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À La Une - Etats-Unis

Obama à l'ONU en plein doute sur l'influence américaine

"La mauvaise gestion de notre politique au Moyen-Orient" pèsera sur le séjour new-yorkais du président US.

Le président américain Barack Obama. Jamie Squire/Getty Images/AFP

Revirements sur la Syrie profitant aux Russes, courroux de puissances émergentes espionnées par la NSA, hésitations au Moyen-Orient: Barack Obama aborde l'Assemblée générale de l'ONU en plein doute sur l'influence internationale des États-Unis.


Quatre ans après le premier discours du président américain au forum international, qui lui avait réservé un accueil chaleureux, "le public va être plus difficile" mardi, prévient Karl Inderfurth, ancien membre de la délégation diplomatique américaine à l'ONU.
"La mauvaise gestion de notre politique au Moyen-Orient, dont la Syrie, le scepticisme sur un aboutissement des négociations israélo-palestiniennes, les interrogations sur ce qui est advenu du +printemps arabe+" pèseront sur le séjour new-yorkais de M. Obama, estime ce membre du groupe de réflexion CSIS.

 

(Lire aussi: Rencontre « possible » Sleiman-Obama et Sleiman-Rohani à New York)


M. Obama a opéré deux revirements sur la Syrie en autant de semaines. Après avoir déployé en Méditerranée des bâtiments lanceurs de missiles destinés à punir le régime de Bachar el-Assad d'avoir franchi une "ligne rouge" avec une attaque chimique, M. Obama a requis l'approbation du Congrès. Dix jours plus tard, il décidait de donner une chance à une initiative diplomatique russe, transformant de facto M. Assad en interlocuteur et donnant l'occasion au président russe Vladimir Poutine de s'ériger en donneur de leçons.


A cela, il faut ajouter l'attitude de l'administration Obama lorsque le président égyptien Mohamed Morsi, issu des islamistes, a été renversé début juillet par l'armée un an après avoir été démocratiquement élu. Les États-Unis ont condamné la répression sanglante, mais ont refusé de parler de "coup d’État" et donc de couper l'aide aux militaires.
"Les actes, les décisions de ces dernières semaines ont provoqué de graves inquiétudes dans de nombreuses capitales du Moyen-Orient sur la question de savoir si les États-Unis tenaient fermement la barre", observe M. Inderfurth.

 

(Lire aussi: Les tensions russo-US ravivent l’anxiété au Liban et dans la région)


Pour Aaron Miller, cette remise en question dépasse le cadre du monde arabo-musulman. "A cause de notre stratégie sur les drones, du maintien de Guantanamo et de l'affaire Snowden, le monde estime avoir obtenu un président Obama différent de celui auquel il s'attendait" en 2009, c'est à dire "l'anti-George W. Bush", affirme cet expert du centre Wilson de Washington.


Joker iranien

Les révélations fracassantes d'Edward Snowden, ancien contractuel de l'agence nationale de sécurité (NSA), sur les opérations de surveillance électronique des États-Unis, n'en finissent pas d'avoir des répercussions diplomatiques. La présidente brésilienne Dilma Rousseff vient ainsi de reporter une visite d’État prévue le mois prochain à Washington, après la publication d'informations faisant état de l'espionnage de ses communications personnelles.
Un camouflet pour M. Obama, tant "rares sont les gens qui rejettent une invitation à la Maison Blanche", commente M. Inderfurth. Le président mexicain Enrique Peña Nieto, que M. Obama courtise comme Mme Rousseff sur fond d'intérêts commerciaux, a lui aussi laissé filtrer son courroux, et le dirigeant américain a été interpellé sur les activités de la NSA lors de tous ses déplacements récents en Europe.


M. Miller prédit que malgré ces revers, l'Assemblée générale de l'ONU sera "probablement assez productive" pour un président toujours perçu par ses homologues comme quelqu'un qui, "contrairement à son prédécesseur, souhaite écouter et établir des partenariats, plutôt que de parler et d'agir unilatéralement". 


Des ouvertures du nouveau dirigeant iranien Hassan Rohani font espérer une reprise du dialogue avec Téhéran, et le plan russe sur la Syrie, malgré les doutes sur la sincérité du régime Assad, "pourrait servir les intérêts américains" s'il réussit, remarque cet expert, en pointant aussi la "chance" de M. Obama, sauvé d'une impasse politique par Moscou.
"Le verdict final (sur la Syrie) dépendra d'un processus digne de confiance à l'ONU", observe pour sa part Jan Techau, directeur pour l'Europe du centre Carnegie. "Tout cela est encore extrêmement flou".


Quant aux froncements de sourcils de Brasilia, Mexico et Berlin sur la NSA, ils "sont largement destinés à la consommation intérieure", estime Mark Jacobson, du groupe de réflexion German Marshall Fund, assurant qu'aucun des pays concernés n'ignore que l'espionnage est une pratique généralisée, même entre alliés.
"A d'autres moments dans l'histoire américaine, des dirigeants ont semblé ne pas savoir ce qu'ils faisaient, mais en fin de compte, certains le savaient" fait observer M. Inderfurth, pour qui le bilan diplomatique de M. Obama est encore loin d'être écrit.

 

Commentaire

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commentaires (1)

Plus que le contenu de cet article, dans la forme on cherche toujours à faire passer le yankyland déclinant pour ce qu'il n'est déjà plus !!! Obama et son amérique sont pris en otage , non pas par alqaida , tout le mode sait par qui indeed !

Jaber Kamel

14 h 27, le 22 septembre 2013

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Commentaires (1)

  • Plus que le contenu de cet article, dans la forme on cherche toujours à faire passer le yankyland déclinant pour ce qu'il n'est déjà plus !!! Obama et son amérique sont pris en otage , non pas par alqaida , tout le mode sait par qui indeed !

    Jaber Kamel

    14 h 27, le 22 septembre 2013

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