Cet intérêt marqué de la France pour le Liban en cette période extrêmement compliquée a été couronné hier par l’appel téléphonique de François Hollande à Michel Sleiman. Le président français en a profité pour exprimer « la solidarité » de Paris et pour réaffirmer « son appui » aux efforts de son homologue libanais pour tenter de préserver son pays de la crise syrienne. Dans tous les cas, les rapports indiquent que la France a déjà commencé à parler avec les capitales influentes dans le but de former ce groupe international de soutien au Liban – sauf qu’on ne sait pas encore à quels pays Paris pense à ce niveau. Il n’en reste pas moins que François Hollande aurait une grande estime et beaucoup de respect pour ce que font les autorités libanaises avec les réfugiés syriens malgré le poids financier pachydermique qu’ils représentent, et malgré les craintes d’une explosion sécuritaire et d’un déséquilibre démographique. Dans ses contacts, le locataire de l’Élysée insiste beaucoup sur l’urgence de prodiguer au Liban des aides financières exponentielles et proportionnelles à l’augmentation du nombre des réfugiés.
En attendant, les responsables français restent plus ou moins soulagés de ne pas voir le Liban glisser dans des cratères béants de luttes sectaires sunnito-chiites, à l’instar, toutes proportions gardées, de ce qui se passe en Syrie. Ils répètent d’ailleurs à qui veut bien les entendre que le Liban doit impérativement essayer de se sanctuariser tant qu’il est encore temps, surtout que l’ensemble des informations convergent vers une évidence : la solution au conflit en Syrie n’est vraiment pas pour demain. Ni même pour après-demain. Tant que ni le régime ni les rebelles ne sont prêts à la moindre concession et tant que l’escalade reste de mise, il est important d’accélérer la naissance du gouvernement Salam.
À ce sujet, tout le monde est d’accord : les différents leaders sont « obligés » de faire tout leur possible pour aider le Premier ministre désigné à former son équipe. La France est d’ailleurs « désolée » de voir à quel point les conditions imposées par le camp du 8 Mars sont rédhibitoires et combien elles « nuisent » à l’intérêt du Liban.
L'AMOUR FÉROCE çA EXISTE çA... GARE !
15 h 55, le 20 juillet 2013