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À La Une - syrie

Moscou pourrait changer de position si Assad "trichait"

Le régime syrien a remis à temps l'inventaire de ses armes chimiques.

Un combattant rebelle syrien, le 21 septembre 2013, à Alep. REUTERS/Aref Hretani

La Syrie a remis l'inventaire attendu de son arsenal chimique à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) samedi, dans le délai imparti par l'accord russo-américain du 14 septembre, un signe apparent de collaboration du régime de Damas.
"L'OIAC a confirmé avoir reçu la liste attendue du gouvernement syrien sur son programme d'armes chimiques", a indiqué à l'AFP l'organisation basée à La Haye. "Le secrétariat technique est en train d'examiner l'information reçue".


L'accord de Genève, élaboré tandis que Washington menaçait la Syrie d'une action militaire en réponse à une attaque chimique meurtrière le 21 août, stipule que l'arsenal chimique de Damas doit être détruit d'ici la fin du premier semestre 2014.

 

(Repère : Principaux points de l'accord russo-US sur l'élimination des armes chimiques syriennes)


Cet accord et l'inventaire par Damas ne mettent cependant pas fin aux divergences, et les tractations diplomatiques continuent en vue de l'adoption d'une résolution à l'ONU sur le désarmement chimique de Damas.  L'adoption d'une telle résolution bute en effet sur l'inscription ou non du texte sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies qui prévoit des mesures coercitives allant de sanctions économiques à l'usage de la force, en cas de non-respect par la Syrie de ses engagements.

 

"Une résolution aussi contraignante que possible"
La Russie, fidèle allié de Damas, s'oppose à une telle résolution voulue par les pays occidentaux. Mais un haut responsable du Kremlin a averti samedi que son pays pourrait changer de position s'il se rendait compte que le président Bachar el-Assad "trichait".
"Ce que je dis pour l'instant est théorique et hypothétique, mais si nous avions un jour la certitude qu'Assad trichait, nous pourrions changer notre position", a déclaré Sergueï Ivanov, chef de l'administration présidentielle russe.

 

(Lire aussi: Les tensions russo-US ravivent l’anxiété au Liban et dans la région)

 

Le haut responsable a en outre estimé que l'emplacement des armes chimiques serait connu d'ici à une semaine, tout en soulignant que l'armée régulière syrienne ne contrôlait pas la totalité du pays. "Nous devons comprendre que M. Assad ne contrôle pas tout le territoire (syrien). Nous ne savons pas encore où se trouvent géographiquement toutes les réserves d'armes chimiques. Je pense que cela sera clair d'ici à une semaine", a-t-il déclaré.


De son côté, le président français François Hollande défendra mardi à l'Assemblée générale de l'ONU "une résolution aussi contraignante que possible", avec ou sans référence au chapitre VII, selon son entourage.
L'adoption d'une résolution semble toutefois exclue tant que le Conseil exécutif de l'OIAC ne s'est pas réuni pour débattre de la destruction des armes chimiques, réunion qui a été reportée sine die.
La Chine, membre permanent du Conseil de sécurité, a pour sa part réclamé une mise en œuvre rapide de l'accord sur la destruction des armes chimiques, tout en exprimant l'espoir d'une solution politique à la crise.

 

(Lire aussi: Obama à l'ONU en plein doute sur l'influence américaine)

 
Une équipe d'enquêteurs mandatés par l'ONU, dont neuf experts de l'OIAC, affirme avoir trouvé des "preuves flagrantes et convaincantes" de l'utilisation de gaz sarin lors du massacre le 21 août près de Damas ayant fait des centaines de morts, selon leur rapport publié lundi dernier. Les pays occidentaux accusent le régime syrien, qui dément catégoriquement, d'avoir mené cette attaque ainsi que d'autres à l'arme chimique depuis le début de la crise syrienne en mars 2011. Moscou, de son côté, a toujours cherché à dédouaner son allié syrien.


L'opposition rejette l'offre de Téhéran

L'accord sur un démantèlement de l'arsenal chimique syrien n'a en rien permis de ralentir les violences sur le terrain.
L'aviation du régime a mené de nombreux raids samedi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), notamment dans les provinces de Damas, Alep et Hama.


Près de cette dernière ville, dans le centre de la Syrie, quinze personnes, dont deux femmes et un enfant, ont été tuées vendredi soir par balle et à l'arme blanche dans une offensive de l'armée et de miliciens pro-régime contre un village sunnite, indique l'OSDH, qui s'appuie sur une large réseau de militants et de sources médicales.
L'agence syrienne Sana a confirmé la reconquête par le régime de ce village et de deux autres dans la même province, sans évoquer de victime.

 

(Lire aussi: Quand certains islamistes protègent les chrétiens...)


Par ailleurs, l'OSDH a indiqué que l'Armée syrienne libre (ASL - bras armé de l'opposition) et les jihadistes de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) avaient procédé à un échange de prisonniers à Aazaz, ville du nord-ouest de la Syrie, conformément à un accord de trêve conclu vendredi. L'EIIL a pris mercredi cette ville à l'ASL, soulignant les tensions entre jihadistes et le courant principal de la rébellion.


La Coalition de l'opposition syrienne a pour sa part rejeté une proposition de l'Iran de faciliter un dialogue entre les rebelles et Damas, l'estimant peu crédible de la part du principal allié régional du régime de Bachar el-Assad.
Le président iranien Hassan Rohani avait affirmé jeudi, dans une tribune publiée sur le site Internet du quotidien américain Washington Post, que son gouvernement était "prêt à aider à faciliter le dialogue entre le gouvernement syrien et l'opposition". "Il aurait été plus utile pour les dirigeants iraniens de retirer leurs experts militaires et leurs combattants du territoire syrien", a souligné l'opposition qui a toujours accusé Téhéran de soutenir militairement le régime Assad.

 

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commentaires (4)

Tant qu'on reste collé à l'idée que Bashar est l'élément central du problème on arrivera jamais à comprendre ce qui se passe . Quand kerrydiot , Obama et ts les spécialistes disent la Syrie n'est pas la Lybie, l'Irak ou l'afghanistan on exprime clairement l'idée que la Syrie actuelle est tellement bien structurée et organisée que Bashar pourrait être assassiné que la relève sera immédiate, pareil pour H.N . La résistance est basée sur des fondements qui vont au delà du nom des quelques familles qui occupent le pouvoir en bensaoudie. La Russie et l'Iran( faut jamais les oublier) , ont dans leur manche plusieurs cartes à jouer et disons nous bien qu'ils ne se limiteront pas à un seul homme , c'est différent ou plutôt pareil que les yankys quand ils remplacent un agent par un autre . Qu'est ce qu'il faut pas faire pour expliquer à la fin !!

Jaber Kamel

13 h 37, le 22 septembre 2013

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Commentaires (4)

  • Tant qu'on reste collé à l'idée que Bashar est l'élément central du problème on arrivera jamais à comprendre ce qui se passe . Quand kerrydiot , Obama et ts les spécialistes disent la Syrie n'est pas la Lybie, l'Irak ou l'afghanistan on exprime clairement l'idée que la Syrie actuelle est tellement bien structurée et organisée que Bashar pourrait être assassiné que la relève sera immédiate, pareil pour H.N . La résistance est basée sur des fondements qui vont au delà du nom des quelques familles qui occupent le pouvoir en bensaoudie. La Russie et l'Iran( faut jamais les oublier) , ont dans leur manche plusieurs cartes à jouer et disons nous bien qu'ils ne se limiteront pas à un seul homme , c'est différent ou plutôt pareil que les yankys quand ils remplacent un agent par un autre . Qu'est ce qu'il faut pas faire pour expliquer à la fin !!

    Jaber Kamel

    13 h 37, le 22 septembre 2013

  • Bien joué ! Monsieur le Tsar de toutes les Russie.... ! L'assassinat terroriste de civiles à Nairobi ,vous conforte dans votre position....! Hélas ce salaud criminogène de Bachar El Assad ... va encore profité d'une situation politique ...qui pourrait être favorable pour lui ...

    M.V.

    12 h 50, le 22 septembre 2013

  • Quel foutage de gueule ! Mais ils trichent tous les uns plus que les autres. Ces criminels de l'axe satanique Russie-Iran-Syrie et leur progéniture cancéreuse appelée résistance (de m...) doivent se mettre en tête que personne, à part les simples d'esprit bêtement et aveuglément fanatisés qui adhèrent à tous leurs mensonges, ne donne le moindre crédit au venin qu'ils crachent du matin au soir et du soir au matin. Le plus dommageable pour les Libanais est qu'il est des traîtres parmi nous pour encenser toute cette pègre qui est en train de tuer le Liban.

    Robert Malek

    12 h 22, le 22 septembre 2013

  • Allons, allons, c'est trop de cynisme de la part du tsar de Russie et de son équipe! Moscou en effet est le premier du monde à savoir que son client Bachar le chimique est l'incarnation de la tricherie.

    Halim Abou Chacra

    02 h 51, le 22 septembre 2013

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