Rechercher
Rechercher

À La Une - Conflit

Syrie: des jihadistes retiennent en otages environ 200 civils kurdes

L'armée syrienne tente de reprendre Khan al-Assal.

Un soldat de l'armée régulière syrienne dans le quartier de Khalidiyé à Homs, dans le centre de la Syrie. SAM SKAINE/AFP

Des groupes jihadistes liés au réseau el-Qaëda ont pris en otages environ 200 civils kurdes après de violents combats avec des combattants kurdes dans deux villages du nord-est de la Syrie, pays en proie à la guerre, selon une ONG syrienne mercredi.

 

Les "combattants du front Al-Nosra et de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont pris le contrôle du village de Tall Aren dans la province d'Alep et assiègent un autre village proche, Tall Hassel. Ils ont pris en otages environ 200 civils parmi les habitants des deux villages", a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) dans un communiqué.

Selon le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, les affrontements ont "éclaté dimanche à l'aube après l'appel d'un des chefs de l'EIIL à aller affronter la brigade kurde" relevant de l'Armée syrienne libre (ASL), la principale composante de la rébellion qui combat les troupes du régime de Bachar el-Assad.

Les jihadistes ont alors lancé un assaut contre le siège d'un bataillon de cette brigade à Tall Hassel tuant son chef, a-t-il précisé à l'AFP. L'assaut a provoqué de violents combats entre kurdes et jihadistes dans ces deux villages qui ont coûté la vie jusqu'à mercredi à "16 kurdes dont 11 combattants" et à 10 jihadistes dont un dirigeant d'Al-Nosra, selon l'OSDH qui s'appuie sur un large réseau de militants et sources médicales en Syrie.

 

Depuis deux semaines, de violents combats opposent dans le nord et le nord-est syrien les jihadistes aux combattants kurdes qui ont réussi à chasser les islamistes de plusieurs secteurs, le plus important étant la localité de Ras al-Aïn, frontalière avec la Turquie.

 

 

Combats près d'Alep

Des combats entre armée syrienne et rebelles se déroulaient mercredi à la périphérie de Khan al-Assal, localité près d'Alep (nord) capturée récemment par les insurgés et que le régime tente de reprendre, selon une ONG.

La localité était tombée le 22 juillet aux mains des rebelles, qui y ont tué 150 soldats en deux jours, dont 50 par exécution, selon l'OSDH.

 

Khan al-Assal était le dernier bastion des forces du président Bachar el-Assad dans l'ouest de la province d'Alep, une région qui échappe en grande partie au contrôle du régime. C'est aussi dans cette localité que les deux camps s'étaient mutuellement accusés en mars d'avoir utilisé des armes chimiques qui auraient tué 30 personnes, selon un bilan de l'Observatoire et du régime.

 

 

(Lire aussi : Armes chimiques : l'opposition veut que l'ONU dévoile l'accord avec Damas)

 

 

Les rebelles ont marqué des points dans le Nord, notamment dans la région d'Alep, tandis que le régime assoit de plus en plus son pouvoir dans la région centrale de Homs. Lundi, l'armée appuyée par le Hezbollah, a en effet repris Khaldiyé, un quartier clé de la ville de Homs, et bombarde depuis la vieille ville, dernier bastion rebelle dans cette troisième ville de Syrie surnommée par les militants "capitale de la révolution".

 

 

Le partage de la Syrie

Les victoires ponctuelles des uns et des autres sont un nouveau signe de la volonté des belligérants de se partager la Syrie avant une conférence de paix internationale à Genève.

"Le régime, ayant consolidé sa victoire à Homs, contrôle toute la région qui va de Damas aux zones côtières", affirme ainsi Karim Bitar, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), précisant que "les rebelles de leur côté contrôlent le Nord et la vallée de l’Euphrate (Alep, Raqqa, Deir ez-Zor) et les Kurdes, de plus en plus autonomes, le Nord-Est".

"Mais plus ce sommet tardera à avoir lieu, plus l’État syrien unitaire sera menacé, puisqu’on voit aujourd’hui des législations différentes, des drapeaux différents, des économies locales, des administrations locales", précise-t-il. Selon lui, "on ne voit pas trop les incitatifs qui pourraient être offerts aux différentes parties lors des négociations pour qu’elles renoncent à leurs acquis d’aujourd’hui et qu’elles reviennent ensemble dans un giron national unitaire".

 

 

(Eclairage : « Les Kurdes ne veulent pas que les forces islamistes dominent leurs régions »)

 

 

Sur le plan politique, le chef de la Coalition nationale de l'opposition, Ahmed Jarba, a annoncé lors d'une visite au Qatar qu'un gouvernement en exil devrait être formé d'ici la fin-août. Il a ajouté que son chef serait "choisi par consensus ou par vote parmi plusieurs candidats".

 

Le régime, lui, pouvait toujours compter sur l'appui iranien, sonnant et trébuchant. L'Iran a ouvert une ligne de crédit de 3,6 milliards de dollars à Damas pour les besoins en pétrole de la Syrie, frappée par un embargo international, en échange du droit à investir en Syrie, a indiqué mardi l'agence syrienne Sana. L'accord, signé lundi à Téhéran, stipule que la Syrie remboursera le crédit "par le biais de différents investissements en Syrie", explique Sana sans plus de détails.

 

Téhéran avait déjà ouvert deux lignes de crédit d'un montant de quatre milliards de dollars à Damas pour aider son allié stratégique face à l'embargo international, avait indiqué le gouverneur de la Banque centrale de Syrie, Adib Mayalé, cité par le quotidien gouvernemental Techrine, le 27 mai.

 

Des sanctions ont été imposées par les États-Unis, les pays arabes et l'Union européenne pour punir le régime de Bachar el-Assad. Selon les experts, l'impact de la crise est énorme sur l'économie. Les investissements, le tourisme et le commerce extérieur sont proches de zéro. La production pétrolière, importante source de devises, a chuté de 95%.

 

Le 22 juillet dernier, le vice-Premier ministre syrien Qadri Jamil avait déclaré, à l'issue d'une rencontre avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à Moscou, que Damas espère obtenir un crédit de la Russie d’ici à la fin de l’année, sans précisions sur le montant.

 

 

Lire aussi

Après YouTube, Facebook et Twitter, la présidence syrienne sur Instagram

 

Commentaire

L’agonie des États

 

Pour mémoire

La Syrie, nouvelle destination pour apprentis jihadistes français

 

Les enfants d’Alep ont oublié la vie normale

 

En Syrie, le Krak des Chevaliers endommagé par un raid

 

Des groupes jihadistes liés au réseau el-Qaëda ont pris en otages environ 200 civils kurdes après de violents combats avec des combattants kurdes dans deux villages du nord-est de la Syrie, pays en proie à la guerre, selon une ONG syrienne mercredi.
 
Les "combattants du front Al-Nosra et de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont pris le contrôle du village de Tall...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut