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À La Une - L'homme de la semaine

Hazem Beblawi, un économiste doté de réseaux dans le Golfe

Une des missions centrales du Premier ministre égyptien par intérim est de redresser l'économie en crise.

Hazem Beblawi en 2011, lors d'un sommet du G7 des ministres des finances, à Marseille, en France. AFP/GERARD JULIEN

Hazem Beblawi, nommé mardi Premier ministre égyptien par intérim, a dit vouloir s'atteler dès mercredi à la formation du gouvernement en consultant d'abord Mohamed ElBaradei, nommé vice-président chargé des relations internationales, et Ziad Bahaa Eldin, un économiste de centre-gauche pressenti un temps pour le poste de Premier ministre. Les deux hommes sont les chefs de file du courant libéral.

 

Interrogé par Reuters, il a reconnu qu'il serait difficile de faire l'unanimité. "Evidemment, nous respectons l'opinion publique et nous essayons de nous conformer aux attentes, mais il y a toujours un moment où il faut choisir. Il n'y pas qu'une possibilité. On ne peut pas satisfaire tout le monde", a-t-il souligné. Les Frères musulmans, mais aussi  l'opposition laïque, ont également rejeté le plan de transition égyptien.

 

Mercredi, Hazem Beblawi s'est d'ailleurs vu opposer une première fin de non recevoir, les Frères musulmans rejetant son offre d'entrer dans le nouveau gouvernement. "Nous ne pactisons pas avec des putschistes. Nous rejetons tout ce qui émane de ce coup" militaire, a déclaré à l'AFP Tareq al-Morsi, au sujet de l'offre formulée par le nouveau Premier ministre.


Hazem Beblawi est un économiste libéral qui fut vice-Premier ministre et ministre des Finances en 2011, durant la période de transition sous la direction militaire qui a suivi la chute de Hosni Moubarak.

Aujourd'hui âgé de 76 ans, il a fait des études de droit au Caire, ainsi qu'à Grenoble (sud-est de la France) et Paris, à l'université Panthéon-Sorbonne, où il a décroché un doctorat d'Etat en économie. Il s'est ensuite lancé dans la carrière universitaire en obtenant un poste de professeur à Alexandrie.

 

M. Beblawi a également fait une longue carrière dans plusieurs institutions économiques privées et publiques, égyptiennes et internationales, ce qui pourrait faciliter sa mission de redressement d'une économie en crise.

 

En 1980, il s'est installé dans le Golfe pour y diriger le département économie au sein de la Banque industrielle du Koweït avant de revenir au Caire en tant que président directeur général de la Banque pour le développement à l'export de 1983 à 1995. Il a rejoint, ensuite, la commission économique et sociale de l'ONU pour l'Asie occidentale, qui regroupe de nombreux pays arabes. De 2001 à 2011, il fut également conseiller du Fonds monétaire arabe à Abou Dhabi.

 

Ces expériences lui ont permis de tisser des liens avec les milieux financiers du Golfe. L'importance de ces réseaux a d’ailleurs pu jouer un rôle dans l'annonce mardi par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis du déblocage d'une aide de huit milliards de dollars en faveur de l'Egypte.

Ces deux pays semblent vouloir faciliter la transition après l'éviction par l'armée du président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, un mouvement perçu avec une franche hostilité aussi bien à Riyad qu'à Abou Dhabi.

 

L'une des priorités de Hazem Beblawi devrait être la conclusion d'un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) sur un prêt de 4,8 milliards de dollars, que Mohamed Morsi n'est jamais parvenu à arracher.

 

Quelques mois après la chute de Hosni Moubarak,M. beblawi a été nommé vice-Premier ministre et ministre des Finances dans le gouvernement de Essam Charaf qui s'est mis en place en juillet 2011. Le gouvernement civil était alors sous l'autorité du Conseil suprême des forces armées (CSFA) du maréchal Hussein Tantaoui, organe dirigeant du pays.

 

En octobre de la même année, il a démissionné pour protester après la mort de manifestants coptes (chrétiens d'Egypte) lors de violents affrontements avec l'armée devant le bâtiment de la télévision d'Etat. Cette démission a toutefois été refusée par le Conseil militaire. Hazem Beblawi a finalement quitté ses fonctions en décembre de la même année, lors d'un changement de gouvernement.

 

M. Beblawi, qui a enseigné dans plusieurs universités égyptiennes et étrangères, est l'auteur de nombreuses publications et ouvrages traitant de questions économiques en arabe, en français et en anglais.

 

Une personne l'ayant côtoyé lors de ce passage au ministère des Finances le qualifie de responsable "fort et déterminé".

Membre fondateur du jeune Parti social-démocrate égyptien, qui compte juste deux ans d'existence, Hazem Beblawi se déclare partisan du libéralisme en économie.

Dans un article publié en mai 2009, il a écrit : "Une chose à mon sens semble indiscutable. Une économie de marché ne peut fonctionner que lorsque la règle de droit prévaut."

 

 

Voir aussi notre dossier spécial : Egypte : le défi de l’opposition, transformer la mobilisation en effet politique

 

 

 

Hazem Beblawi, nommé mardi Premier ministre égyptien par intérim, a dit vouloir s'atteler dès mercredi à la formation du gouvernement en consultant d'abord Mohamed ElBaradei, nommé vice-président chargé des relations internationales, et Ziad Bahaa Eldin, un économiste de centre-gauche pressenti un temps pour le poste de Premier ministre. Les deux hommes sont les chefs de file du courant...
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