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À La Une - conflit

Syrie : Hollande appelle l'opposition à "reprendre" les zones tombées aux mains des extrémistes

Attaques meurtrières à Damas, Occidentaux et Arabes renforcent l'aide aux rebelles.

Une attaque, menée selon l'OSDH par des rebelles, a fait dimanche sept morts, quatre policiers et trois assaillants, à Damas. AFP PHOTO / SANA /HO

Deux attaques meurtrières ont frappé dimanche Damas au lendemain d'une réunion du groupe des "Amis de la Syrie" qui a décidé de renforcer son aide à la rébellion pour inverser le rapport de forces sur le terrain.

 

A Mazzé 86, un quartier de l'ouest de la capitale habité par des Alaouites, une branche du chiisme à laquelle appartient le clan du président Bachar el-Assad, deux personnes ont été tuées et plusieurs blessées par l'explosion d'une bombe, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Plus tôt dans la matinée, une autre attaque, menée selon l'OSDH par des rebelles, avait fait sept morts, quatre policiers et trois assaillants. De son côté, le ministère de l'Intérieur a évoqué un attentat "suicide terroriste" perpétré par trois assaillants ayant pénétré dans un police à Roukneddine, dans le nord de la ville, précisant que "les terroristes appartiennent au Front jihadiste al-Nosra". 

Le Front al-Nosra, lié à el-Qaëda et placé sur la liste des organisations terroristes étrangères par les Etats-Unis, est le plus important groupe jihadiste en Syrie.

 

En visite à Doha dimanche, le président français François Hollande a appelé l'opposition à "reprendre" les zones tombées aux mains des groupes extrémistes craignant qu'ils ne puissent devenir "les bénéficiaires d'une situation de chaos". "Ce sera Bachar el-Assad qui se saisira de ce prétexte pour continuer les massacres", a-t-il ajouté.

 

(Eclairage : « Si vous êtes un criminel, comment pourriez-vous revenir ? »)

 


Samedi, onze pays du groupe des "Amis de la Syrie", dont les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, se sont réunis au Qatar et ont décidé d'intensifier leur aide à la rébellion pour lui redonner l'avantage sur le terrain avant la tenue d'une conférence de paix à Genève.

Les participants ont souligné que "toute aide militaire serait canalisée" par l'état-major de l'Armée syrienne libre (ASL), principale faction de l'opposition armée, afin qu'elle ne tombe pas entre les mains des groupes extrémistes comme le Front Al-Nosra.

Ils ont précisé que chaque pays aiderait les insurgés "à sa manière", contournant ainsi l'épineuse question de l'aide militaire directe que plusieurs pays occidentaux refusent de fournir. Jusqu'à présent, le gros de l'aide militaire provient de l'Arabie saoudite et du Qatar.

 

Le chef de la diplomatie du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem Al Thani, a en outre affirmé que les participants avaient pris "des décisions secrètes" pour modifier l'équilibre des forces en Syrie, où les violences ont fait plus de 93.000 depuis mars 2011 selon l'ONU.

Dimanche, M. Hollande a souligné, à l'issue d'un entretien avec l'émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani, que la France et le Qatar avaient "une approche commune" sur le conflit syrien, visant à aider l'opposition à améliorer sa position sur le terrain pour parvenir à une solution négociée.

 

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est également entretenu dimanche avec l'émir du Qatar des résultats de la réunion à Doha.

Samedi, M. Kerry n'avait pas précisé clairement quelle forme prendrait l'aide des Etats-Unis, qui hésitent toujours à apporter un soutien militaire aux rebelles. Il a souligné que son pays n'était pas en faveur d'une "solution militaire" mais qu'il voulait changer "le déséquilibre sur le terrain" où l'armée, appuyée par le Hezbollah libanais, a récemment enregistré des succès.

 

(Éclairage : L'aide "militaire" américaine jugée insuffisante par des experts)

 


Les "Amis de la Syrie" ont par ailleurs dénoncé samedi "l'intervention des milices du Hezbollah et des combattants d'Iran et d'Irak, qui aident le régime à réprimer le peuple syrien", estimant que cette intervention étrangère "menace l'unité de la Syrie" et pourrait faire déborder le conflit au-delà de ses frontières.

L'Iran, fidèle allié de Bachar el-Assad, a estimé dimanche que "ceux qui soutiennent l'envoi d'armes en Syrie sont responsables du massacre des innocents et de l'insécurité dans la région".

 

Alors que les heurts liés au conflit syrien se répètent depuis des semaines au Liban entre pro et anti-Syriens, trois soldats libanais ont été tués dimanche dans le sud lors de combats contre des partisans de l'imam sunnite radical, Ahmad el-Assir, connu pour ses critiques virulentes du Hezbollah chiite.

 

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