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À La Une - Révolte

Avec l'aide de l'Iran et du Hezbollah, Assad peut l'emporter en Syrie, estime un ministre israélien

Les rebelles avancent dans l'aéroport de Mennegh à Alep; Ryad dénonce l'implication du Hezbollah dans les combats.

Des partisans du régime de Bachar el-Assad célèbrent la victoire de l'armée à Qousseir (centre-ouest) le 9 juin 2013. AFP/SANA

Le ministre israélien des Affaires internationales, de la Stratégie et du Renseignement Yuval Steinitz a estimé lundi que le président syrien Bachar el-Assad pourrait remporter la guerre dans son pays grâce à l'aide de l'Iran et du mouvement chiite libanais Hezbollah.

"Cela pourrait être possible, Assad (...) pourrait prendre le dessus" dans la guerre, a-t-il affirmé devant l'Association de la presse étrangère. "Je pense que cela est possible".

"A ce stade du conflit, si l'opposition ne fait pas de progrès et le régime réussit à survivre et à obtenir un très fort soutien (...) à savoir de l'Iran et du Hezbollah (...) il pourrait en fin de compte survivre", a dit ce responsable israélien.

 

Selon lui, l'armée syrienne reçoit "un important soutien" de l'Iran et du Hezbollah qui envoient des milliers de combattants "en unités très structurées et très bien équipées -- cela pourrait aider".


(Repère : Israël/Syrie : les relations depuis 2000)

"Je suggérerais à la Syrie, au régime d'Assad : faites très attention, n'autorisez aucune provocation sur le Golan ou contre l'Etat d'Israël", a dit le ministre Steinitz.

"Nous ne voulons pas être impliqués, ne nous obligez pas. Ne nous provoquez pas, ne faites pas de mauvais calculs à notre sujet", a-t-il encore prévenu. "Mais d'un autre côté, si quelqu'un pense pouvoir permettre une guerre d'usure à nos frontières, il ferait mieux de réfléchir", a-t-il ajouté.

 

Les déclarations de Yuval Steinitz ont été accueillis avec circonspection par des responsables des ministères israéliens de la Défense et des Affaires étrangères. "Il s'agit de la position personnelle de Steinitz, sur la base de sa propre information, ou plutôt désinformation", a jugé un diplomate israélien. Mark Regev, porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a souligné que le ministre s'exprimait à titre personnel et que le gouvernement israélien ne prenait pas position sur l'avenir de Bachar el-Assad.

Officiellement en état de guerre avec Damas, Israël s'est abstenu de prendre position dans le conflit qui oppose depuis plus de deux ans le régime du président Bachar el-Assad aux rebelles qui veulent son départ.

Mais l'Etat hébreu a récemment lancé des mises en garde à Damas contre toute tentative d'entraîner Israël dans le conflit.


Le 7 juin dernier de violents combats entre rebelles syriens et l'armée avaient éclaté à Qouneitra, unique point de passage entre les secteurs occupé et non occupé du plateau du Golan. Ces violences ont poussé l'armée israélienne à renforcer son dispositif militaire sur la partie du Golan qu'il occupe depuis 1967. Après ces combats, l'Autriche a décidé de retirer son contingent de la force de l'ONU sur le plateau du Golan.
Il est "très important que les accords sur la démilitarisation et le cessez-le-feu soient maintenus et respectés", a indiqué M. Steinitz, commentant ce retrait. Le ministre a déploré que "de telles forces soient sur place quand c'est calme et qu'elles partent quand il y a un vrai danger (...) C'est pourquoi nous ne comptons pas sur la présence de forces internationales pour notre sécurité nationale".


Israël a mené trois raids en Syrie depuis le début de l'année, le premier en janvier aurait visé un centre de recherches scientifiques alors que les deux autres, survenus début mai, auraient visé des armes destinées au Hezbollah.

(Eclairage : "Avec ses frappes, Israël ne s'attaque pas à Assad mais au Hezbollah et à l'Iran")

Lors de son discours du 9 mai dernier, le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah avait annoncé que son parti allait aider la Syrie à libérer le Golan. Le leader chiite avait officiellement reconnu le 30 avril dernier l'implication de ses militants dans les combats aux côtés des forces de Bachar el-Assad dans les régions frontalières avec le Liban. Le Hezbollah a joué un rôle crucial dans la reprise la semaine dernière par le régime de la ville de Qousseir (centre-ouest) place forte de la rébellion, après deux semaines de combats féroces.

Dans ce contexte, le gouvernement saoudien, qui soutient les rebelles syriens, a dénoncé dans un communiqué diffusé lundi l'intervention armée du Hezbollah dans la guerre civile en Syrie. L'Arabie saoudite est le chef de file des monarchies du Golfe qui avaient annoncé début juin qu'elles envisageaient de prendre "des mesures contre les intérêts" du Hezbollah en représailles à son intervention armée dans les combats en Syrie.

Le royaume a par ailleurs indiqué soutenir les "appels internationaux à l'aide humanitaire" en faveur des réfugiés et déplacés syriens, selon le communiqué. Ces derniers jours des dizaines de rebelles syriens blessés et de réfugiés sont arrivés au Liban en provenance de la région dévastée de Qousseir.

(Eclairage : Syrie : « Au cours des six à sept mois à venir, ce sera le début de la fin » )

Sur le terrain, les rebelles syriens ont pris lundi un bâtiment dans l'aéroport militaire de Mennegh dans la province d'Alep (nord), a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Les rebelles ont pris le bâtiment du radar dans l'aéroport de Mennegh, où des combats violents se déroulent depuis dimanche", a déclaré le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, ajoutant que l'armée avait bombardé le périmètre de l'aéroport. Selon l'agence officielle Sana cependant, "l'armée a repoussé une attaque terroriste contre l'aéroport de Mennegh", faisant des tués et détruisant un canon et des mitrailleuses lourdes.

Depuis février, les rebelles assiègent plusieurs aéroports dans le nord de la province d'Alep, pour tenter de neutraliser la puissance de feu du régime.

 

 

Des armes américaines?

Dans le reste du pays, l'OSDH a fait état de raids menés par l'armée sur le quartier de Jobar à Damas, théâtre de combats quotidiens. Les avions-chasseurs ont également bombardé Zamalka, près de Damas, Inkhel dans la région de Deraa (sud), et les environs de l'unité 17 encerclée par les rebelles dans la province de Raqa (nord).

Dimanche, les violences avaient fait au moins 119 morts à travers la Syrie, selon un bilan de l'OSDH, une organisation basée en Grande-Bretagne et qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales civiles et militaires.

 

(Eclairage : Que change la levée par l'UE de l'embargo sur les armes destinées aux rebelles syriens ?)

L'opposition, qui peine à décider sur sa participation à une conférence de paix internationale à l'initiative de la Russie et des Etats-Unis, continue de demander une aide militaire pour faire face aux forces du régime. A ce sujet, un responsable américain a déclaré lundi que Washington pourraient décider dès cette semaine de l'opportunité de fournir des armes aux rebelles syriens. Selon ce responsable, qui a souhaité garder l'anonymat, une décision sera prise lors de réunions à la Maison blanche en début de semaine. Le secrétaire d'Etat John Kerry a reporté la tournée qu'il devait faire au Proche-Orient pour prendre part à ces réunions, a-t-on appris de source présidentielle.

 

 

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