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À La Une - Conflit

L'ONU ordonne la destruction des armes chimiques syriennes

Genève 2 à la mi novembre.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté vendredi une résolution qui contraint le régime de Bachar el-Assad à détruire la totalité de ses armes chimiques en moins d'un an. AFP

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté vendredi une résolution, sa première sur la Syrie depuis le début du conflit, qui contraint le régime de Bachar el-Assad à détruire la totalité de ses armes chimiques en moins d'un an.

 

"Ce soir, la communauté internationale a rempli sa mission", a commenté le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, à l'issue du vote à l'unanimité de ce texte. "C'est le premier signe d'espoir en Syrie depuis longtemps", a-t-il ajouté, annonçant par ailleurs la tenue mi-novembre à Genève d'une conférence de paix sur la Syrie.

 

"Le Conseil de sécurité mérite enfin son nom", a affirmé le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.

 

Cette résolution fait suite à l'accord conclu à Genève mi-septembre afin d'éviter une intervention militaire en Syrie, une menace brandie par Washington et Paris en réponse à une attaque à l'arme chimique le 21 août. "La fermeté a payé", a estimé M. Fabius en rappelant cette menace. "La coopération de la Syrie devra être inconditionnelle, la transparence totale".

 

(Reportage: « La guerre est un très bon business »...)

 

Le président américain Barack Obama a qualifié vendredi "d'énorme victoire pour la communauté internationale" l'accord sur cette résolution obtenu jeudi, à l'issue d'âpres négociations, entre Washington et Moscou, fidèle allié de Damas.

 

Pour le secrétaire d'Etat américain John Kerry, c'est l'occasion d'"éliminer un des plus grands arsenaux chimiques du monde, dans une des régions les plus instables du monde". Mais il y aura des "conséquences" pour le pouvoir syrien s'il ne respecte ses engagements, a-t-il prévenu.

 

La résolution prévoit dans ce cas la possibilité pour le Conseil de prononcer des sanctions mais elles ne seront pas automatiques : il faudra une deuxième résolution, ce qui laisse à Moscou une possibilité de blocage.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a bien insisté : il faudra "prouver à 100 pour cent" que Damas ne joue pas le jeu et les sanctions devront être "proportionnelles" aux violations. Moscou avait bloqué trois résolutions précédentes pour protéger son allié syrien.

 

Ulcéré que la France ait organisé jeudi à l'ONU une réunion de soutien à l'opposition syrienne qui avait fait salle comble, l'ambassadeur syrien Bachar Jaafari a dénoncé "l'amateurisme" de la diplomatie française.

La révolte contre le régime Assad, qui a débuté en mars 2011 et s'est transformée au fil des mois en guerre civile, a fait plus de 100.000 morts.


Sur le terrain, au moins 30 personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées vendredi dans un attentat à la voiture piégée à Rankous, à 30 km au nord de Damas, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Neuf rebelles, une femme et un enfant ont aussi été tués dans un raid aérien contre le village de Hadir, dans la province d'Alep, selon la même source.

 

Inspection la semaine prochaine

M. Ban a par ailleurs annoncé vendredi son intention d'organiser "mi novembre" une conférence de paix sur la Syrie dite de "Genève 2". Des contacts vont être pris en octobre et le médiateur de l'ONU en Syrie, Lakhdar Brahimi, fera le point des préparatifs fin octobre.

 

"Genève 2" doit réunir mettre autour de la même table des délégations du pouvoir syrien et de l'opposition pour tenter de former d'un commun accord un gouvernement de transition, en prélude à des élections libres. Mais elle a déjà été reportée plusieurs fois pour des divergences sur ses objectifs et sur les participants.

"Si on veut mettre fin au massacre, avait rappelé M. Fabius peu avant le vote, il n'y a pas d'autre solution que de relancer le processus politique".

 

(Lire aussi : A Maaloula, le couvent de Mar Takla "vit des jours douloureux")

 

Le Conseil exécutif de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) avait validé vendredi dans la nuit à La Haye une feuille de route sur la destruction de l'arsenal chimique syrien.

"Nous nous attendons à avoir une équipe sur le terrain en Syrie dès la semaine prochaine", a déclaré le porte-parole de l'OIAC, Michael Luhan.

 

Tous les sites répertoriés dans la liste remise par la Syrie le 19 septembre à l'OIAC devront avoir été inspectés au plus tard dans 30 jours. Si la Syrie ne respecte pas ce calendrier, qui prévoit la destruction complète de l'arsenal chimique d'ici à la mi-2014, l'OIAC pourra "soumettre le problème directement à l'attention" de l'ONU.

 

L'opposition syrienne s'est réjouie vendredi à New York de cette résolution. "Nous aurions aimé une résolution plus claire (...) nous en voulions un peu plus, mais nous pouvons nous en accommoder", a déclaré le président de la Coalition nationale syrienne Ahmad Jarba.

 

En ce qui concerne Genève 2, "nous voulons y être, mais le but de Genève doit être clair", a-t-il expliqué. "Il s'agit d'une transition vers la démocratie, cela ne doit pas être un dialogue sans fin avec le régime".

Téhéran souhaite participer à une conférence de paix et le fera "de manière active (..) pour le bien du peuple syrien", a déclaré son président Hassan Rohani au dernier jour de sa visite à New York.

 

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commentaires (4)

Affaire gagnante certes.. mais avec en prospective un retour de flammes certain de la part des qaédisés sur leur créateur!

Ali Farhat

23 h 40, le 29 septembre 2013

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Commentaires (4)

  • Affaire gagnante certes.. mais avec en prospective un retour de flammes certain de la part des qaédisés sur leur créateur!

    Ali Farhat

    23 h 40, le 29 septembre 2013

  • Bon ben voilà! Les Russes avaient demandé aux américains ce que ces derniers voulaient pour foutre la paix à la Syrie d'Assad.. d'autant plus que le projet initial a échoué et avec les armées libres et les i2tilafs et bella compagnia au profit du grand regroupement de terroristes de la planète. Ces derniers auraient répondu les armes chimiques qui angoissent israel... et faire un seul feu de tous ces terroristes qaédisés qu'ils ont regroupé là-bas avec l'aide des arabies amies (qui croyaient et hélas croient encore, elles, pouvoir de cette manière renverser le PRESIDENT ASSAD). Alors un accord a été finalement trouvé: Eliminer les armes chimiques et les quelques 100.000 qaédisés et laisser la Syrie sous influence Russe et Iranienne auxquels il appartenait désormais de nettoyer la m... Tout le reste, ce ne sont que des effets collatéraux! Affaire gagnante sur tous les plan (le plan B dont j'avais déjà parlé en l'occurrence) pour les usa/sionistes...Bravo!

    Ali Farhat

    17 h 01, le 29 septembre 2013

  • DU RÉGIME CHIMIQUE ET DES RUSSES... QUI EST LE PLUS CRIMINEL ? A LA HAYE !

    SAKR LOUBNAN

    11 h 09, le 29 septembre 2013

  • Le ministre des Affaires de Bachar le chimique a raison. Son président est le seul au monde qui a la possibilité -et le "mérite"- d'être élu indéfiniment à 99.9999999999% des voix du peuple (qu'il massacre). Alors que personne ne pense qu'à Genève soit possible la moindre discussion sur "le sort" de ce président.

    Halim Abou Chacra

    03 h 03, le 29 septembre 2013

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