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À La Une - Syrie

Londres aurait renoncé à armer les rebelles syriens

29 morts dans des combats entre Kurdes et jihadistes.

Des combattants rebelles s’apprêtent à tirer une roquette une position de l'armée syrienne à Idleb, le 17 juillet 2013.  REUTERS/Abdalghne Karoof

La Grande-Bretagne a renoncé à armer les rebelles syriens et n'exclut pas que le président Bachar el-Assad puisse rester au pouvoir pendant encore plusieurs années, a-t-on appris jeudi de sources informées à Londres.

 

"Il est clair que la Grande-Bretagne ne va pas armer les rebelles, de quelque manière que ce soit", a dit une des sources interrogées en rappelant que le Parlement de Londres avait exigé la semaine dernière d'être consulté au préalable sur cette question.

 Selon cette même source, "la conférence internationale de paix envisagée pour trouver une solution au conflit pourrait ne pas être organisée avant l'an prochain, si le projet n'est pas purement et simplement abandonné".


Washington et Moscou ont pris en mai dernier l’initiative de tenter d’organiser une conférence de paix pour ouvrir des négociations entre les belligérants syriens, mais celle-ci semble encore très improbable au vu de l’ampleur des divergences et de la guerre qui ne connaît aucun répit.
Cette conférence, dite Genève II, devait initialement être convoquée en juin. Elle n’aura pas lieu non plus en juillet en raison des consultations entre les États-Unis et la Russie destinées à régler leurs différends sur le sujet, et "août est très difficile pour les Européens et d’autres", a affirmé début juillet le secrétaire d'Etat américain John Kerry, faisant implicitement allusion aux congés estivaux.

 

L'évolution de la position britannique s'explique notamment par l'hostilité de l'opinion publique à un quelconque engagement aux côtés des rebelles syriens et par la crainte de voir les armes envoyées aux insurgés tomber entre les mains de groupes islamistes farouchement anti-occidentaux.

 

 

Tensions
Ces dernières semaines, les tensions sont montées entre rebelles et des groupes extrémistes en Syrie après le meurtre d'un important chef insurgé par des jihadistes dans le nord-ouest de la Syrie.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) et des témoignages de rebelles, Kamal Hamami -de son nom de guerre Abou Bassir al-Jeblaoui- a été abattu le 11 juillet dernier par des combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), émanation d'el-Qaëda en Syrie avec le Front Al-Nosra. Depuis, des combats ont eu lieu entre l'Armée syrienne libre (ASL), représentant la rébellion "modérée" soutenue par les pays arabes et occidentaux, et les groupes affiliés à el-Qaëda, formés en majorité de jihadistes non syriens, une situation qui illustre l'éclatement sur le terrain de l'alliance anti-Assad.

 

Ces nouveaux combats surviennent au moment où les tensions sont déjà fortes entre les groupes extrémistes et la communauté kurde syrienne.

(Pour mémoire : Le torchon brûle entre rebelles et jihadistes en Syrie)

Jeudi, l'OSDH a annoncé qu'"au moins 19 combattants du front (jihadiste) al-Nosra et 10 combattants kurdes ont été tués depuis mardi lors de violents affrontements qui se poursuivent dans la région pétrolière de Hassaka".

Mercredi, les combattants kurdes syriens ont infligé une cuisante défaite à Al-Nosra et à l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), deux groupes affiliés à el-Qaëda, en les chassant de la localité de Ras Al-Aïn.

Après de violents combats, les forces kurdes se sont également emparées mercredi du village de Qasrouq, situé dans la même région, a indiqué l'OSDH.
Les combattants kurdes sont une milice liée au parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme terroriste en Turquie.

 

Depuis le début de la révolte contre le régime il y a plus de deux ans, les Kurdes (15% de la population), présents essentiellement dans le Nord, tentent de se tenir à l'écart du conflit, leur objectif étant avant tout de conserver le contrôle sur leurs territoires.


Selon les militants à Ras el-Aïn, des combattants d'al-Nosra, partisans d'un islam rigoriste, faisaient pression depuis le début du mois du ramadan sur les habitants pour qu'ils observent le jeûne, et s'en prenaient aux femmes ne portant pas le voile, ce qui est le cas des combattantes kurdes.

Après l'expulsion des jihadistes de Ras Al-Aïn, qui se situe dans l'ouest de la province de Hassaka, ces groupes radicaux ont riposté en tirant des roquettes sur la ville.

Ils ont également attaqué plusieurs barrages tenus par les miliciens kurdes et des affrontements faisaient rage jeudi dans les villages de Tall Alou et Karhok dans l'est de Hassaka. Les Kurdes sont de leur côté parvenus à prendre le contrôle d'une partie de la région pétrolière de Soueidiya, également à Hassaka.


Ailleurs en Syrie, à Saraqeb, à 270 km au nord de Damas, cinq personnes ont trouvé la mort, dont une femme, lors d'un raid aérien au cours duquel quatre missiles ont été tirés entraînant l'effondrement d'un immeuble. Sous les décombres, les habitants ont retiré cinq femmes et dix enfants blessés, a précisé l'OSDH.

A Homs, au coeur de la Syrie, où l'armée cherche à reconquérir les quartiers rebelles du centre-ville, une roquette est tombée sur une école servant d'abri aux réfugiés, selon l'Observatoire. Elle a tué quatre personnes sans que l'OSDH puisse en déterminer l'origine.

L'école se trouve dans le quartier Dablane, à proximité du front. La Commission générale de la révolution syrienne (CGRS) a affirmé qu'il s'agissait d'un raid aérien alors que l'agence officielle Sana a fait état de trois morts et de plusieurs blessés par un mortier tiré par les rebelles.

A Damas, cinq soldats ont été tués en pénétrant dans une maison piégée dans le quartier de Qaboun où les combats continuent, selon l'OSDH, qui fait état selon un bilan provisoire pour la journée de jeudi de 63 morts, dont 22 soldats, 26 rebelles et 15 civils.

 

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