Le chef du Courant patriotique libre (CPL) Michel Aoun a affirmé samedi que "l'entente stratégique avec le Hezbollah ne va pas changer".
La position du CPL lors du conflit de juillet 2006 (entre le Hezbollah et Israël, ndlr) "n'est pas une faveur" au Hezbollah, a affirmé M. Aoun lors d'un entretien avec la radio al-Nour, organe du mouvement chiite. "Nous avons choisi la coexistence (...), nous perdrons ou gagnerons la bataille ensemble", a-t-il ajouté, en qualifiant sa position en 2006 de "nationale".
Certains médias ont indiqué la semaine dernière que le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ne cesse de répéter lors de ses rencontre avec des personnalités "que le Hezbollah doit à M. Aoun une faveur".
M. Aoun a également affirmé que son parti ne participera pas au nouveau gouvernement si le Hezbollah n’y est pas représenté. Il a enfin mis en garde contre de nouveaux attentats similaires à celui qui a eu lieu mardi dernier dans le quartier de Bir el-Abed, dans la banlieue-sud de Beyrouth, fief du parti chiite. Il a toutefois averti que le prochain attentat pourrait viser des régions non chiites.
Le chef du CPL a affirmé samedi que l'entente stratégique avec le mouvement chiite ne va pas changer, "mais nous devons poursuivre nos contacts avec les autres partis (...) que nous voulons inclure dans cette entente".
Le quotidien libanais al-Akhbar a fait état dans son édition de samedi d'un "rapprochement" entre Michel Aoun et le chef du Courant du futur Saad Hariri, indiquant que les deux responsables sont en "contact indirect".
"Les contacts s'effectuent via des amis communs", a précisé une source proche du CPL au journal, ajoutant qu'une délégation du Courant du Futur pourrait se rendre à Rabieh dans les jours à venir.
Ce "rapprochement" s'est effectué après la rencontre le 2 juillet dernier entre M. Aoun et l'ambassadeur d'Arabie saoudite au Liban, Ali Awad Aassiri à Rabieh.
Interrogé sur ce rapprochement, le chef du CPL n'a pas confirmé, mais s'est dit ouvert à tout rapprochement avec les autres forces politiques du pays. Il a ajouté que selon lui, Riyad oeuvre à rapprocher les Libanais et à renforcer la stabilité et la sécurité au Liban.
(Eclairage : Comment Michel Aoun tente de se replacer au cœur de la dynamique politique)
Ces dernières semaines, de nombreuses informations ont fait état de tensions au sein du 8 Mars. Dans une interview accordée à Magazine, le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Gebran Bassil, a reconnu l’existence de divergences avec Amal et le Hezbollah au sujet de certains dossiers, comme la prorogation du mandat de la Chambre. "Tout le monde sait que l’autoreconduction d’un mandat parlementaire ne sert pas la démocratie. Existe-t-il une divergence avec le Hezbollah au sujet de la prorogation ? Certainement, mais cela ne vas plus loin", a-t-il toutefois ajouté, en rappelant que le conflit avec Nabih Berry porte sur le maintien du commandant en chef de l’armée dans ses fonctions.
Le ministre démissionnaire du Tourisme, Fadi Abboud, a, de son côté, indiqué jeudi dans une interview à la radio que "les relations entre les composantes du 8 Mars n’ont pas atteint le point de divorce" et démenti les accusations du 14 Mars, selon lesquelles le conflit entre elles est "un simple jeu de rôle devant leur servir d’obtenir une part plus grande de ministres" au sein du cabinet Salam.
Il a fait part d’une entente parfaite entre le CPL, les Marada et le Tachnag, soulignant que les trois partis "auront la même voix au sein du gouvernement".
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commentaires (10)
CORRECTION ! Merci : "QUAND Mâräoun, Bigaradier- chef dit...."
Antoine-Serge KARAMAOUN
13 h 17, le 14 juillet 2013