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À La Une - Liban

Hariri tire à boulets rouges sur le Hezbollah

Le chef du courant du Futur affirme que les armes du parti chiite "ont affaibli l’État libanais".

Le chef du courant du Futur Saad Hariri lors de son intervention télévisée le 2 août 2013. Capture d'écran/LBCI

Quelques minutes après le discours du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, le chef du courant du Futur Saad Hariri a prononcé un discours dans lequel il s'est acharné sur le parti chiite, estimant que ses armes "ont affaibli l’État libanais".

"La politique du Hezbollah a affaibli l’État alors que les armes illégales utilisées pour étaler sa force montrent qu'il n'y a pas de président au Liban ni de Premier ministre ni de services de sécurité", a affirmé M. Hariri.

Lors de son discours vendredi Hassan Nasrallah a salué les martyrs de l'armée libanaise et assuré que le Hezbollah et l'institution militaire seront toujours prêts "à combattre Israël et a défendre le Liban".

"Après la guerre de juillet 2006, les armes du Hezbollah sont devenues un outil pour exercer des pressions politiques sur les autres parties. Ces armes ont provoqué la naissance de nouveaux groupes armés qui prétendent qu'ils ont le droit de posséder des armes" comme le parti chiite, a estimé M. Hariri.
Selon lui, les armes du Hezbollah sont, depuis 2005, une des raisons principales de la division entre les Libanais. "Ces armes ne pourront jamais constituer un dénominateur commun entre les Libanais", a-t-il encore dit.
"Ils (le Hezbollah) vont dire que notre position rejoint la décision prise par l'Union Européenne contre la branche armée du parti, mais cela ne va pas affecter notre point de vue à l'encontre de ces armes car ils ne peuvent pas protéger l'union nationale", a-t-il ajouté.

Les ministres européens des Affaires étrangères ont décidé le 22 juillet dernier d'inscrire la branche armée du Hezbollah sur la liste des organisations terroristes de l'UE, tout en assurant vouloir poursuivre le dialogue avec ses responsables politiques.

(Lire aussi : Khaldiyé : au cœur de Homs, un quartier pulvérisé)


Selon M. Hariri, le Hezbollah s'est engagé dans l'inconnu en participant à la guerre en Syrie. "Le Hezbollah pense que le régime de Bachar el-Assad ne va pas tomber, mais que va-t-il faire s'il s'effondre quand même et est remplacé par l'opposition ?", s'est interrogé l'ancien Premier ministre. "Que va-t-il dire aux familles des Libanais tués lors de ce conflit ? Va-t-il demander au gouvernement libanais d'adopter une politique de distanciation à l'égard du nouveau régime syrien ?", a-t-il poursuivi.

Les combattants du Hezbollah sont engagés aux côtés des troupes de Bachar el-Assad dans les combats contre la rébellion syrienne. Leur présence a été décisive dans la reprise, par les soldats du régime, des bastions rebelles de Qousseir et Khaldiyé, un quartier de Homs.

D'après le chef du courant du Futur, l'armée libanaise devrait être la seule institution à défendre la souveraineté, les frontières et l'indépendance du Liban. "Donnons à l'armée et aux forces de sécurité le droit de défendre le Liban et de préserver l'unité nationale et éloignons-la des conflits interconfessionnels", a lancé M. Hariri.
"Au lieu d'appeler les Libanais à combattre en Syrie, nous devons leur demander de se réconcilier au Liban", a-t-il dit.

Dans ce contexte, M. Hariri a annoncé que le courant du Futur est prêt au dialogue à n'importe quel moment. "Le président de la République Michel Sleiman a appelé les différentes parties à revenir à la table du dialogue national, le Hezbollah s'est dit prêt au dialogue, qu'attendons-nous ?", a-t-il dit.

"Nous sommes prêts à sacrifier notre participation au gouvernement, les autres partis devraient faire de même puisqu'ils ont déjà formé un gouvernement seuls", a rappelé l'ancien Premier ministre.
Il a appelé le Hezbollah à prendre les revendications des citoyens en compte et à faciliter la formation d'un nouveau cabinet.

Saad Hariri a assuré que le courant du Futur refuse la violence et n'est pas un parti extrémiste. "Nous sommes le courant de Rafic Hariri, notre seul projet est le projet de l’État, nous sommes un parti civil et démocrate", a-t-il assuré. "Dans l'histoire, les projets de tous les groupes armés au Liban ont échoué", a-t-il conclu.

Nouveau gouvernement
Au sujet du nouveau gouvernement, le chef du courant du Futur a indiqué que ceux qui veulent qu'un nouveau Cabinet soit formé devraient coopérer avec le Premier ministre désigné Tammam Salam.
"Nous avons accordé notre confiance à M. Salam et il est qualifié pour diriger le prochain gouvernement", a affirmé l'ancien Premier ministre qui est hors du Liban depuis 2011 en raison de menaces sur sa propre sécurité.

Ces derniers jours, le Hezbollah et le président du Parlement Nabih Berry ont appelé l'ancien Premier ministre Saad Hariri à rentrer au Liban. M. Berry avait même fait miroiter la possibilité que M. Hariri puisse présenter sa candidature à la tête du gouvernement.

"Message terroriste"

Le chef du courant du Futur a par ailleurs qualifié les roquettes qui ont visé le palais présidentiel de Baabda de "message terroriste" dont l'objectif est de porter atteinte aux symboles de l’État et à la déclaration de Baabda.

"Il y a quelques semaines j'avais fait assumer au Hezbollah la responsabilité des conséquences de la situation actuelle, après que ce mouvement s'est accordé la permission de prendre des décisions concernant le destin du pays", a affirmé M. Hariri qui se trouve hors du Liban depuis 2011.

 
Le responsable a également salué l'institution militaire libanaise et les positions "courageuses et nobles" du président de la République Michel Sleiman.

Jeudi, lors d'un discours à l'occasion de la fête de l'armée, M. Sleiman avait dénoncé l’implication du Hezbollah dans les combats en Syrie, soulignant qu’il était temps que l’État soit "le décideur de l’utilisation des capacités de défense" du pays. Le chef de l’État avait également critiqué la dualité entre les armes légales et illégales.


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