Sur fond de menaces de frappes occidentales contre la Syrie, le Akkar (Liban-Nord) a été secoué samedi par une série d’incidents sécuritaires ponctuels.
D’abord, huit pêcheurs à bord de deux barques au large du littoral de Arida ont été arrêtés par une unité des gardes-côtes syriens et conduits jusque dans les eaux territoriales syriennes. Plusieurs heures plus tard, les pêcheurs (quatre Libanais et quatre Palestiniens) ont été remis aux autorités libanaises après des contacts effectués par le directeur de la Sûreté générale à la demande du président de la République. Les pêcheurs ont été pris en charge par un officier supérieur de la SG, Khattar Nasreddine, au poste-frontière de Arida, en vue d’être reconduits en soirée chez eux.
En outre, trois roquettes en provenance du territoire syrien ont été lancées sur les villages de Hakr Jnine et Kachlak, toujours au Akkar. En parallèle, des tirs du côté syrien ont atteint l’autoroute reliant le village de Abboudiyé à Jnine, Kachlak et les environs, ce qui a momentanément entravé la circulation sur l’axe en question.
Les réactions au projet de frappes occidentales
Parallèlement à ces troubles ponctuels aux frontières avec la Syrie, le scénario des frappes occidentales contre le régime de Damas continue de susciter l’indignation du 8 Mars. Le chef adjoint du conseil exécutif du Hezbollah, cheikh Abdel Karim Obeid, a estimé que « la politique des États-Unis et de l’Europe a pour seul enjeu de protéger l’entité sioniste, en faisant fi du peuple syrien et des droits de l’homme ». S’exprimant au cours d’une cérémonie du Hezbollah, à laquelle a pris part le député du bloc Berry, Ayyoub Hmayed, il a jugé que « la peur des Américains et des Européens aujourd’hui est liée à la réaction à leurs possibles frappes, une réaction qui pourrait, par un effet boule de neige, menacer la sécurité de l’entité sioniste ».
S’agissant de la sécurité du Liban, que menacerait une opération du Hezbollah en réaction aux frappes occidentales, le ministre sortant de l’Intérieur Marwan Charbel s’est montré rassurant hier. « Il n’y a pas lieu de craindre les répercussions sur le Liban d’une éventuelle attaque militaire de la communauté internationale contre la Syrie », a-t-il précisé dans une interview au journal koweïtien as-Siyassa. Il a salué le travail de la Sûreté générale aux frontières, signalant qu’« un grand nombre de Syriens sont entrés au Liban à des fins strictement personnelles, et non pour fuir les violences en Syrie, et sont soumis à des contrôles stricts aux frontières ». Il a en même temps stigmatisé, en réponse à une question, l’inspection, par des éléments du Hezbollah, de deux voitures diplomatiques, koweïtienne et saoudienne. « En tout état de cause, les seuls barrages qui devraient être établis sont ceux des Forces de sécurité intérieure et de l’armée », a-t-il conclu.
El-Saad joint sa voix à celle de... Mansour
De son côté, le député Fouad el-Saad s’est étonné « du silence du ministre (sortant des Affaires étrangères Adnane) Mansour sur cet incident qui compromet la situation des Libanais du Golfe ». En même temps – d’une manière presque contradictoire – le député a relancé l’appel controversé du ministre Mansour à la convocation d’une réunion urgente du Conseil des ministres pour examiner les répercussions sur le Liban des possibles frappes occidentales. « Le plus étonnant est le silence du président (Nagib) Mikati qui s’est abstenu de tenir une réunion exceptionnelle du Conseil des ministres afin de contenir l’impact de ces frappes sur le Liban, ne serait-ce que le point relatif à l’afflux croissant de réfugiés syriens. » « Si le président Mikati est lié par la position du Hezbollah concernant les frappes, il reste que ses responsabilités lui imposent de rassurer les Libanais sur leur sécurité, sinon de les informer en toute franchise de l’existence d’obstacles, de nature politique, qui limitent sa marge de manœuvre. » Le député a également exprimé son inquiétude face à une possible action du Hezbollah et de certaines factions palestiniennes relevant du régime Assad pour ouvrir les fronts de la Békaa-Ouest et du Sud avec Israël, « dans le but de contraindre l’Occident à revenir sur sa décision et entraîner le Liban dans la fournaise ».
Pour le député de la Jamaa islamiya, Imad el-Hout, c’est au final « le régime syrien qui est seul responsable des crimes de guerre qu’il a commis contre son peuple et donc des attaques étrangères qui pourraient s’ensuivre, même si nous refusons ces attaques contre un territoire arabe ».
Notons enfin que le patriarche arménien catholique Bedros IX a lancé un appel incitant à « aider le régime syrien par le dialogue et les moyens pacifiques ».
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10 h 08, le 03 septembre 2013