Raï : Le discours de Sleiman définit l’ordre du jour de la conférence de dialogue

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a présidé hier la messe dominicale à Dimane, rendant hommage, dans son homélie dominicale, au récent discours du président de la République Michel Sleiman, qui avait affirmé jeudi dernier, à l’occasion de la fête de l’Armée, qu’« il est temps que l’État et l’armée soient les décideurs en matière de défense ».
Mgr Raï a ainsi estimé que « le discours du président de la République Michel Sleiman définit l’ordre du jour global de la table de la réconciliation et de la franchise » (la conférence de dialogue national). « Il est important de rappeler que l’exercice politique est un art honorable au service du bien commun, c’est-à-dire le bien de tout homme et de toute l’humanité », a souligné le patriarche maronite. Pour lui, « il est grand temps que toutes les parties politiques se retrouvent ensemble à la table de la réconciliation et de la franchise afin de débattre, d’un point de vue existentiel, de la réalité libanaise, aujourd’hui livrée à de nombreux dangers ».

Consacrant la plus grande partie de son homélie à « la foi par le cœur, c’est-à-dire l’ouverture sur la vérité et l’amour », Mgr Raï a critiqué « ceux qui se considèrent comme seule source de bien », et a stigmatisé « la violence, le meurtre et la volonté d’imposer son autorité ». Le patriarche a insisté sur l’importance de « renforcer la foi des Libanais dans l’entité et le message libanais, en dépit de la polarisation politico-confessionnelle et la paralysie des institutions constitutionnelles qui en est la conséquence ». Il a rappelé dans ce cadre ce qu’il faudrait entendre par « l’entité et le message du Liban », en l’occurrence : « Une patrie de coexistence dans la diversité de religion, de culture et d’opinion ; une terre de complémentarité spirituelle, culturelle et nationale entre chrétiens et musulmans ; l’exemple libanais est nécessaire pour les pays du Moyen-Orient qui souffrent d’une instabilité provoquée par les identités meurtrières ; le Liban est une terre de délectation à la vie. » « C’est pourquoi nous sommes tenus de réclamer aux responsables politiques une issue à la crise actuelle », a-t-il conclu, en précisant qu’il « n’existe d’autre issue que celle de la réhabilitation d’un État fort et solide, basé sur les institutions constitutionnelles et sur la loyauté du peuple ».

Tournée à Zghorta
Notons enfin que dans la nuit de samedi à dimanche, Mgr Raï avait effectué une visite paroissiale aux deux villages de Freidiss et Mazraet Nahr dans le caza de Zghorta, qui constituent l’entrée sud de la vallée de Qannoubine. Célébrant une messe au couvent Mar Qozhaya, il a estimé que « jouer avec l’avenir des chrétiens au Liban compromet l’avenir des chrétiens dans la région ».