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À La Une - syrie

Washington et Moscou ne renoncent pas à Genève II

Rencontre Kerry-Lavrov ; à son tour, Ban appelle à aider Homs.

Des rebelles inspectant ce qui reste d’un convoi de troupes du régime près de Raqqa, dans le Nord.Mezar Matar/AFP

Le secrétaire d’État américain John Kerry a assuré hier que les États-Unis et la Russie ne renonçaient pas à la conférence internationale sur la Syrie, à l’issue d’une entrevue avec son homologue russe Sergueï Lavrov, en marge d’une réunion de pays d’Asie-Pacifique au Brunei. M. Kerry a aussi réaffirmé l’accord entre Washington et Moscou sur une transition politique avec la formation d’un gouvernement composé à la fois de membres du régime et de l’opposition. « Nous sommes fermement, plus que fermement résolus à (poursuivre) le processus de Genève », a-t-il assuré. « Une victoire militaire » ne suffirait pas à maintenir à terme l’unité de la Syrie, a souligné M. Kerry. « Nous avons une obligation d’œuvrer à une résolution pacifique parce qu’une solution pacifique est le meilleur moyen de sauver l’État en Syrie et de minimiser les dégâts » sur ses institutions, a-t-il affirmé.


Washington et Moscou ont pris en mai l’initiative de tenter d’organiser une conférence de paix pour ouvrir des négociations entre les belligérants syriens, mais celle-ci semble encore très improbable au vu de l’ampleur des divergences et de la guerre qui ne connaît aucun répit. Cette conférence, dite Genève II, devait initialement être convoquée en juin. Elle n’aura pas lieu non plus en juillet en raison des consultations entre les États-Unis et la Russie destinées à régler leurs différends sur le sujet, et « août est très difficile pour les Européens et d’autres », a affirmé M. Kerry, faisant implicitement allusion aux congés estivaux. L’organisation de la conférence se heurte, entre autres, à des différends entre les deux pays, Moscou souhaitant notamment associer l’Iran aux pourparlers. La Russie et l’Iran sont les principaux soutiens au régime du président syrien Bachar el-Assad, et certains pays voisins craignent une contagion du conflit opposant des rebelles principalement sunnites à un régime dirigé par les alaouites.

 

(Pour mémoire : Les Saoudiens redoutent l’influence croissante des chiites)

 

La conférence de Genève représente le premier contact à ce niveau entre les États-Unis et la Russie depuis la décision du président Barack Obama en juin d’augmenter l’aide aux rebelles pour combattre le régime d’Assad soupçonné d’utiliser des armes chimiques. M. Obama résiste toutefois aux pressions de parlementaires américains favorables à un engagement militaire plus fort des États-Unis en Syrie dans un conflit à forte connotation confessionnelle.

 



« Lois humanitaires »
Toujours au niveau diplomatique, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a appelé les belligérants syriens à laisser 2 500 civils bloqués à Homs quitter la ville et recevoir des secours, a indiqué hier son porte-parole Martin Nesirky. M. Ban « suit avec une grande inquiétude l’escalade du conflit en Syrie, en particulier la situation à Homs », qui est la cible depuis samedi d’une nouvelle offensive du régime syrien. Toujours selon son porte-parole, M. Ban « rappelle à tous les combattants leurs obligations » au regard des lois humanitaires et « souligne que les responsables d’atrocités seront poursuivis ». M. Ban demande aussi une nouvelle fois de cesser de fournir des armes aux deux camps et réaffirme que la seule issue possible du conflit est une « solution politique ». Il exprime par ailleurs son « inquiétude » devant les « menaces de prise d’assaut de deux villages chiites dans la province d’Alep », dans le nord du pays. Rappelons que les monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG) avaient appelé lundi le Conseil de sécurité de l’ONU à se réunir d’urgence pour empêcher « un massacre » à Homs.
En effet, les rebelles affrontent depuis plusieurs jours dans cette ville du centre une nouvelle offensive de l’armée et des combattants du Hezbollah, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Dans cette ville, le régime a tenté pour la quatrième journée de pénétrer dans les quartiers du centre de Homs en « se concentrant sur Bab Houd et la rue du Caire à Khaldiyé, sans toutefois réussir », a affirmé le militant sur le terrain, Yazane el-Homsy. L’armée a bombardé ces quartiers qui se limitent à 1 ou 2 km2, alors que la ville de Homs s’étend sur 40 km2. Selon l’OSDH, il y a eu des blessés de part et d’autres parmi les adversaires. Surnommée début 2012 « capitale de la révolution » par les militants antirégime, Homs relie le nord et le sud du pays, et contrôle ainsi les principales routes d’approvisionnement.

 

(Pour mémoire : Des membres du Hezbollah convertis au christianisme pour éviter l'expulsion du Golfe ?)



Bombardements intenses
Dans le même temps, l’armée poursuit ses bombardements dans et autour de Damas, selon l’OSDH, qui s’appuie sur un vaste réseau de militants et sources médicales. La principale cible était le camp palestinien de Yarmouk, dans le sud de la ville, Qaboune dans l’Est et Daraya dans le Sud-Est. Dans cette même région, au moins 14 personnes – dont trois femmes et trois enfants – ont été tuées hier dans un bombardement de l’armée contre Kafar Batna, un village rebelle près de la capitale, selon l’OSDH. Ce bombardement survient au lendemain de l’explosion d’une voiture piégée à Kafar Soussé, dans le sud-ouest de Damas, a indiqué l’OSDH. Par ailleurs, la télévision syrienne a affirmé que l’armée syrienne avait « rétabli la sécurité et la stabilité dans la plus grande partie de Jobar », un quartier dans l’est de la capitale pris par les rebelles il y a quelques mois. La troupe a bombardé aussi Qaboun, dans le Nord-Est, et Barzé, dans le Nord, selon l’Observatoire, qui s’appuie sur un large réseau de sources médicales et de militants.

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