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À La Une - Société

« Khallik Salbeh », du théâtre pour sensibiliser les jeunes sur le sida

Le Fonds des Nations unies pour la population lance une nouvelle initiative pédagogique pour la jeunesse au Liban.

Dans une petite salle de répétition du théâtre al-Madina à Hamra, de jeunes acteurs viennent de terminer les répétitions de leur pièce de théâtre Khallik Salbeh. Après une heure d’essais dans la bonne humeur, un dernier bilan s’impose. Lucien Bourjeily, le metteur en scène, donne ses derniers conseils. Les derniers détails techniques et logistiques sont réglés avec les représentants du Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap), à l’origine de cette initiative. Tout semble prêt. Les acteurs ont devant eux une tournée de trois semaines dans tout le Liban. Celle-ci a commencé le 24 août et se termine le 15 septembre. Dix-huit représentations sont prévues.
La pièce de théâtre a été montée dans le cadre du programme « Let’s talk », financé par la Fnuap, et qui a pour but de promouvoir le bien-être de la jeunesse. Le programme insiste sur la sensibilisation des jeunes sur les questions de santé dans le domaine de la sexualité, et plus particulièrement de la lutte contre le sida. Le projet a donc une perspective pédagogique. La première partie des représentations est une saynète de vingt minutes qui tourne en dérision les idées reçues sur le sida (transmission, protection, etc.) et les réactions parfois discriminantes et blessantes dont peuvent être victimes les malades du VIH. La deuxième partie des représentations est un dialogue entre les acteurs et le public afin de lever toutes les interrogations et les doutes sur ce thème.

Gratuité et confidentialité
Le public, justement, est bien ciblé. En effet, des ONG implantées dans les différentes régions du Liban se sont mobilisées pour réunir pour chaque représentation une cinquantaine de jeunes âgés de 14 à 29 ans. « En plus de la dimension pédagogique, nous explique l’une des responsables du projet, notre but est surtout de faire connaître les différents centres de dépistage et d’information sur le sida au Liban, et notamment leur caractère gratuit et confidentiel. »

 

(Pour mémoire : "Je suis la preuve qu'on peut guérir" : l'unique "miraculé" du sida raconte, réservé aux abonnés)


Des jeunes du réseau Y Peer participent au projet, en présentant la pièce et en animant le dialogue. Ce réseau éducatif international, dont le Liban fait partie, est aussi financé et dirigé par la Fnuap. Il tend à faire de la jeunesse une source d’information (réseau « peer to peer » : de pair à pair). L’objectif est de pouvoir diffuser le maximum d’informations sur les différentes questions qui concernent la jeunesse. Samir Haïdar, l’un des bénévoles de Y Peer, nous confirme que « les jeunes sont plus réceptifs aux messages quand ceux-ci viennent de jeunes de leur âge ».

Efficacité
Cette initiative n’est qu’un exemple de l’activité de la société civile libanaise, et notamment des jeunes Libanais. La Fnuap encourage, finance et promeut ce type d’activités. Ainsi, la réalisation de ce projet théâtral n’a été possible que grâce à la coopération de différentes ONG, liées à la Fnuap.
Interviewée par L’Orient-Le Jour, Asma Kurdahi, représentante adjointe de la Fnuap Liban, a souligné que l’ONU a pour priorité de développer la capacité de la jeunesse à jouer le rôle d’agent actif dans la vie publique. Elle a affirmé que 70 % des programmes de la Fnuap ciblent les jeunes. L’action de son organisme auprès de la jeunesse se concentre sur l’amélioration de deux domaines : le service et l’information.


En effet, l’accès à l’information étant une priorité pour pouvoir agir efficacement, la Fnuap a multiplié les initiatives dans ce sens. Comme indiqué précédemment, le Fonds des Nations unies pour la population est à l’origine de la création de plusieurs ONG et programmes (« Let’s talk », le réseau Y Peer, etc.). Mais la Fnuap agit aussi dans le système éducatif, qui est « le meilleur moyen pour toucher la jeunesse », selon Mme Kurdahi. Dans ce contexte, la coopération est importante avec le ministère de l’Éducation. « Nous voulons toucher la jeunesse à travers les livres », a-t-elle expliqué, tout en reconnaissant que les effets ne peuvent se faire sentir qu’à long terme.


Mais la Fnuap a aussi créé des programmes pour que les jeunes puissent avoir accès à l’information par le biais d’activités ludiques. Différents programmes sont déjà à l’essai dans les différents « clubs » du Liban. Assurer un bon accès à l’information n’est pas suffisant, a affirmé Mme Kurdahi. L’amélioration de la qualité des services dont peut bénéficier la jeunesse est primordiale. Elle a ainsi donné l’exemple du projet « Youth friendly services », implanté auprès d’hôpitaux et de centres de santé dans le pays. Celui-ci a été mis en place dans le but d’améliorer la qualité des services médicaux donnés aux jeunes (soins, accueil, suivi, etc.).


Mme Kurdahi a reconnu que la lutte contre le VIH est loin d’être la seule préoccupation de l’organisation internationale. Elle a rappelé que la Fnuap se concentre surtout sur le domaine de la santé, mais qu’un effort est fait pour diversifier les domaines d’action. Elle a ainsi fait état d’un nouveau projet qui est mis en place pour réunir les jeunes réfugiés syriens au Liban et les jeunes Libanais, afin de pouvoir mieux connaître les préoccupations, problèmes et demandes des deux parties, tout en favorisant un dialogue entre les deux.
Asma Kurdahi a insisté à ce propos sur le fait que la Fnuap travaille pour l’intérêt de la jeunesse, mais ce, indépendamment de la nationalité des jeunes.

 

 

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