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À La Une - Conflit

Syrie : appels à une enquête de l'ONU sur l'usage présumé d'armes chimiques

Paris pour une "réaction musclée" si un massacre à l'arme chimique est avéré.

Un bâtiment endommagé par les bombardements à Alep. REUTERS/Muzaffar Salman

La communauté internationale ainsi que les organisations de défense des droits de l'Homme réclament que les experts de l'ONU présents en Syrie vérifient sur place les accusations de l'opposition sur l'usage présumé d'armes chimiques par le régime dans la Ghouta, dans la banlieue de Damas.

 

Un haut responsable de la sécurité à Damas a de nouveau démenti jeudi ces accusations en déclarant à l'AFP qu'utiliser ces armes le premier jour de travail des experts de l'ONU en Syrie aurait été "un suicide politique".

Ce qui est sûr c'est qu'une offensive a eu lieu mercredi dans la Ghouta orientale et à Mouadamiyat al-Cham, des secteurs de la banlieue sud-ouest de Damas aux mains des rebelles et cette offensive a fait un grand nombre de victimes, même si le bilan reste imprécis.

 

(Ici, une vidéo mise en ligne par les Comités populaire de Jesrin, dans la Ghouta orientale. Attention, les images sont choquantes)

L'opposition a fait état de plus de 1.300 morts, mais l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui s'appuie sur un large réseau de militants et médecins, a comptabilisé 170 morts (71 hommes, 34 femmes, 25 enfants, 40 combattants) et n'a pu confirmer l'utilisation d'armes chimiques.

 

L'ONU a demandé formellement au gouvernement syrien d'autoriser les experts à enquêter sur place et "espère recevoir rapidement une réponse positive". Le secrétaire général Ban Ki-moon a aussi décidé d'envoyer à Damas sa Haute représentante pour le désarmement, Angela Kane.

 

Carte réalisée par Elie Wehbé

 

Lors d'une réunion urgente mercredi soir, le Conseil de sécurité a dit vouloir "faire la lumière sur ce qui s'est passé". Cette instance est toujours divisée sur le conflit qui a fait depuis mars 2011 plus de 100.000 morts, poussé à la fuite des millions de Syriens et dévasté le pays.

 

Selon un haut responsable américain, cité par le Wall Street Journal, Washington "a de fortes indications sur une attaque aux armes chimiques(...), mais il faut rassembler tous les faits pour déterminer notre action".

 

Cependant, le plus haut gradé américain, Martin Dempsey, a estimé qu'une intervention militaire américaine en Syrie ne déboucherait pas sur une situation favorable aux États-Unis, les rebelles selon lui ne soutenant pas les intérêts de Washington.

 

(Repère : Les armes chimiques du régime syrien, un arsenal mystérieux)

Paris pour "une réaction de force"

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a quant à lui souhaité "une réaction de force" si un massacre était avéré, tout en excluant l'envoi de troupes au sol. Le président François Hollande a évoqué de son côté "l'usage probable d'armes chimiques", dans un entretien téléphonique avec Ban Ki-moon.


Dans le camp adverse, la Russie et l'Iran, qui soutiennent le régime du président Bachar el-Assad, ont de nouveau pris la défense de leur allié.

Pour Moscou, il s'agit d'une "provocation" montée par l'opposition.

"Si l'information concernant l'utilisation d'armes chimiques est exacte, très certainement elles ont été utilisées par les groupes terroristes", a dit le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif à son homologue turc Ahmet Davutoglu.

M. Davutoglu, dont le pays soutient la rébellion, a lui réclamé une intervention de la communauté internationale estimant que "la ligne rouge a été franchie depuis longtemps" en Syrie.


La Russie a d'autre part estimé que les experts devaient obtenir l'accord du régime de Bachar el-Assad pour se rendre sur les lieux de l'attaque.

(Chronologie : Les développements autour de l'utilisation d'armes chimiques en Syrie)

 

"Mandat et accès total" de l'ONU
Les experts de l'ONU sont arrivés dimanche en Syrie. Leur mandat se limitait à déterminer si des armes chimiques ont été utilisées dans le passé à Khan al-Assal (nord), Ataybé (près de Damas), et à Homs (centre).

Mais l'ONU a annoncé que le chef de l'équipe, Aake Sellström, avait entamé des négociations avec le régime pour pouvoir enquêter sur l'attaque de mercredi.


Deux ONG internationales ont aussi réclamé une enquête de ces experts.

"Que des armes chimiques aient été utilisées ou pas, l'attaque a causé la mort d'un grand nombre de civils, et (...) le gouvernement syrien doit autoriser l'accès immédiat aux inspecteurs de l'ONU", assure Human Right Watch.

