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À La Une - Liban - Innovation

Deux Franco-Libanais engagés dans la bataille du Made in France

Carlos Ghosn et André Choulika ont été choisis pour mettre en œuvre deux des 34 plans de la nouvelle France industrielle.

Carlos Ghosn et André Choulika, deux Franco-Libanais, font partie des chefs de projet nommés par le ministre Arnaud Montebourg pour relancer le « Made in France ».

La bataille du Made in France chère à Arnaud Montebourg, le ministre français du Redressement productif, est bel et bien lancée. Après les opérations de sauvetage d’usines et de résistance contre les délocalisations, le ministre à la marinière ouvre un nouveau front dans sa guerre contre les effets néfastes de la mondialisation.


Ce nouveau front est « une course contre la montre » du « Made in France », a expliqué le ministre lundi dernier, en présentant à Bercy les chefs de projet de 34 plans de relance industrielle, censés positionner la France sur des secteurs stratégiques d’avenir au cours des 10 prochaines années. Parmi ces chefs de projet figurent deux Franco-Libanais : Carlos Ghosn, le patron de l’alliance Renault-Nissan, et André Choulika, PDG de Cellectis, une société de biotechnologie pionnière dans l’ingénierie du génome. Leur mission : présenter d’ici à Noël à M. Montebourg une « feuille de route » visant à faire émerger les produits « Made in France » du futur.


À Carlos Ghosn revient de mener la réflexion sur les véhicules à pilotage automatique (que les Américains sont en train d’imaginer), alors qu’André Choulika doit renforcer les positions françaises en matière de biotechnologies de synthèse et de thérapies cellulaires. « Jusqu’à présent, le secteur en était à sa préhistoire (avec le plan du ministre, NDLR), il va entrer dans l’histoire », explique à L’Orient-Le Jour André Choulika, rebaptisé par les médias « génie génétique » ou « sculpteur de gènes ».


Docteur en virologie moléculaire reconverti en entrepreneur, André Choulika est l’homme des « ciseaux à ADN » qui permettent de couper-coller des gênes. Cellectis, son entreprise, propose notamment de reprogrammer un génome, végétal, animal ou humain. Depuis quelques mois, elle offre un nouveau service grâce à sa technologie de reprogrammation cellulaire (objet du prix Nobel de médecine 2012) : réaliser, contre la somme de 60 000 dollars, une sauvegarde génétique en prélevant un morceau de peau pour pouvoir régénérer n’importe quelle cellule dans le futur.
André Choulika, qui a quitté en 1982 un Liban en pleine guerre civile, a également été élu à la tête de France Biotech, l’Association des entrepreneurs des sciences de la vie, qui regroupe tous les acteurs du domaine de la biotechnologie, des PME au géant mondial Sanofi. C’est donc fort de cette double casquette que l’homme a été choisi, explique-t-il, pour « fédérer l’ensemble des acteurs du secteur, sortir les projets des tiroirs des différentes entreprises et préparer un véritable “business plan” regroupant des initiatives de rupture » à présenter à Arnaud Montebourg avant la fin de l’année.
« Pour construire des projets grâce auxquels la France pourra s’imposer au niveau mondial, il faut s’appuyer sur le principe de Pareto, estime l’entrepreneur, c’est-à-dire consacrer 80 % de l’énergie à 20 % des secteurs (ceux ayant le meilleur potentiel étant retenus) ».


Un défi similaire, mais dans le domaine de l’automobile, attend Carlos Ghosn, né au Brésil, scolarisé au Liban à Notre-Dame de Jamhour, avant de faire Polytechnique et l’École des mines en France, et de devenir PDG du quatrième constructeur automobile mondial.


Pour le compte de la France, Carlos Ghosn, André Choulika et les autres chefs de projet nommés par Arnaud Montebourg « auront la charge de réunir les acteurs et de faire aboutir ces plans de façon opérationnelle. Ils devront préciser les objectifs à atteindre, les obstacles à surmonter, les outils à mobiliser, les financements à solliciter (notamment dans le cadre des investissements d’avenir), les éventuelles expérimentations à conduire, les partenaires à associer et le calendrier à suivre », est-il précisé dans un document du ministère français du Redressement productif.
C’est le 12 septembre dernier, à l’Élysée, que le président François Hollande avait évoqué ces « 34 plans de bataille » industriels pour « hisser la France au meilleur niveau de la compétition mondiale ». Si les deux Libanais et les autres chefs de projet ont été choisis, c’est parce qu’ils évoluent sur des marchés présentant des perspectives de croissance et sur lesquels la France dispose d’une maîtrise technologique et d’un écosystème permettant l’émergence de champions nationaux.


Ces plans seront financés par l’État qui devrait apporter sur la table 3,7 milliards d’euros, avec pour objectif que l’investissement privé prenne le relais.

 

 

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