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À La Une - Repères

Gouverner sans budget : le Liban "plus fort" que les Etats-Unis...

Retour sur l'exception libanaise après le "shutdown" américain pour cause d'absence d'accord sur le budget.

L’échec du Congrès américain à voter un budget a mis mardi au chômage technique (une situation également appelée "shutdown") l’État fédéral américain et plus de 800.000 fonctionnaires. Au Liban, le budget n’a pas été voté depuis 2005 et les institutions étatiques fonctionnent (plus ou moins) toujours.

 

Interrogé par Lorientlejour.com, Jad Chaabane, économiste et consultant auprès d’organisations internationales comme la Banque mondiale et le Programme des Nations unies pour le développement, apporte des éléments de réponse à cette « exception libanaise ».

 

 

Quel est le processus pour l’adoption du budget libanais ?

 

En temps normal, le ministère des Finances prépare un projet de budget en coordination avec tous les ministères puis le soumet au Conseil des ministres. Après son adoption par le gouvernement, le projet de budget passe en commission parlementaire des Finances puis par le Parlement où il est voté.

 

 

Quand un budget a-t-il été adopté pour la dernière fois ?

 

Aucun projet de budget n’a pas été adopté par le Parlement depuis 2005 en raison notamment des tiraillements politiques et des querelles sur la répartition des dépenses. Ce qui fait que nous ne savons pas exactement ce que nous avons comme argent ni le montant exact de nos dettes.

 

 

En l’absence de vote sur le budget, comment le système fonctionne-t-il ?

 

En théorie, en l’absence de budget, le gouvernement a recours aux avances de trésorerie et ne peut dépenser plus qu’il ne l’a fait dans le cadre du dernier budget voté, soit celui de 2005. Mais comme les dépenses ont forcément augmenté depuis, le gouvernement a recours, encore une fois, aux avances de trésorerie et aux dépenses extra-budgétaires (emprunts, dons...). Il s’agit là d’une méthode illégale parce que le gouvernement dépense sans l’accord des représentants du peuple.

Les dépenses se font par des demandes soumises au ministère des Finances qui peut les rejeter en l’absence de fonds ou en présence d’autres priorités.

 

 

Y a-t-il un budget pour 2013 ?

 

Le budget pour 2013 existe et a été présenté au gouvernement avant sa démission. Il n’a été ni débattu en Conseil des ministres, ni approuvé, ni même transmis au Parlement pour discussion avant adoption. Il est donc devenu caduc.

 

 

Quelles sont les conséquences d’une validation a posteriori des budgets ?

 

En cas de validation a posteriori d’un budget, nous n’avons plus une idée précise des transactions, des sommes dépensées et des dettes contractées. Nous sommes dans le flou total. Il existe dès lors des risques certains de « dépenser sans compter ».

 

L’échec du Congrès américain à voter un budget a mis mardi au chômage technique (une situation également appelée "shutdown") l’État fédéral américain et plus de 800.000 fonctionnaires. Au Liban, le budget n’a pas été voté depuis 2005 et les institutions étatiques fonctionnent (plus ou moins) toujours.
 
Interrogé par Lorientlejour.com, Jad Chaabane, économiste...

commentaires (2)

N'importe quoi ! Et vous dites que "les institutions étatiques fonctionnent (plus ou moins) toujours" ? Elles ne fonctionnent pas du tout ! Même au ministère de l'Economie, ils ne savent rien de rien mais acceptent toutes les (énormes) dépenses présentées par tel ou tel ministre ou député. Après on se demande comment se creuse la dette. Rien n'est informatisé, c'est lamentable. Alors dire que le Liban est "plus fort" que les Etats-Unis, je suppose que vous plaisantiez. Là-bas, malgré leurs shutdowns, tout le monde a toujours été payé. Le Congrès s'amuse à faire de la résistance pour la forme. Et Wall Street s'en tape complètement, tous les indices sont en hausse aujourd'hui. Cette manie d'être fier de cette débile exception libanaise fait partie de l'injustifié complexe de supériorité qui habite les Libanais. Rien ne fonctionne, tout est faux, on n'a pas de gouvernement, tout le monde se ment et on est fiers ! Lorsque les Libanais apprendront à se remettre en question (et à remettre leurs armes !!!), ce sera une vraie révolution dans les mentalités.

Robert Malek

18 h 24, le 01 octobre 2013

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Commentaires (2)

  • N'importe quoi ! Et vous dites que "les institutions étatiques fonctionnent (plus ou moins) toujours" ? Elles ne fonctionnent pas du tout ! Même au ministère de l'Economie, ils ne savent rien de rien mais acceptent toutes les (énormes) dépenses présentées par tel ou tel ministre ou député. Après on se demande comment se creuse la dette. Rien n'est informatisé, c'est lamentable. Alors dire que le Liban est "plus fort" que les Etats-Unis, je suppose que vous plaisantiez. Là-bas, malgré leurs shutdowns, tout le monde a toujours été payé. Le Congrès s'amuse à faire de la résistance pour la forme. Et Wall Street s'en tape complètement, tous les indices sont en hausse aujourd'hui. Cette manie d'être fier de cette débile exception libanaise fait partie de l'injustifié complexe de supériorité qui habite les Libanais. Rien ne fonctionne, tout est faux, on n'a pas de gouvernement, tout le monde se ment et on est fiers ! Lorsque les Libanais apprendront à se remettre en question (et à remettre leurs armes !!!), ce sera une vraie révolution dans les mentalités.

    Robert Malek

    18 h 24, le 01 octobre 2013

  • A cette minute de l'histoire yanky, quelle difference y aurait il entre ce pays declinant et n'importe quell autre pays du monde dit des deffavorises ? Absolument aucune puisque meme nathan/videur est venu aux usa pour le prendre encore plus en otage. Je sens a present une solidarite avec Obama , puisque comme on le disait et redisait , lorsqu'on ne se montre pas au top des ordres qui vous sont balances , vous etes immediatement puni . Tout le reste qui parle de budget ou de subterfuges tendant a camoufler la verite n'est faite qu'a destination des cervelles de colibri.Rappelons juste qu'il s'agit de 15 deputes au congress qui ont pu provoquer le shut down , si on les passe a la loupe , on devine tout suite leurs appurtenances ideologiques de salafiste de la finance militaro lobiyiste.

    Jaber Kamel

    17 h 39, le 01 octobre 2013

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