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À La Une - syrie

Assad appliquera la résolution de l'ONU mais refuse tout rôle à l'Europe

Des experts internationaux en armes chimiques attendus mardi à Damas.

Le président syrien Bachar el-Assad lors d'une interview accordée dimanche à la télévision italienne Raï News 24. AFP PHOTO / SANA

Le président syrien Bachar el-Assad a affirmé dimanche qu'il se conformerait à la résolution des Nations unies sur les armes chimiques.
"Bien sûr, nous allons la respecter et notre histoire prouve que nous avons toujours honoré notre signature sur tous les traités que nous avons signés", a déclaré M. Assad au journaliste de la télévision italienne Raï News 24 qui lui demandait si son pays se conformerait à la résolution 2118 de l'ONU adoptée vendredi à l'unanimité


Il a estimé que "bien évidemment" son pays assurera l'aide et la protection aux experts de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), dont un responsable a affirmé qu'il n'avait aucune raison de douter des informations fournies par le régime syrien.


Un premier contingent d'une vingtaine d'experts internationaux en armes chimiques est dans ce contexte attendu mardi à Damas pour lancer l'une des opérations de désarmement les plus ambitieuses, dans un pays plongé dans la guerre civile.


Il s'agit d'éliminer plus de 1.000 tonnes de produits toxiques (sarin, gaz moutarde) stockés dans tout le pays. L'ONU et l'OIAC cherchent des candidats prêts à travailler d'arrache-pied pour tenir des délais. Tous les sites répertoriés dans la liste remise par la Syrie le 19 septembre à l'OIAC devront avoir été inspectés au plus tard dans 30 jours.

 

Pas de rôle pour l'Europe
La résolution 2118 du Conseil de sécurité, adoptée après d'âpres négociations russo-américaines, est la première du Conseil de sécurité depuis le début du conflit en Syrie. Elle fait obligation au régime Assad de détruire la totalité de ses stocks d'ici la mi-2014. Mais les détails du plan élaboré par les Russes et les Américains pour inspecter et nettoyer 45 sites de stockage restent à préciser, selon des diplomates. Cette résolution fait suite à l'accord russo-américain conclu le 14 septembre afin d'éviter une frappe américaine en Syrie, une menace brandie par Washington en réponse à l'attaque chimique du 21 août.

 

(Repère: Principaux points de l'accord russo-US sur l'élimination des armes chimiques syriennes)


Moscou et Pékin ont proposé leurs services pour l'opération syrienne. Les Etats-Unis, l'Allemagne et d'autres pays ont aussi offert leur aide technique ou financière. L'Italie a mis à disposition des appareils militaires C-130 pour transporter depuis les Pays-Bas jusqu'en Syrie les experts en armes chimiques, avec leur matériel.


Le président syrien a par ailleurs, jugé "positif" le rapprochement entre les Etats-Unis et l'Iran, son principal allié avec la Russie, amorcé lors de l'Assemblée générale de l'ONU à New York. "Si les Américains sont honnêtes dans leur rapprochement avec l'Iran, les résultats seront positifs en ce qui concerne la crise syrienne et toutes les crises dans la région", a-t-il dit.
M. Rohani, qui a été sous le feu des projecteurs à New York où il a assisté à l'Assemblée générale de l'ONU, s'est entretenu au téléphone avec le président américain juste avant son départ pour Téhéran vendredi.

 

(Lire aussi: Les percées diplomatiques dévoilent aussi la faiblesse des Occidentaux)

En revanche, le président Assad a dénié tout rôle à l'Europe dans la résolution de la crise syrienne, notamment dans le processus de la conférence de paix sur la Syrie, dite Genève 2.
"Franchement, la plupart des pays européens n'ont pas la capacité de jouer un rôle dans Genève 2, car ils ne possèdent pas les atouts nécessaires pour réussir dans ce rôle", a-t-il souligné. "Ils ont adopté la politique américaine dans leur relations avec les différents pays" (de la région), a-t-il dit.

 

Pas de répit dans les violences
Sur le terrain, les violences ne connaissent aucun répit, avec un raid aérien du régime contre un lycée dimanche dans le nord de la Syrie qui a fait au moins 16 morts dont dix élèves, et des combats entre rebelles et soldats sur plusieurs fronts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).


Dans le Sud, à l'issue de quatre jours de combats, au cours desquels 26 militaires et un "très grand nombre" d'insurgés, dont "sept non-syriens", ont été tués, les rebelles se sont emparés d'un poste de douane et occupent désormais une bande de terrain allant de la localité de Deraa vers le plateau du Golan à l'est, a affirmé l'OSDH, qui s'appuie sur un large réseau de militants et de sources médicales à travers le pays.


Un photographe syrien, qui collaborait avec l'AFP, a par ailleurs trouvé la mort lors d'un bombardement dans la ville orientale de Deir Ezzor, a affirmé dimanche un de ses collègues. Mourhaf al-Modahi, surnommé Abou Chouja, a été tué samedi dans des combats opposants les rebelles aux troupes loyales au président Bachar el-Assad, a indiqué à l'AFP ce collègue.

 

(Reportage: « La guerre est un très bon business »...)


Après deux ans et demi d'un conflit dévastateur qui a fait plus de 110.000 morts et poussé à la fuite des millions de Syriens, régime et rébellion sont déterminés à se battre jusqu'au bout malgré les efforts internationaux pour une solution politique.


Le patron de l'ONU Ban Ki-moon, qui a rencontré samedi pour la première fois le chef de l'opposition syrienne Ahmad Jarba, a annoncé qu'une conférence de paix se tiendrait à la mi-novembre pour amorcer une transition politique, mais les protagonistes ont des objectifs différents pour un tel forum maintes fois reporté.

 

Dimanche, M. Assad a souligné que "n'importe quel parti politique peut assister à la conférence de Genève mais on ne peut pas par exemple parler avec des organisations liées à el-Qaëda ou avec des terroristes. Nous ne pouvons pas négocier avec des gens qui demandent une intervention militaire en Syrie", a-t-il dit, faisant allusion à la Coalition nationale de l'opposition.


Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a de son côté jugé qu'une telle conférence ne pouvait décider du sort du président alors que pour l'opposition M. Assad n'a plus sa place dans la transition.



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