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À La Une - Conflit

Syrie : les pays du Golfe veulent une intervention immédiate

Les Européens pour "une réponse forte" aux attaques chimiques ; reprise des combats près de Maaloula.

Un bâtiment en feu à Homs après un bombardement de l'armée syrienne sur la ville. Photo YouTube

Le Conseil de coopération du Golfe (CCG) a exhorté samedi la communauté internationale à intervenir immédiatement en Syrie pour "délivrer" le peuple syrien de la "tyrannie" de son gouvernement.

"Le génocide et les graves violations des droits de l'Homme, qu'affronte le peuple syrien requièrent une intervention immédiate de la communauté internationale", a affirmé le secrétaire général du CCG Abdellatif al-Zayani. L'intervention devrait avoir comme objectif de "délivrer le peuple frère de Syrie de la tyrannie de son régime, et mettre fin à sa souffrance", a-t-il ajouté dans un communiqué.

 

"Le régime syrien est totalement responsable de ce qui se passe en Syrie, pour avoir rejeté toutes les tentatives de régler la crise et continué à tuer et à détruire, et fait usage de l'arme chimique", a dit M. Zayani. Les pays du Golfe soutiennent les mesures destinées à "dissuader le régime syrien de commettre des actes inhumains", a-t-il ajouté.

 

Le CCG regroupe Bahreïn, le Koweït, Oman, les Emirats arabes unis, le Qatar et l'Arabie saoudite, poids lourd de la région qui pousse pour une intervention militaire en Syrie contre les forces du président Bachar el-Assad.

 

Parallèlement, les ministres européens des Affaires étrangères ont appelé samedi à une "réponse claire et forte" aux attaques chimiques du 21 août en Syrie, a déclaré la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, en rendant compte de la réunion des ministres à Vilnius, en présence du secrétaire d'Etat américain John Kerry.

 

Lisant la déclaration finale, Mme Ashton a précisé que les ministres étaient tombés d'accord sur le fait que de "fortes présomptions" indiquaient que le régime syrien était responsable des attaques à l'arme chimique ayant fait des centaines de morts dans la banlieue de Damas.

 

Au début de la réunion, plusieurs ministres avaient affirmé qu'il était important d'attendre, pour se prononcer, les résultats du rapport des inspecteurs de l'ONU sur les attaques chimiques.

 

Le ministre allemand, Guido Westervelle, a créé la surprise en annonçant que l'Allemagne signait à son tour l'appel à une "réponse internationale forte" lancé la veille par onze pays, dont les Etats-Unis, présents au sommet du G20. L'Allemagne avait été vendredi le seul pays de l'UE membre du G20 à ne pas l'approuver, une décision qu'elle avait expliqué par le besoin de respecter le processus européen.

 

Cette annonce a été saluée par le ministre français, Laurent Fabius, qui a déclaré : "le fait que l'Europe est ensemble est une bonne chose". Il s'est déclaré satisfait des résultats de la réunion, alors que la France était apparue isolée ces derniers jours en Europe en défendant seule le projet de frappes contre la Syrie.

 

A ce propos, les ministres ont salué l'annonce faite vendredi soir par François Hollande que la France attendrait le rapport de l'ONU sur les armes chimiques avant d'éventuelles frappes. "Nous accueillons très favorablement les déclarations de M. Hollande", a réagi Mme Ashton devant la presse.

M. Kerry devait quitter Vilnius dans le courant de l'après-midi pour se rendre à Paris. Il devait s'exprimer devant la presse en début de soirée avec M. Fabius.

 

(Lire aussi: Le G20 coupé en deux par le dossier syrien)

 

John Kerry est très en pointe depuis deux semaines pour vanter les mérites d'une opération punitive contre Damas accusé d'avoir perpétré un massacre aux armes chimiques le 21 août.

