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À La Une - Syrie

Assad "sûr de la victoire", l'opposition dénonce des propos "répugnants"

Au moins 40 tués dans l'explosion d'un dépôt de munitions à Homs.

Bachar el-Assad s'est rendu jeudi à Daraya, localité près de Damas tenue en majorité par le régime. Photo Sana/AFP

Fort de deux importants succès militaires, le président syrien Bachar el-Assad a voulu afficher jeudi l'image d'un régime sûr de la victoire en effectuant un rare déplacement hors de Damas, dans un ex-bastion rebelle.

"Si en Syrie nous n'étions pas sûrs de la victoire, nous n'aurions pas eu la capacité de résister et nous n'aurions pas pu poursuivre la bataille après plus de deux ans d'agression", a indiqué M. Assad dans un message adressé aux militaires à l'occasion de la fête de l'armée. "Vous avez fait preuve d'un rare courage dans la bataille contre le terrorisme et vous avez impressionné le monde par votre résistance (...) en faisant face à la plus féroce et la plus brutale des guerres dans l'histoire moderne", a encore indiqué le président.

 

Un peu plus tard, la télévision d'Etat a annoncé que M. Assad s'était rendu à Daraya, localité près de Damas tenue en majorité par le régime, et la page Facebook de la présidence a publié une photo du président serrant la main d'un soldat dans une zone portant des marques de destruction.

 

(Lire aussi : Alpeyrie, photographe enlevé en Syrie : "J’ai été trahi par mon fixeur, qui m’a vendu" )



Un dirigeant de l'opposition syrienne, Burhan Ghalioun, a dénoncé les propos de M. Assad.
"Il est dégoûtant et répugnant qu'il (Assad) parle de victoire après avoir, pendant deux ans et demi, détruit son pays, tué des dizaines de milliers d'habitants et poussé à l'exil la moitié de la population", a-t-il déclaré à l'AFP.


Les interventions médiatiques inhabituelles de M. Assad interviennent après la prise lundi par l'armée de Khaldiyé, quartier clé de Homs (centre), et près de deux mois après celle de  Qousseir, ancien bastion rebelle près de la frontière libanaise.

 

 

Une opération médiatique
Depuis le début du conflit, le président n'a fait que quatre déplacements en dehors de la capitale et le dernier connu remontait à mars 2012, selon Peter Harling, spécialiste de la Syrie au International Crisis Group.
Mais pour M. Harling, la visite à Daraya n'était qu'une opération médiatique: "Nous avons deux camps qui continuent de consolider leurs positions dans des zones distinctes mais (...) ni l'un ni l'autre n'est en mesure de convertir la victoire militaire en une victoire politique".

 

 

Une photo du président serrant la main d'un soldat dans une zone portant des marques de destruction. Photo Sana/AFP


Le conflit, qui a fait plus de 100.000 morts selon l'ONU et poussé à la fuite plusieurs millions de Syriens, oppose les troupes du régime dotées d'une puissante armée de l'air et appuyées par le Hezbollah, à des rebelles moins équipés, que Damas qualifie de "terroristes" soutenus par l'étranger. Le régime consolide sa présence dans la province de Homs, tandis que les rebelles tentent de reprendre des territoires dans le Nord, en particulier dans la région d'Alep.


Selon des experts, les camps chercheraient à se partager la Syrie avant une conférence de paix internationale, "Genève-2", proposée par la Russie et les Etats-Unis mais dont la tenue semble difficile.

Le Premier ministre syrien, Waël al-Halqi, a d'ailleurs de nouveau exclu tout dialogue avec "les terroristes".

Dans une interview avec le quotidien proche du pouvoir Al-Watan, M. al-Halqi s'en est pris par ailleurs à l'opposition politique qui refuse tout dialogue avant le départ du président Assad, un scénario totalement écarté par le régime.

 

 

Explosion d'un dépôt de munitions
A Homs, troisième ville du pays, le quartier de Wadi al-Zahab a été visé par des roquettes des rebelles, qui sont probablement à l'origine de l'explosion d'un dépôt de munitions appartenant à des milices pro-régime.


Une source sécuritaire syrienne citée par la télévision officielle al-Ikhbariya a démenti qu'il y a eu des morts dans l'explosion, faisant simplement état de 16 civils blessés.
Mais selon le président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, le bilan est d'au moins 40 morts et d'une centaine de blessés. "La totalité des morts et la plupart des blessés étaient membres des forces de défense nationale" liées au régime, a-t-il assuré. "Le régime tente de dissimuler le nombre de morts pour ne pas porter atteinte au moral de ses forces".


