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À La Une - Conflit

Sans Genève 2, la Syrie va vers l'"effondrement total", prévient la Ligue arabe

L'assaut contre les rebelles de Qousseir entre dans sa troisième semaine.

Des rebelles syriens, le 3 juin 2013, à Hama. AFP PHOTO / HO / SHAAM NEWS NETWORK

Un haut responsable de la Ligue arabe a insisté lundi sur l'importance de la tenue d'une conférence internationale de paix sur la Syrie, dite Genève 2, estimant que dans le cas contraire le pays se dirigerait vers "un effondrement total".
"Si la conférence de Genève 2 ne se tient pas, la Syrie sera un Etat défaillant et se dirigera vers un effondrement total", a déclaré à l'AFP Ahmed Ben Helli, secrétaire général adjoint de la Ligue, présent à Doha pour une conférence régionale sur les droits de l'Homme.
"Aucune date n'a été encore fixée", a-t-il ajouté à propos de cette conférence, initiée par Washington et Moscou pour ouvrir des négociations entre régime et opposition et parvenir à une solution politique.
Une réunion préparatoire de cette conférence doit se tenir mercredi à Genève.

 

(Lire aussi : "Le Qatar a voulu se tailler une place (...) mais il l’a fait sans réfléchir")


M. Ben Helli a cependant estimé que "les interventions militaires (en Syrie) compliquent la situation", en allusion à l'Iran et à son allié, le Hezbollah chiite libanais, engagé dans les combats aux côtés de l'armée du régime de Bachar el-Assad. "Nous voulons que l'Iran fasse partie d'un règlement et ne soit pas un facteur de militarisation" du conflit en Syrie, a-t-il dit, alors que l'éventuelle présence de l'Iran à Genève 2 suscite des réserves de plusieurs pays, dont la France.


Le régime a donné son accord de principe pour participer à la conférence de paix, mais le président Assad a réitéré sa volonté de rester au pouvoir jusqu'aux élections prévues en 2014, voire de se représenter à la présidentielle.
Mais l'opposition a exigé au préalable le départ du président Assad et l'arrêt des combats.

 

 

L'opposition de plus en plus divisée

La Coalition de l'opposition syrienne a encore été fragilisée lundi par le retrait d'une importante composante qui accuse certains dirigeants d'être animés par des ambitions personnelles.
"Nous nous retirons de la Coalition (...) car elle ne peut pas représenter la révolution de manière authentique", a ainsi affirmé la Commission générale de la révolution syrienne (CGRS).
Membre de la Coalition dès son origine, la CGRS est un réseau de militants présents à travers la Syrie et liés aux rebelles. "Des membres de la Coalition sont plus intéressés d'apparaître dans les médias que d'aider la révolution et beaucoup d'argent a été perdu car ils l'ont utilisé pour leurs intérêts personnels alors que le peuple syrien à l'intérieur manque de tout", a-t-elle expliqué dans un communiqué.

 

(Lire aussi : "Nous ne voulons pas qu’un régime égoïste vienne en remplacer un autre")

 

Cette énième indication des divisions qui traversent l’opposition intervient alors que l'armée syrienne attaquait lundi les rebelles sur plusieurs fronts, notamment à Qousseir où l'offensive menée avec le Hezbollah pour s'emparer de cette ville stratégique est entrée dans sa troisième semaine.

L'armée syrienne, parfois appuyée par le Hezbollah, mène une offensive dans trois secteurs. L'aviation a bombardé Qousseir où les rebelles sont désormais retranchés dans le nord de cette ville, devenue emblématique tant pour le régime que pour les rebelles, située près de la frontière libanaise, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 

Qousseir était au cœur d’un projet de déclaration du Conseil de sécurité de l’Onu bloqué par la Russie. Ce texte, soumis samedi et proposé par le Royaume-Uni, exprimait la "grave inquiétude" du Conseil sur le sort des civils bloqués à Qousseir et "demandait au gouvernement syrien d'autoriser un accès immédiat, total et sans entrave" aux organisations humanitaires pour qu'elles puissent les secourir. La coalition a, dans un communiqué, condamné la position russe, qui "se tient contre le peuple syrien, sa liberté et sa sécurité". Elle a dénoncé l'"alignement sur Assad" de Moscou et l'accuse d'être "devenu un partenaire dans le meurtre de civils innocents".

 

Dans le nord du pays, 26 personnes, dont six femmes et huit enfants, ont été tuées dans la nuit de dimanche à lundi par la la chute d'un missile sol-sol sur Kfar Hamra, à l'entrée nord-ouest d'Alep, a affirmé l'OSDH.
"Les forces du régime ont pris les vergers aux alentours et essaient de s'emparer de cette localité pour ensuite briser le siège imposé par les rebelles à Nubel et Zahra", deux villages chiites situés à une vingtaine de km au nord d'Alep.