 

Le président Barack Obama, qui doit s'adresser aux Américains mardi, avait décidé samedi dernier du principe de frappes "ciblées et limitées" contre la Syrie, mais pas avant le feu vert du Congrès. Celui-ci siègera de nouveau dès lundi. Le même jour, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem sera à Moscou, grand allié de Damas.

 

La communauté internationale attend également que l'ONU publie, à une date encore indéterminée, le rapport de ses experts ayant inspecté les banlieues de Damas attaquées aux armes chimiques. L'Allemagne a appelé vendredi l'ONU à le rendre public "le plus rapidement possible".

Washington et Paris espèrent ainsi lever les réticences des gouvernements qui hésitent à s'engager sur la seule base des informations des services de renseignement nationaux.


Un geste pour "élargir la coalition"

Le président français François Hollande a fait un geste en direction des autres Européens, notamment des Allemands, en annonçant qu'il attendrait le rapport de l'ONU avant de donner éventuellement l'ordre de frapper le régime de Damas. "Cela peut être un élément d'appréciation pour élargir la coalition qui devra se former", a-t-il espéré.

 

(Lire aussi: Fabius : « Il y a un risque d’être déçu » par le rapport de l’ONU)


Berlin a salué la démarche de Paris, tout en excluant une nouvelle fois de participer à une éventuelle action militaire.

Mais l'Allemagne pourrait apporter un soutien politique à l'appel lancé par 11 pays du G20, dont les Etats-Unis, la France, l'Australie, la Corée du Sud, l'Arabie Saoudite et l'Italie. Ce dernier ne mentionne pas spécifiquement l'option militaire, mais il "représente l'amorce d'un consensus" qui "pourrait s'avérer bien utile politiquement lorsque la décision des frappes sera prise", a estimé un diplomate européen.

 

Face à cet appel qui a de fait scindé le G20 en deux parties, le président russe Vladimir Poutine, principal allié de Damas, a affirmé que la ligne de Moscou était partagée par plusieurs grands pays, dont la Chine, l'Inde ou le Brésil.

Les contacts diplomatiques vont rester intenses durant le week-end, notamment en France où M. Hollande rencontrera le président libanais Michel Sleimane à Nice.

 

Le président français doit faire face au scepticisme de son opinion, puisque 68% des Français se prononcent contre un engagement militaire de Paris, selon un sondage de l'institut Ifop pour Le Figaro publié samedi.

 

Soucieux d'éviter une intervention, le pape François a appelé les chrétiens, les autres religions et les non-croyants, à une journée de jeûne et de prière, samedi. "Que s'élève fortement sur toute la terre le cri de la paix!", a lancé le pape, qui doit présider une veillée de paix de quatre heures sur la place Saint-Pierre.

 

Sur le terrain, les combats ont repris samedi entre armée et rebelles aux environs de la ville chrétienne de Maaloula, au nord de Damas, deux jours après le retrait de combattants rebelles de l'une des entrées de la cité antique, a indiqué une ONG.

 

"De violents accrochages opposent les forces régulières et leurs supplétifs à des combattants rebelles aux environs et à l'une des entrées de Maaloula", a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) dans un communiqué.

 

 

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commentaires (2)

Suivez votre Clair Chemin, Princes du Golfe Arabique ; wou Khallîkone Bi Wéjjéll Ghadabb yâ Äarabb !

Antoine-Serge KARAMAOUN

11 h 50, le 08 septembre 2013

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Commentaires (2)

  • Suivez votre Clair Chemin, Princes du Golfe Arabique ; wou Khallîkone Bi Wéjjéll Ghadabb yâ Äarabb !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    11 h 50, le 08 septembre 2013

  • On va pas revenir sur tout ce micmac , mais les bensaouds veulent des frappes tout de suite , sans attendre , normal c'est eux qui payent , et vous la voulez comment saignante ou à point , messieurs les écervelés ?

    Jaber Kamel

    18 h 53, le 07 septembre 2013

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