur l’économie. Selon l’agence Standard and Poor’s, la paralysie coûtera 0,6 point de pourcentage à la croissance économique américaine au quatrième trimestre, l’équivalent de 24 milliards de dollars de richesse produite en moins.


L’issue marque un revers cinglant pour le camp républicain et son chef, le président de la Chambre John Boehner, qui a exigé pendant des semaines des concessions de l’exécutif, en particulier sur les dépenses sociales, avant tout vote budgétaire, avant de capituler mercredi.
« Nous nous sommes battus pour la bonne cause, mais nous n’avons pas gagné », a déclaré M. Boehner à l’antenne de la radio WLW de son fief de l’Ohio (Nord).
Il a promis de continuer à lutter contre « la catastrophe que représente la loi sur la réforme de la santé » promulguée par M. Obama en 2010 et dont un volet central a commencé à s’appliquer début octobre. La bataille laissera des traces au sein du Parti républicain, dont la cote de popularité a atteint un niveau historiquement bas cet automne.

 

 

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