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Culture - Web culture

Le Web a aussi ses prix littéraires

Chroniquesdelarentréelittéraire.com est né avec un défi majeur à relever, celui de chroniquer une majorité de la rentrée littéraire.

Alors que la rentrée littéraire bat son plein, le lecteur lambda est assailli de critiques par-ci et de chroniques par-là. Sans oublier les interviews d’auteurs qui accaparent les écrans comme des stars de l’intellect et de la belle expression qu’ils sont (enfin, pas tous, bien entendu).
Avec tout ce flot de « nouvelles littéraires » surgissent les esprits chicaneurs qui profitent de l’occasion pour déplorer le peu de férocité ou le manque d’exhaustivité des critiques littéraires.
Deux passionnés de littérature, Abeline Majorel et Raphaël Labbé, décident alors de monter un site Web collaboratif, donnant aux spécialistes et à ceux qui le sont moins la parole libre et franche concernant des œuvres qu’ils ont lues.
Chroniquesdelarentréelittéraire.com est né avec un défi majeur à relever, celui de chroniquer une majorité de la rentrée littéraire.
De ce site est né le Grand prix littéraire du Web dont les lauréats sont sélectionnés par les internautes votant à chaque chronique pour exprimer leur avis de lecteur. « Le Grand prix littéraire du Web est transparent, démocratique, ouvert à tous, et entend valoriser d’une part les avis des vrais lecteurs, et de l’autre la fonction de découverte afférente à notre site, expliquent les webmasters. Nous voulons primer en dehors des sentiers battus sans être inaperçus. »

Le Grand prix littéraire du Web, kesaco ?
« Une véritable communauté, fondement de nos initiatives », rétorque ce site.
Selon les statistiques de la CNL, seulement 10,7 % des lecteurs ont acheté plus de 12 livres dans l’année. Les participants à ce site sont tous inclus dans ce faible pourcentage, assurent les modérateurs. « Par la pratique du blog, ces amateurs se font prosélytes de ce vice solitaire et désirent le partager. Notre plateforme leur offre un espace libre pour ce faire. Ce sont tous des amateurs éclairés. Et puisque les mots “élite” et “lire” ont la même racine, ils forment une communauté élective de lecteurs. Nous recueillons ici leur travail
d’accès à l’expérience de lecture. »

Un prix, un esprit
Ce prix se veut avant tout le reflet d’une communauté, il veut être représentatif de ses attentes. « Nous nous considérons comme un hall de bibliothèque où tous se rencontrent, tous les goûts se croisent et toutes les compétences s’enrichissent de la présence de l’autre. »
Il est aussi un filtre. « Nous avons choisi de ne pas parler des livres que nous n’avons pas lus. Notre plateforme tente de chroniquer exhaustivement la rentrée et, en moyenne, atteint plus de la moitié de la production, c’est-à-dire 300 ouvrages chroniqués. » Ce prix est donc comme un exercice de synthèse des goûts de tous les publics.
Le site précise néanmoins qu’il ne vise pas à déterrer des chefs-d’œuvre inconnus des médias, « peut-être que, tel le vin, la littérature a plus de saveur dans sa contemporanéité avec des saveurs impures », nous dit-on.

Des auteurs élus : le vote des lecteurs
Le site a ainsi voulu favoriser démocratiquement l’accès à des livres qui pourraient facilement passer pour des clandestins dans une rentrée littéraire. « Emmanuel Leroy Ladurie, lorsqu’il était à la direction de la BNF, avait calculé que plus de 2 millions d’ouvrages n’avaient jamais été empruntés. Les romans auront eu au moins un lecteur : notre chroniqueur. »
À partir des chroniques
récoltées, les visiteurs du site votent pour mettre en valeur les auteurs qui leur ont plu ou leurs envies de lecture, et un seul vote est pris en compte par chronique. « Nous avons statistiquement extrait les votes pour créer la dernière sélection des 15 ouvrages que notre jury aurait à lire. »
Pour chaque édition du prix, c’est-à-dire de manière annuelle, un jury tournant est sélectionné parmi les participants. Ce sont de « gros lecteurs », appliqués, capables d’« avaler » cette quinzaine d’ouvrages et tous réunis par leur amour des livres. À noter également leur absence de lien avec le monde de l’édition, leur capacité à transmettre leur pratique de la lecture, et malheureusement l’impératif d’être en région parisienne.
De cette manière, les Grands prix littéraires du Web tirent 3 ouvrages de façon ouverte, démocratique et compétente.
Chroniques de la rentrée littéraire ne prétend pas avoir trouvé la solution pour réconcilier le Web et la littérature ou pour amener en masse l’internaute en librairie.
« Nous, nous voulons expliquer aux auteurs et aux éditeurs ce que nous pensons qu’Internet peut leur offrir : des lecteurs, une agora, un outil de dialogue et de connaissance. »
Aux participants, ils veulent offrir un meilleur service, une possibilité nouvelle de travailler dans le respect de leurs goûts et de leur volonté de connaître, de découvrir de nouveaux ouvrages...
Pourquoi pas ?
Alors que la rentrée littéraire bat son plein, le lecteur lambda est assailli de critiques par-ci et de chroniques par-là. Sans oublier les interviews d’auteurs qui accaparent les écrans comme des stars de l’intellect et de la belle expression qu’ils sont (enfin, pas tous, bien entendu). Avec tout ce flot de « nouvelles littéraires » surgissent les esprits chicaneurs qui profitent...
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