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À La Une - Beyrouth

« Annulez le projet de parking sous le jardin des Jésuites »

Des ONG, des environnementalistes, des ingénieurs civils et des représentants des habitants de Jeïtawi, réunis dans une « coalition civile », publient une lettre ouverte adressée à la municipalité de Beyrouth.

Le jardin des jésuites, à Beyrouth.

Le projet du conseil municipal de Beyrouth pour la construction d’un parking sous le jardin des Jésuites à Jeïtawi (Achrafieh), ce qui implique une destruction de l’actuel jardin et sa disparition le temps des travaux, continue de susciter une opposition civile farouche. Dernière initiative en date, une lettre ouverte adressée au conseil municipal par la Coalition civile pour la préservation du jardin, avec une affirmation sans appel : « Nous demandons l’annulation de ce projet public sous le jardin des Jésuites, quelle que soit sa capacité envisagée, et son remplacement par un autre après l’expropriation d’un terrain adapté, hors du quartier ou à ses confins. » « Nous empêcherons la réalisation de ce projet, coûte que coûte », écrivent également les signataires.


La lettre regorge d’arguments en faveur de l’annulation du parking et n’épargne pas la gestion du dossier des transports par le conseil municipal. Elle met en évidence « l’absence flagrante de stratégie globale de transport dans Beyrouth » et déplore que le conseil municipal « se contente de raviver des projets anciens sans passer en revue leur faisabilité à l’époque actuelle ».

 

(Repère : Jardin des Jésuites : Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la polémique...)


Le document rappelle que les routes qui entourent le quartier de Jeïtawi ainsi que les routes intérieures sont très étroites et ne peuvent être élargies ni employées à double sens. Tous les quartiers environnants du jardin sont résidentiels par excellence, rappelle le document, « et ils forment un bloc contre le projet ».
La lettre souligne que « le projet de parking sous le jardin de Sanayeh (Hamra) a été remplacé par un parking extérieur suite à l’opposition des habitants, et la même politique doit être menée à Achrafieh ».


Pour ce qui est du manque de parkings dans la région, la principale raison invoquée par le conseil municipal pour la réalisation de ce projet, les signataires de la lettre proposent les solutions suivantes : l’adoption du concept de « globalité régionale », relié à celui de « la fluidité des transports », ajouté à celui de « la décentralisation des parkings publics et leur concentration par quartiers ». Ils demandent aussi une étude globale et détaillée de toute la zone allant de l’Hôpital Saint-Georges, à la descente Jeïtawi, à la rue Rmeil, et jusqu’à l’avenue Charles Malek. Ces quartiers s’interpénètrent et doivent être considérés comme une seule entité, « au lieu de projets improvisés qui détruisent les derniers espaces verts assurant une qualité de vie aux riverains ».


La coalition revendique également des travaux d’amélioration de l’infrastructure routière du quartier, des trottoirs et de la clôture du jardin. Elle demande « l’annulation de l’étude sur le parking que le conseil municipal a commandée à des experts, qui gaspille les deniers publics, et la conception d’une solution alternative ». Le texte rappelle aux membres du conseil municipal qu’ils sont « élus par le peuple » et les incite à « réparer leurs erreurs tout en évitant les conséquences catastrophiques d’un tel projet ».


La coalition est formée de l’Association de protection du patrimoine libanais, « Nahnou », Greenpeace, Green Line et les habitants du quartier du jardin des Jésuites. Rappelons que l’annonce d’une étude du parking sous le jardin avait provoqué un sit-in il y a quelques semaines.

 

 

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