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Liban - Le commentaire

À l’attention du patriarcat maronite...

Bkerké reproche aux Libanais d’être divisés entre 8 et 14 Mars, et estime, par conséquent, qu’une partie d’entre eux serait satellisée par la communauté chiite et l’autre par la communauté sunnite.
En réalité, les « sunnites » du 14 Mars ont retrouvé les « chrétiens » qui font partie de ce camp sur des constantes nationales exprimées durant l’intifada populaire de 2005, désormais connue sous le nom de la « révolution du Cèdre ». Cette rencontre islamo-chrétienne a permis de déboucher sur le retrait militaire syrien du pays et a permis aussi au Liban de redéfinir son périmètre de souveraineté ; si elle n’avait pas eu lieu, le retrait syrien aurait en effet été de l’ordre de l’impossible. Ce faisant, les sunnites du 14 Mars ont adopté le slogan « le Liban d’abord », qui fut autrefois l’apanage des chrétiens souverainistes depuis l’indépendance. Et voilà maintenant que les sunnites et les chrétiens du 14 Mars s’accordent aujourd’hui sur un nouveau concept fondamental, en l’occurrence la neutralité du Liban, telle que formulée par la déclaration de Baabda. Il convient de signaler qu’à l’origine, toutes les composantes politico-confessionnelles du pays avaient adhéré à ce texte à la table de dialogue au palais présidentiel. Cependant, certaines d’entre elles ont par la suite fait marche arrière, ce qui a incité le chef de l’État à revenir à la charge sur la nécessité d’adopter cette charte comme initiative salutaire pour le pays.
Partant, s’il y a donc suivisme, c’est bien de la part des parties chrétiennes du 8 Mars, qui n’ont pu entraîner les parties chiites alliées sur la voie qu’ils désiraient, en l’occurrence que l’intérêt libanais devrait primer sur tous les autres. Au contraire, ces parties chrétiennes ont accordé une couverture et une légitimité à tous les comportements du Hezbollah. Grâce au silence des chrétiens du 8 Mars sur ses comportements miliciens, le Hezbollah est devenu un État dans l’État. Il a entraîné le Liban dans la guerre de juillet 2006 sans même consulter les autorités légales et sans même en informer ses alliés ! Le Hezbollah a également été accompagné par ses alliés chrétiens dans sa stratégie vidant à créer le vide au niveau des institutions en entretenant le conflit sur les nominations aux postes demeurés vacants au sein de ces dernières, surtout lorsqu’il s’avérait impossible pour le parti chiite de chapeauter l’institution en question par l’un des siens. Les chrétiens du 8 Mars ont même été jusqu’à justifier le survol par le Hezbollah – en violation de la résolution 1701 et de la déclaration de Baabda –, à travers le drone Ayoub, de l’espace aérien israélien, sans que l’État libanais n’en soit tenu au courant, bien évidemment, et sur directives de la République islamique d’Iran.
Mais l’acte le plus grave commis par le Hezbollah a sans aucun doute été l’envoi de ses combattants en territoire syrien pour se battre aux côtés du régime syrien contre les rebelles, exposant encore une fois le Liban à des attentats à la voiture piégée, déstabilisant le pays et augmentant encore plus les tensions, et les divisions politiques et sectaires interlibanaises, notamment entre chiites et sunnites. Il s’est d’ailleurs avéré, d’après les premiers résultats de l’enquête, que les auteurs de ces attentats souhaitent justement, de l’étranger, semer la discorde sectaire au Liban. Pourtant, une fois de plus, les chrétiens du 8 Mars n’ont pas ouvert la bouche. Ils se sont contentés soit de maintenir un climat de confusion sur leur position, soit de dire timidement et piteusement qu’ils n’étaient pas en faveur de l’envoi de troupes par le Hezbollah en Syrie. Or ce qu’ils auraient dû faire, c’est réclamer au parti chiite, dans un communiqué clair, net et précis, son désengagement du bourbier syrien. D’autant que l’ingérence militaire en Syrie contredit les constantes historiques suivies par les chrétiens depuis l’indépendance, notamment en ce qui concerne la neutralité du Liban et le « ni Orient ni Occident » du pacte de 1943. De plus, ces mêmes partis chrétiens auraient dû annoncer qu’ils se retrouvaient contraints de revoir leur alliance avec le Hezbollah lorsque ce dernier a initié sa campagne contre la déclaration de Baabda, en posant comme condition à leur maintien au sein du 8 Mars le retrait des combattants du parti chiite de l’arène syrienne et le retour de ce dernier à la table de dialogue pour discuter de ses armes et de la stratégie de défense proposée par le président de la République, afin d’en finir avec l’unilatéralisme du parti concernant l’usage de ses armes et la décision d’entrer en guerre.
Les chrétiens et les musulmans se sont retrouvés au sein du 14 Mars sur des positions nationales fixes préservant le Liban, son indépendance, sa souveraineté et sa liberté, et appelant à l’édification d’un État fort. Au sein du 8 Mars, en revanche, les parties chrétiennes se sont totalement alignées sur le Hezbollah. Au détriment des constantes historiques défendues traditionnellement par Bkerké.
Bkerké reproche aux Libanais d’être divisés entre 8 et 14 Mars, et estime, par conséquent, qu’une partie d’entre eux serait satellisée par la communauté chiite et l’autre par la communauté sunnite.En réalité, les « sunnites » du 14 Mars ont retrouvé les « chrétiens » qui font partie de ce camp sur des constantes nationales exprimées durant l’intifada populaire de...
commentaires (3)

UNE VÉRITABLE CATASTROPHE MÉDIATIQUE, CE STYLE DE PRÉLATS EN ROBE....

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

09 h 48, le 03 septembre 2013

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Commentaires (3)

  • UNE VÉRITABLE CATASTROPHE MÉDIATIQUE, CE STYLE DE PRÉLATS EN ROBE....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 48, le 03 septembre 2013

  • À SA SAINTETÉ LE PAPE ET AUX PATRIARCHES DE TOUTES SORTES : LE SILENCE ! LE SILENCE ! LE SILENCE ! PAR VOS PAROLES VOUS PROVOQUEZ LE CONTRAIRE DE VOS RÉELLES INTENTIONS !

    SAKR LOUBNAN

    09 h 10, le 03 septembre 2013

  • Aucun intêret...

    GEDEON Christian

    02 h 09, le 03 septembre 2013

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