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Liban - Tragédie

Naufrage d’Indonésie : la délégation libanaise et un deuxième groupe de survivants à Beyrouth ce soir

L’enquête se poursuit sur le réseau responsable d’avoir entraîné ces personnes vers l’inconnu.

L’arrivée des membres de la délégation officielle libanaise, dépêchée en Indonésie pour traiter le cas des victimes du naufrage du bateau qui transportait des immigrés clandestins, ainsi que d’un 2e groupe de seize survivants de ce drame, est prévue pour ce soir à 18h. Ils devaient arriver initialement à bord de l’avion de 10h30, mais un changement de dernière minute a eu lieu. C’est ce qu’a annoncé hier le ministre des Affaires étrangères Adnane Mansour. Les corps des victimes seront rapatriés plus tard, a-t-il ajouté. Selon des informations publiées par l’agence al-Markaziya, les raisons de ce retard sont purement logistiques, étant donné qu’il n’y avait pas assez de places dans l’avion du matin.


Par ailleurs, l’enquête se poursuit sur le réseau responsable d’avoir entraîné ces dizaines de Libanais dans l’aventure fatale, en leur faisant miroiter l’espoir d’atteindre l’Australie. Selon des sources de l’enquête, citées par al-Markaziya, ce réseau est actif depuis environ un an. Quelque 200 Libanais ont été acheminés jusqu’en Indonésie et Malaisie pour être introduits illégalement en Australie. Tout a commencé avec Hussein Abdallah
Khodr, aujourd’hui arrêté, qui a envoyé ses enfants par voie illégale en Australie. Pour ce faire, il a entamé une collaboration avec Abdel Razak Tiba, un Libanais que les autorités recherchent. Ce dernier effectuait des allers-retours entre l’Indonésie et le Liban afin d’attirer des « clients » pour ce trafic illégal, et leur assurer des visas pour l’Indonésie ou, en cas d’échec, pour la Malaisie. C’est à partir de l’un de ces pays qu’ils étaient ensuite acheminés vers l’Indonésie puis vers l’Australie.

 

(Lire aussi: Le regard vide et les rêves brisés, les 18 boat people rentrent au Liban)


Selon les informations, Hussein Khodr a profité de l’expérience de ses enfants pour se mettre en contact avec le pivot de ce trafic, Saleh Iraki, aujourd’hui arrêté en Indonésie pour meurtre. À partir de là, Khodr a créé son noyau, formé de Tiba, d’un homme de la famille Taleb, arrêté par la Sûreté de l’État, et Élie Akl, qui possède une agence de voyage. Akl et Taleb étaient chargés de récupérer l’argent auprès des aspirants à l’émigration, à hauteur de 8 à 10 mille dollars par personne. Ils assuraient aussi les visas et les billets. Mais leur rôle le plus important était de convaincre les personnes de faire le voyage en leur assurant qu’elles arriveraient en toute tranquillité en Australie et qu’elles seraient placées dans un camp provisoire.
Toujours selon la source citée, Hussein Khodr a tenté de nier en bloc, mais les versements qu’il avait faits vers l’étranger ont suffi à le confondre. De plus, des doutes planent sur un ressortissant syrien, mais les preuves contre lui ne sont pas suffisantes à l’heure actuelle. Trois autres personnes seraient poursuivies dans cette affaire.


Par ailleurs, au cours d’une visite au Akkar auprès des familles des victimes, le général Achraf Rifi, ancien directeur des Forces de sécurité intérieure (FSI), a fustigé « l’échec de ce gouvernement qui n’a su réagir qu’une semaine après les faits ». Il a déploré également « l’état de négligence absolue dans lequel se trouvent le Akkar et le reste du Nord ». Il a estimé que les initiatives personnelles étaient plus efficaces que l’action du gouvernement, citant plus particulièrement celle de l’ancien Premier ministre Saad Hariri, qui a dépêché un de ses proches pour soutenir les familles des victimes. Il a également parlé d’un propriétaire d’une société d’avions privés qui a mis à la disposition de l’État deux appareils afin de rapatrier survivants et victimes.
« Voici une preuve de plus que les Libanais sont plus efficaces et sérieux que leur gouvernement », a poursuivi le général Rifi. Il a demandé que ces victimes soient considérées comme des « martyrs » et que des compensations soient versées à leurs familles.

 

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