Une vidéo diffusée par les militants montre une énorme boule de feu se dégageant dans le ciel au moment de l'explosion.

 

Face aux informations sur l'utilisation d'armes chimiques dans le conflit, l'ONU a annoncé une prochaine mission en Syrie pour enquêter "simultanément" sur trois sites où ces armes ont pu être utilisées.
Les enquêteurs sont déjà réunis à La Haye, aux Pays-Bas, et se préparent "à partir dans les prochains jours", a déclaré jeudi le porte-parole de l'ONU, sans préciser la durée de leur mission. C'est le Suédois Ake Sellstrom qui dirigera l'équipe de dix experts de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Selon l'ONU, ils doivent se rendre à Khan al-Assal, où régime et opposition se sont mutuellement accusés d'avoir utilisé des armes chimiques en mars, ainsi qu'à Otayba, près de Damas, où une attaque a été signalée en mars, et à Homs, pour une attaque suspecte le 23 décembre.

 

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commentaires (2)

Cette dynastie des bouchers Assad est répugnante de père en fils. Et le mot est faible. Bachar Staline se plaint d'être agressé depuis deux ans ? Mais c'est bien à cause de lui, et lui tout seul, que la situation est ce qu'elle est aujourd'hui dans son pays. Il a commencé par réprimer dans le sang et l'horreur les vrais révolutionnaires syriens et il a laissé pourrir une situation en attisant les haines et les guerres les plus sales jamais vues à l'intérieur d'un même pays. Et là il vient cracher des mensonges à ses soldats (Ghalioun a raison sur ce point) en leur parlant de victoires impressionnantes et de résistances alors qu'il a détruit son peuple et son pays. Tiens, à propos de résistance de m..., pas un mot de remerciement à l'attention des tarés de Dieu ? Lol, y vont pas être contents les petits mercenaires. Mais bon, les simples d'esprit sont là pour nous faire rire encore en nous avançant que les divins tueurs professionnels n'ont pas besoin de reconnaissance (normal puisque ce sont les mercenaires les mieux rémunérés du monde) et que ces traîtres ont sauvé le monde d'une invasion takfiriste ! Non mais y en a vraiment qui prennent les gens pour plus cons qu'eux.

Robert Malek

00 h 14, le 02 août 2013

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Commentaires (2)

  • Cette dynastie des bouchers Assad est répugnante de père en fils. Et le mot est faible. Bachar Staline se plaint d'être agressé depuis deux ans ? Mais c'est bien à cause de lui, et lui tout seul, que la situation est ce qu'elle est aujourd'hui dans son pays. Il a commencé par réprimer dans le sang et l'horreur les vrais révolutionnaires syriens et il a laissé pourrir une situation en attisant les haines et les guerres les plus sales jamais vues à l'intérieur d'un même pays. Et là il vient cracher des mensonges à ses soldats (Ghalioun a raison sur ce point) en leur parlant de victoires impressionnantes et de résistances alors qu'il a détruit son peuple et son pays. Tiens, à propos de résistance de m..., pas un mot de remerciement à l'attention des tarés de Dieu ? Lol, y vont pas être contents les petits mercenaires. Mais bon, les simples d'esprit sont là pour nous faire rire encore en nous avançant que les divins tueurs professionnels n'ont pas besoin de reconnaissance (normal puisque ce sont les mercenaires les mieux rémunérés du monde) et que ces traîtres ont sauvé le monde d'une invasion takfiriste ! Non mais y en a vraiment qui prennent les gens pour plus cons qu'eux.

    Robert Malek

    00 h 14, le 02 août 2013

  • Evidemment. Armé jusqu’au dent et ravitaillé en permanence par l’Iran et la Russie, avec la complicité tacite des Etats-Unis et d’Israël qui veulent le maintenir au pouvoir tout en l’affaiblissant, il n’est pas surprenant que le régime remporte victoire sur victoire. Ce n’est pas avec des armes légères et artisanales que les révolutionnaires vont réussir à renverser la tendance, surtout qu’ils sont minés par des milices islamistes qui les combattent tout en combattant le régime. Il va falloir attendre la fin de l’administration Obama, la plus piteuse de l’histoire des Etats-Unis, pour que cesse le double-langage et que l’Amérique décide véritablement dans quel camp elle se place.

    Jack Hakim

    16 h 28, le 01 août 2013

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