Les conséquences d'un défaut américain ? Vaut mieux ne pas y penser (banquier)

Les conséquences pour le monde d'un défaut de paiement américain seraient tellement graves qu'il ne vaut mieux pas y penser, a estimé samedi le patron de la première banque américaine, JPMorgan, Jamie Dimon.

"Vous ne voulez pas savoir", a répondu M. Dimon à la question de savoir quel serait l'impact d'un éventuel défaut de paiement, au cas où démocrates et républicains ne tomberaient pas d'accord d'ici la fin de semaine prochaine pour relever le plafond légal de la dette.
"Les Etats-Unis ne peuvent pas faire défaut, je pense que toute personne responsable sait ça", a déclaré M. Dimon lors d'un débat organisé à Washington par l'IIF, le lobby bancaire international.
"Cela se répandrait dans l'économie mondiale d'une manière impossible à appréhender", a-t-il prévenu, tandis qu'un des co-patrons de Deutsche Bank, Anshu Jain, a comparé cette propagation à une "maladie fatale".
"Il y a une vie après" une paralysie budgétaire américaine comme celle qui dure depuis 12 jours, "il n'y a pas de vie après un défaut" de paiement américain, selon lui.

Le patron de BNP Paribas Baudoin Prot a abondé: "Ca ne peut pas arriver, je ne crois pas une seconde à ce scenario".
M. Dimon a notamment évoqué les conséquences pour le marché des devises.
"Les marchés monétaires sont les plus versatiles qui soient. Ils sont comme un lapin" prêt à détaler à n'importe quel moment, "vous ne pouvez pas connaître les effets sur les fonds monétaires", a déclaré M. Dimon.
Il existe "une connexion intime entre l'intégrité de la dette américaine et le statut du dollar comme monnaie de réserve, on ne peut pas jouer avec ça", selon M. Jain.