Les rebelles se sont retirés de l'une des entrées de Maaloula dont ils avaient pris le contrôle mercredi, a affirmé l'opposition soulignant sa volonté de préserver les monuments religieux et archéologiques de cette antique cité chrétienne située au nord de Damas.
"Les unités de l'Armée syrienne libre ont détruit mercredi les postes militaires de Maaloula et de Jabadine tenus par l'armée syrienne sur la route Damas-Homs après de violents combats avec les forces du (président Bachar el-Assad) et leurs supplétifs", a indiqué la Coalition nationale syrienne (opposition), dans un communiqué publié dans la nuit de jeudi à vendredi. "L'Armée libre s'est positionnée pendant quelques heures aux environs de la ville mais elle n'a attaqué aucune église ou couvent", a ajouté l'opposition. "Ce barrage routier à l'entrée de Maaloula a commencé à toucher nos positions dans la montagne il y a quelques jours. Nous l'avons neutralisé. Nous n'avons jamais eu l'intention de rester à Maaloula", a déclaré le commandant rebelle Abou Khaled de la brigade des Révolutionnaires de Baba Amro, du nom d'un quartier de la ville de Homs.
La Coalition a souligné son "engagement à protéger tous les Syriens sans distinction de religion, de race, de confession ou d'appartenance politique et son souci constant de préserver l'héritage humain et religieux de la Syrie par tous les moyens possibles".
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) avait indiqué mercredi que des jihadistes du Front Al-Nosra s'étaient emparés d'un poste militaire à l'entrée de Maaloula, après une attaque suicide. L'OSDH, qui s'appuie sur un large réseau de militants, avait précisé que l'armée de l'air avait bombardé à trois reprises le barrage pris par les rebelles islamistes.
Une vidéo postée par les rebelles sur internet montre des insurgés parlant dans des talkiewalkies alors que le caméraman clame "Dieu est le plus grand. Libération du barrage de Maaloula". La caméra montre des corps gisant sur la chaussée.
Une habitante jointe par téléphone au monastère de Mar Takla, mais qui n'a pas voulu être identifiée, a affirmé que les jihadistes d'"Al-Nosra tiraient sur la ville avec des obus, des mitrailleuses anti-aériennes et que les projectiles avaient atteint le centre-ville". "C'est la première fois que nous sommes attaqués", a-t-elle ajouté.
Maaloula, qui se trouve à 55 km de Damas, est l'un des plus célèbres localités chrétiennes de Syrie et ses habitants parlent l'araméen, la langue de Jésus-Christ.
Le village doit sa renommée à ses refuges troglodytiques datant des premiers siècles du christianisme. La majorité des chrétiens sont grecs-catholiques.
L'attaque intervient quelques jours avant la fête de l'Exaltation de la Croix, célébrée chaque année le 14 septembre. Le village abrite aussi le monastère grec orthodoxe de Mar Takla, construit autour de la grotte et du tombeau de Sainte-Thècle fêtée le 24 septembre.
Cette attaque est emblématique de la position délicate de la minorité chrétienne en Syrie dont les membres de la hiérarchie cléricale ont exprimé publiquement leur soutien à Bachar el-Assad.
La communauté chrétienne, tout en craignant une prise du pouvoir par les islamistes, est dans l'ensemble restée sur la touche depuis 2001. A l'époque, elle avait organisé des manifestations pacifiques contre la famille Assad.
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commentaires (6)
VAYA CON DIOS, "CAMARADES" AMIGOS.... ET QUE DIEU VOUS GARDE !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
12 h 24, le 07 septembre 2013