 

 

Missiles S-300

Parallèlement, le ministre israélien de la Défense, Moshé Yaalon, a affirmé lundi que la livraison de systèmes russes de défense antiaériens de type S-300 à la Syrie ne pourrait pas intervenir avant 2014. "Nous suivons cette affaire avec inquiétude, mais il n'y pas eu de livraisons. Si elles ont lieu, elles n'interviendront pas avant l'an prochain", a affirmé M. Yaalon.

 

(Eclairage : Que change la levée par l'UE de l'embargo sur les armes destinées aux rebelles syriens ?)

 

Le 28 mai, M. Yaalon avait affirmé qu'Israël "saurait quoi faire" si la Russie livrait des S-300 à la Syrie. Selon la radio militaire, M. Yaalon faisait allusion à de nouveaux raids aériens, après ceux menés début mai par Israël et visant, selon des responsables israéliens, à empêcher des transferts d'armes au Hezbollah. Vendredi, plusieurs médias russes avaient déjà indiqué que Moscou n'avait pas encore livré de missiles sol-air S-300 à la Syrie, contrairement à ce qu'a laissé entendre le président syrien et qu'une livraison ne pourrait pas intervenir cette année.

Toujours au sujet de la Syrie, Yaalon a déclaré que le régime ne contrôlait plus que 40% du territoire syrien et que les rebelles avaient pris possession "d'au moins 4 quartiers de Damas". Le ministre de la Défense a également confirmé que l'armée israélienne avait ouvert un hôpital de campagne sur le plateau du Golan annexé pour soigner des blessés venant de Syrie.

 

De leur côté, les Etats-Unis vont déployer des missiles Patriot et des avions de combat F-16 en Jordanie, pays frontalier de la Syrie, pour des manoeuvres militaires, ont annoncé lundi des responsables américains.
"Pour renforcer la capacité et la position défensive de la Jordanie, certains de ces équipements pourraient rester sur place au-delà de l'exercice, à la demande du gouvernement jordanien", a précisé le lieutenant colonel T.G. Taylor dans un communiqué.

 

 

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commentaires (7)

Avec ou sans ce "Genève 2", sœur-syrie Walïyo-bääSSiste va vers l'"effondrement total"....

Antoine-Serge KARAMAOUN

08 h 23, le 04 juin 2013

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Commentaires (7)

  • Avec ou sans ce "Genève 2", sœur-syrie Walïyo-bääSSiste va vers l'"effondrement total"....

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    08 h 23, le 04 juin 2013

  • Infos dernières: l'armée légitime syrienne réalise des exploits et se permet le luxe d'offrir aux mercenaires de se soigner à Damas. Pour ceux qui accepteront de se rendre un procés équitable.L'état usurpateur a du souci à se faire.

    Jaber Kamel

    00 h 26, le 04 juin 2013

  • SANS COMMENTAIRES !! si un petit, la vérité se fera jour dans pas longtemps .

    Jaber Kamel

    20 h 21, le 03 juin 2013

  • LA DÉCADENCE ARABE ! ET NON SEULEMENT ! MAIS L'ABRUTISSEMENT ET LA DÉCADENCE DE L'OCCIDENT... DIT DÉMOCRATIQUE (?)....

    SAKR LOUBNAN

    17 h 14, le 03 juin 2013

  • Oups...çà se délite..et les malheureux libéraux syriens avec leurs quinze places se retrouvent grosjean comme devant.

    GEDEON Christian

    16 h 48, le 03 juin 2013

  • Jusqu'à quand devra-t-on crier ces vérités ? Le régime criminel de Damas assassine littéralement le peuple syrien, et les pays arabes s'engouffrent dans leur nullité, à commencer par l'Egypte des Frères musulmans occupés à consolider leur vol de la révolution égyptienne. A cet assassinat du peuple syrien la Russie, l'Iran et son instrument sordide le Hezbollah, participent activement. Qu'attendent les pays arabes pour réagir contre les trois criminels ? Leur première réaction devrait être de rappeler leurs ambassadeurs à Moscou en protestation contre la politique du gouvernment russe. C'est la moindre des mesures qu'ils devraient adopter immédiatement pour montrer leur répulsion pour cette politique.

    Halim Abou Chacra

    16 h 23, le 03 juin 2013

  • Un flou total pour une folie totale ou seul le peuple paye toujours le plus grand tribu . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    16 h 19, le 03 juin 2013

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