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À La Une - Paralysie

Vers une sortie de la crise politique aux États-Unis

Accord au Sénat pour relever à temps le plafond de la dette.

"Nous nous sommes battus pour la bonne cause, mais nous n'avons pas gagné", a réagi le président républicain de la Chambre John Boehner. REUTERS/Kevin Lamarque

Les États-Unis semblaient sur le point de sortir de leur crise politique mercredi, les républicains concédant n'avoir "pas gagné" à l'issue de 16 jours d'affrontement avec Barack Obama sur le budget et la dette.
L'accord conclu in extremis au Sénat écarte le danger d'un défaut de paiement de la première économie mondiale. Mais ce compromis n'est que provisoire et ne donne que quelques mois aux deux camps pour réconcilier des positions budgétaires jusqu'ici irréductibles.


Ce compromis prévoit le relèvement du plafond de la dette jusqu'au 7 février et la réouverture jusqu'au 15 janvier des agences fédérales partiellement fermées depuis le 1er octobre, tout en convoquant une commission pour négocier un budget pour 2014.


La Chambre, dominée par les conservateurs, et le Sénat, à majorité démocrate, doivent adopter tout texte de loi dans les mêmes termes avant promulgation par le président Obama. Le Sénat devrait voter en premier mercredi après-midi, et la Chambre lui emboîter le pas en fin de soirée.

 

"Bloquer l'accord n'est pas notre stratégie"
L'issue positive des deux votes fait peu de doute. Le président républicain de la Chambre John Boehner, maître de l'ordre du jour dans son assemblée, a affirmé qu'il ne bloquerait pas le vote de ce texte et son passage devrait être rendu aisé par le soutien de la minorité démocrate.
"Nous nous sommes battus pour la bonne cause, mais nous n'avons pas gagné", a déclaré M. Boehner à l'antenne de la radio WLW de son fief de l'Ohio (nord). Le dénouement de mercredi signe un revers cinglant pour sa stratégie depuis des semaines: exiger des concessions de l'Exécutif, en particulier sur les dépenses sociales, avant tout vote budgétaire.
"Bloquer l'accord bipartite obtenu aujourd'hui par les membres du Sénat n'est pas notre stratégie", a-t-il dit, promettant de continuer à lutter contre "la catastrophe que représente la loi sur la réforme de la santé" promulguée par M. Obama en 2010 et dont un volet central a commencé à s'appliquer début octobre.


En milieu de journée, le dirigeant de la majorité démocrate au Sénat Harry Reid avait annoncé avoir conclu avec le chef du groupe républicain, Mitch McConnell, un accord "historique, consensuel pour rouvrir l’État et éviter un défaut sur les factures de la nation".


La Maison Blanche magnanime

La Maison Blanche a salué ce compromis : Barack Obama félicite MM. Reid et McConnell, et "encourage le Congrès à agir rapidement" pour l'entériner, a réagi le porte-parole du président, Jay Carney.
Magnanime, il a assuré qu'"il n'y avait pas de perdants" politiques à l'issue de cette crise. 


Comme M. Boehner, le sénateur Ted Cruz, héros du mouvement populiste Tea Party et pourfendeur de la réforme de l'assurance-maladie de M. Obama, a pris acte des développements de mercredi et fait savoir qu'il ne bloquerait pas le cheminement du texte, comme il en avait la possibilité. "Il n'y a rien à gagner" dans une motion visant à retarder la tenue des votes, a-t-il dit.

 

 (Pour mémoire : Gouverner sans budget : le Liban "plus fort" que les États-Unis...)


L'entrée dans une zone aussi inédite que dangereuse était promise à partir de jeudi à la première économie mondiale, avec un risque de défaut de paiement à court terme faute de capacité d'emprunt. M. Carney a toutefois révélé pour la première fois mercredi que la véritable échéance était jeudi "à la fin de la journée" et non mercredi minuit (jeudi 04H00 GMT).


Dès avant l'annonce de l'accord au Sénat, les marchés financiers avaient refusé de croire à un scénario catastrophe, et Wall Street a clôturé en hausse mercredi, ne se laissant pas déprimer par l'avertissement lancé mardi par l'agence Fitch, qui avait annoncé envisager d'abaisser la note de la dette souveraine des États-Unis, actuellement la meilleure possible à AAA.


Dans ce contexte, la Réserve fédérale (Fed) a révélé mercredi que l'économie du pays avait poursuivi son expansion de façon "modeste à modérée" pendant le mois de septembre et au début octobre. La Banque centrale a pointé chez les opérateurs économiques "une incertitude grandissante du fait de la fermeture de l'administration et du débat sur la dette".


Faute d'accord sur le budget fédéral pour le nouvel exercice, les agences gouvernementales américaines tournent au ralenti depuis le 1er octobre. Des centaines de milliers de fonctionnaires ont été mis en congés forcés sans solde, paralysant progressivement des pans entiers de l'activité.
En août 2011, lors d'une crise similaire, un accord politique avait déjà été scellé deux jours avant la date-butoir, et adopté définitivement par le Congrès à quelques heures seulement de l'heure limite.

 

 

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