"Il y a un besoin urgent de donner à l'équipe de l'ONU, mandat et total accès à tous les lieux pour enquêter sur les incidents où les armes chimiques ont été prétendument utilisées", souligne Amnesty International.


A l'appui des accusations sur ce massacre présumé, des photos de cadavres de jeunes enfants et des vidéos ont été diffusées par les militants anti-régime. Elles montrent des enfants inanimés étendus sur le sol près de corps d'hommes qui ne portent aucune trace de sang, ou du personnel soignant tentant de mettre aux enfants des masques à oxygène, alors que des médecins essaient de ranimer d'autres qui semblent inconscients.

 

(Repère : Armes chimiques en Syrie : un état des lieux)

L'AFP a analysé avec un logiciel spécialisé l'une des images les plus marquantes de l'attaque dans la Ghouta sur laquelle on voit des corps d'enfants alignés. L'analyse confirme qu'il n'y a pas eu de manipulation de cette image et que la prise de vue date bien du 21 août, selon les métadonnées de l'image.


Sur le plan politique, le président Bachar el-Assad a procédé à un remaniement ministériel en nommant six nouveaux ministres, principalement dans le domaine économique, selon l'agence officielle Sana.

 

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La communauté internationale ainsi que les organisations de défense des droits de l'Homme réclament que les experts de l'ONU présents en Syrie vérifient sur place les accusations de l'opposition sur l'usage présumé d'armes chimiques par le régime dans la Ghouta, dans la banlieue de Damas.
 
Un haut responsable de la sécurité à Damas a de nouveau démenti jeudi ces...

commentaires (5)

IL FAUT COMPRENDRE QU'ILS VONT LAISSER FAIRE... ET CRIER AU CRIME... CAR... TOUTE INTERVENTION DE CES MESSIEURS DÉMOCRATES ( AVEC ???? DES INTERROGATIONS ) RISQUE DES REVANCHES ET CONTRE REVANCHES ET L'EMBRASEMENT DE TOUTE LA RÉGION... PEUT-ÊTRE QU'ILS NE SONT PAS À LA FIN AUSSI ABRUTIS QU'ON LE PENSE !

SAKR LOUBNAN

10 h 57, le 23 août 2013

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Commentaires (5)

  • IL FAUT COMPRENDRE QU'ILS VONT LAISSER FAIRE... ET CRIER AU CRIME... CAR... TOUTE INTERVENTION DE CES MESSIEURS DÉMOCRATES ( AVEC ???? DES INTERROGATIONS ) RISQUE DES REVANCHES ET CONTRE REVANCHES ET L'EMBRASEMENT DE TOUTE LA RÉGION... PEUT-ÊTRE QU'ILS NE SONT PAS À LA FIN AUSSI ABRUTIS QU'ON LE PENSE !

    SAKR LOUBNAN

    10 h 57, le 23 août 2013

  • le couperet est tombé...Washington "ne peut pas " déterminer s'il y a eu usage d'armes chimiques.A l'époque où on détermine la composition chimique d'étoiles se trouvant à des années lumières, çà fait doucement rigoler...le message qui est ainsi envoyé est terrifiant.L'hypothèse la moins sombre est celle d'une gigantesque manipulation.çà s'est déjà vu.Les autres hypothèses font froid dans le dos.Soit le régime a utilisé des armes chimiques,et Washington fait silence après ses accords pas si secrets que çà avec la Russie.Soit,hypothèse la plus effroyable,les islamistes se sont servi de la population de la Ghouta pour refaire le coup du marché de Sarajevo,qui avait si bien marché.Dans tous les cas de figure,il y a mensonge éhonté,avec la complicité d'une partie ahurissante des médias.

    GEDEON Christian

    01 h 28, le 23 août 2013

  • IL A ÉTÉ AVÉRÉ AVANT AUSSI... ET VOS LIGNES ROUGES FURENT DÉPASSÉES TANT DE FOIS. QU'AVEZ-VOUS FAIT ?

    SAKR LOUBNAN

    14 h 43, le 22 août 2013

  • Une réaction de force expression diplomatique vide de son sens pour un occident qui ne veut plus revivre un Irak II. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    12 h 40, le 22 août 2013

  • Ben voyons ! plus ont est faible en politique internationale ...plus l'on invoque la force improbable...! que Fabius prenne les français pour des caves...bon c'est son droit, vu que le gouvernement socialiste exerce cette spécialité depuis 14 mois ..., Enfin , ici on a déjà payé un tribut à la démagogie des socialistes français , simple rappel , la visite de Mitterrand au Liban dans le années 80' ...présentée comme un sauveur...! résultat un fiasco intégral....!

    M.V.

    12 h 08, le 22 août 2013

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