Le ministre démissionnaire de l’Intérieur, Marwan Charbel, a affirmé vendredi que les roquettes tirées dans la nuit sur la région de Baabda étaient du même type que celles tirées sur la banlieue-sud de Beyrouth et sur Jamhour en mai et juin derniers.
M. Charbel a par ailleurs indiqué à la Voix du Liban (93.3) que les services de sécurité cherchaient toujours à savoir si 2 ou 3 roquettes ont été tirées vers la région de Baabda et à déterminer avec exactitude le lieu du tir.
L’une des roquettes s’est abattue près de la faculté d’état-major de l’armée, à Rihaniyé, à quelques centaines de mètres du palais présidentiel de Baabda et du ministère de la Défense, et l’autre dans le jardin de la journaliste Elham Freiha, à Fayadiyé, sans faire de victime.
La région de Baabda abrite en outre de nombreuses chancelleries. Une source de sécurité, citée par la Voix du Liban (100.5), a ainsi indiqué qu’une des roquettes s’était abattue à quelque 200 mètres de la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite, Ali Awad Assiri.
Les roquettes auraient été tirées à partir de la région de Mwanssé, à Dhour Aramoun, où se trouvent des positions du Front populaire de libération de Palestine (FPLP-CG d'Ahmad Jibril), une organisation palestinienne fidèle au régime de Damas. Le ministre Charbel a précisé que plusieurs factions, à travers le Liban, disposent de ce type de roquette.
Ces tirs sont intervenus quelques heures après le discours du président Michel Sleiman qui a dénoncé l’implication du Hezbollah dans les combats en Syrie, soulignant qu’il était temps que l’État soit "le décideur de l’utilisation des capacités de défense" du pays. Le chef de l’État avait également critiqué la dualité entre les armes légales et illégales.
(Sleiman : Il est temps que l’État et l’armée soient les décideurs de l’utilisation de nos capacités de défense)
L'endroit où est tombé une des roquettes, dans la nuit du 1er au 2 août 2013, à Baabda, à l'est de Beyrouth. REUTERS/Hasan Shaaban
Le député Kataëb, Nadim Gemayel, a qualifié cet incident de "tentative d’assassinat" menée contre le chef de l’État.
Même son de cloche du côté du député Samy Gemayel. "Il s’agit sans aucun doute d’un message clair au président après son discours historique. Le chef de l’État tente de sauver le Liban de la décrépitude", a-t-il affirmé à la LBC. "M. Sleiman fait preuve de neutralité. Il nous redonne l’espoir. Il doit faire l’objet d’un soutien inconditionnel pour surmonter tous les défis auxquels fait face le Liban", a poursuivi le député Kataëb.
Les prises de positions de M. Sleiman, durant la célébration du 68e anniversaire de la fondation de l'armée, ont provoqué la colère du camp du 8 Mars, mené par le Hezbollah. Les critiques acerbes contre le chef de l’État n’ont pas tardé à fuser. Le discours présidentiel a été en revanche applaudi par l’alliance du 14 Mars, qui milite pour le désarmement du parti chiite.
Le tir de roquettes est le troisième incident du genre en trois mois. Le 20 juin, une roquette Grad tirée à une vingtaine de kilomètres au nord de Beyrouth avait explosé près de Jamhour, également dans la région de Baabda, sans faire de victime. Un projectile similaire avait été trouvé sur le site de lancement. Le 26 mai, quatre personnes avaient été blessées dans l'explosion de deux roquettes Grad dans la banlieue-sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah.
Ce nouvel incident survient alors que le Liban, profondément divisé entre pro et anti-régime syrien, subit de plein fouet les contrecoups de la guerre qui dure depuis deux ans en Syrie, notamment en raison de la participation du Hezbollah chiite aux combats aux côtés du régime de Bachar el-Assad.
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commentaires (10)
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Antoine-Serge KARAMAOUN
10 h 44, le 03 août 2013