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Économie - Liban - Grille des salaires

Augmenter d’un tiers les prélèvements obligatoires : les commerçants crient au scandale

Près de 1 000 milliards de livres libanaises de recettes supplémentaires pour l’État, tel serait l’objectif d’une proposition du ministère des Finances pour financer la grille des salaires à travers l’augmentation de la TVA et des tarifs douaniers.

La sous-commission parlementaire présidée par le député Ibrahim Kanaan. Photo Hassan Assal

Depuis plusieurs semaines, la sous-commission issue des commissions parlementaires conjointes étudie diverses propositions pour le financement de la grille des salaires. La dernière en date, une proposition émanant du ministère des Finances qui prévoit des hausses de la TVA et des tarifs douaniers pour renflouer les caisses de l’État à hauteur de 1 000 milliards de livres libanaises supplémentaires par an.
« Cette proposition est scandaleuse », s’insurge le président de l’Association des commerçants de Beyrouth (ACB), Nicolas Chammas. « En 2012, les recettes totales de l’État étaient équivalentes à 3 000 milliards de livres, cette nouvelle mesure équivaut ainsi à augmenter d’un tiers les prélèvements obligatoires », poursuit-il. En détail, la proposition du ministère des Finances prévoit une hausse généralisée de la TVA qui passerait de 10 % actuellement à 12 %. « Pour les voitures, les téléphones portables et certains produits de luxe, la TVA serait de 15 % », indique M. Chammas. Concernant les taxes douanières, 60 articles sont concernés dont des produits alimentaires, des matériaux de construction et des articles électroniques (+5 %) ou l’habillement (+10 %). « Ces tarifs douaniers vont se répercuter sur les prix de vente et le consommateur en est la première victime », assure le président de l’ACB. « Mais au-delà du consommateur, c’est le secteur commercial en entier qui est visé et qui subit un choc fiscal », poursuit-il.
Selon M. Chammas, « c’est une approche purement comptable du financement qui a été prise en compte ». « Cette mesure est en outre totalement contre-productive, puisqu’elle va aboutir à une contraction du pouvoir d’achat et faire ainsi diminuer l’assiette fiscale, ajoute-t-il. De plus, elle porte un coup dur aux accords internationaux et aux engagements du Liban pour une libéralisation des échanges et une baisse des tarifs douaniers, poursuit le président de l’ACB. Dans un contexte de crise et de récession, l’État devrait en priorité revoir ses dépenses à la baisse et améliorer la collecte des impôts déjà existants, avant de s’attaquer à un secteur qui connaît une dégringolade depuis le début de la crise avec un effondrement de 50 % de son chiffre d’affaires », a conclu le président de l’ACB.
Pour l’instant, la proposition du ministère des Finances reste à l’étude, tout autant que le projet de loi gouvernemental pour le financement de la grille des salaires et qui, lui, prévoit un champ d’action plus diversifié, avec des sacrifices répartis sur plusieurs secteurs, dont celui du tourisme. « Le texte prévoit une taxe de sortie du territoire libanais s’élevant à 5 000 livres libanaises qui, selon les estimations du ministère des Finances, renflouerait les caisses de l’État de 25 milliards de livres supplémentaires par an », a indiqué le président de la sous-commission parlementaire, le député Ibrahim Kanaan.
Au cours de la réunion de la sous-commission, il a également été question d’augmenter les taxes sur la loterie nationale ou sur les plus-values foncières. Des propositions diverses et variées donc pour financer une grille des salaires qui exacerbe depuis des mois les tensions sociales au plus haut niveau. Entre syndicats qui la jugent « vitale » et organismes économiques inquiets des répercussions qu’elle aura sur l’économie, le dossier est encore loin d’être clos.
Depuis plusieurs semaines, la sous-commission issue des commissions parlementaires conjointes étudie diverses propositions pour le financement de la grille des salaires. La dernière en date, une proposition émanant du ministère des Finances qui prévoit des hausses de la TVA et des tarifs douaniers pour renflouer les caisses de l’État à hauteur de 1 000 milliards de livres libanaises...
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