Six experts de l’ONU sur les armes chimiques ont commencé à travailler hier, selon un responsable de l’ONU, sans préciser où s’est rendue l’équipe, dirigée par Aake Sellström. Louai Beshara/AFP
Le président syrien Bachar el-Assad a renouvelé son engagement à détruire l’arsenal chimique de son pays, au moment où Russes et Occidentaux semblaient progresser vers un accord en vue d’une résolution des Nations unies sur ce dossier.
À Damas, l’équipe d’experts dirigée par Aake Sellström est arrivée mercredi. Elle doit vérifier « 13 ou 14 » allégations des deux camps sur un recours à l’arme chimique dans les combats à travers le pays et a « commencé à travailler », a indiqué un responsable de l’ONU sans plus de précision sur le lieu où l’équipe des six experts s’est rendue. M. Sellström avait indiqué récemment que son équipe espérait pouvoir présenter un rapport final sur les accusations, « peut-être à la fin octobre ».
Bientôt une résolution ?
Pendant ce temps, la communauté internationale se concentre à l’ONU sur une résolution encadrant le désarmement chimique syrien, des diplomates affirmant que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine) ont trouvé un accord sur « les principaux points » d’une résolution. Mais un diplomate russe a déclaré « que les discussions n’étaient pas terminées sur certains points essentiels », sans donner plus de détails.
Mardi devant l’Assemblée générale de l’ONU à New York, le président américain Barack Obama avait réclamé une résolution des Nations unies « ferme », assortie de « conséquences » pour le régime de M. Assad s’il ne tenait pas sa promesse de détruire ses armes chimiques. Ce à quoi la Chine a fait écho hier.
(Reportage: « La guerre est un très bon business »...)
Le texte, désormais sur la table, mentionne la possibilité de prendre ultérieurement « des mesures sous le chapitre VII » c’est-à-dire coercitives, si la Syrie se dérobe à ses engagements de désarmement. Elle ne contient cependant pas de menace immédiate, selon une source diplomatique. Ces « avancées évidentes » laissent espérer une adoption pour « bientôt », a souligné le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, se félicitant particulièrement du fait que « les exigences de la France sont satisfaites à ce stade ».
Cela n’a pas empêché le président syrien Bachar el-Assad de juger toujours possible une intervention militaire américaine dans son pays. « La possibilité que les États-Unis lancent une attaque contre la Syrie est toujours réelle. Soit sous le prétexte des armes chimiques, soit pour d’autres prétextes », a-t-il assuré dans un entretien avec la télévision publique vénézuélienne TeleSUR.
Radicalisation de la rébellion
Du côté des combattants, 13 influents groupes rebelles islamistes, dont certains faisant partie de l’Armée syrienne libre (ASL), ont annoncé mardi qu’ils rompaient leurs liens avec l’opposition politique en exil, déconnectée de la réalité selon eux, et formaient une nouvelle alliance avec un groupe lié à el-Qaëda. Cette annonce remet en cause la représentativité de l’opposition et fait craindre à l’Occident une radicalisation de la rébellion. Le chef d’état-major de l’ASL, le général Sélim Idriss, doit se rendre en territoire rebelle pour tenter de resserrer les rangs, a affirmé mercredi un porte-parole. La rupture désavantage également l’opposition face au régime en cas de négociations de paix pour régler le conflit.
Sur le terrain, les troupes du régime continuent de bombarder quotidiennement les bastions rebelles à travers le pays. Hier, après un mois relativement calme, les violents raids ont repris sur les quartiers du Vieux Homs, assiégé depuis plus d’un an par l’armée, selon des militants. À Damas, une Irakienne a été tuée par la chute d’un obus sur le consulat d’Irak, selon un diplomate.
Reportage
Lire aussi