En avril 2013 avait été lancée une campagne contre la violence domestique en Arabie saoudite. "Tout ne peut pas être caché", peut-on lire sur cette affiche diffusée lors de la campagne.
Le gouvernement saoudien a adopté pour la première fois une loi interdisant toute violence domestique ou autre forme d’abus.
La nouvelle loi prévoit des amendes pouvant atteindre 13.000 dollars, rapporte la BBC. Peuvent aussi être décidées des peines de prison, mais qui semblent être limitées à un an derrière les barreaux pour toute forme d’abus sexuel ou physique, au domicile ou sur le lieu du travail. La loi prévoit aussi la prise en charge des victimes d’abus.
Les violences contre les femmes et les enfants à la maison étaient considérées comme une question d’ordre privé en Arabie saoudite. Une activiste des droits de l’Homme, Souad Abou Dayyeh, a déclaré à la BBC que la nouvelle loi constituait un pas positif mais qu’elle devait être entièrement appliquée.
Une campagne contre les violences domestiques avait été lancée en avril 2013 à travers le royaume. Cette campagne s'appuyait notamment sur une affiche représentant une femme portant une burqa, mais dont le voile laisse entrevoir un œil au beurre noir. "Tout ne peut être caché", pouvait-on lire sur l’affiche.
Lancée à l’initiative de la King Khalid Charitable Foundation, cette campagne était la première du genre dans le royaume ultraconservateur, où les femmes se battent chaque jour pour obtenir leurs droits les plus élémentaires.
Cette campagne de sensibilisation avait été lancée quelques semaines après l’affaire de la petite Lama, dont l’histoire avait ému l’opinion publique saoudienne en février dernier.
Violée par son père, la jeune fille de cinq ans, avait été hospitalisée le 25 décembre 2011 avec le crâne fracassé, des côtes cassées, des traces de brûlures et un ongle arraché. Elle avait succombé à ses blessures le 22 octobre.
La mère, qui était divorcée et n'avait pas pu voir sa fille dans les mois précédant l'hospitalisation, et une assistante sociale avaient aussi évoqué des séquelles de viols particulièrement cruels.
Le père, un prédicateur saoudien qui participait régulièrement à des émissions de télévision sur les préceptes islamiques, avait reconnu être l'auteur de ces atrocités.
Le 26 janvier, il avait été condamné à verser une compensation financière à la mère, appelée "prix du sang" dans la jurisprudence saoudienne basée sur la charia (loi islamique), et à une peine de prison correspondant à la durée de sa détention préventive.
Des militantes saoudiennes des droits de l’Homme avaient dénoncé la mansuétude du jugement à l'égard du père, l'estimant révélatrice du statut des femmes en Arabie saoudite, où une interprétation rigoriste de l'islam les place sous le tutorat des hommes.
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La nouvelle loi prévoit des amendes pouvant atteindre 13.000 dollars, rapporte la BBC. Peuvent aussi être décidées des peines de prison, mais qui semblent être limitées à un an derrière les barreaux pour toute forme d’abus sexuel ou physique, au domicile ou...