Hors compétition, Guillaume Canet a pour sa part présenté Blood Ties, son premier film américain avec Clive Owen et Marion Cotillard, thriller en forme d’hommage appuyé, mais maladroit, au cinéma des années 70, laissant beaucoup de critiques perplexes, au point qu’un certain nombre ont tout simplement quitté la séance avant la fin. L’histoire débute en 1974 à New York : un truand, Chris (Clive Owen), est libéré après plusieurs années de prison et retrouve son frère policier, Frank (Billy Crudup). Mais Chris replonge dans sa vie passée, ce qui le sépare à nouveau de son frère. À partir de cette intrigue, remake d’un film de Jacques Maillot, Les liens du sang (2008), dans lequel il était acteur, Guillaume Canet explore le ressort dramatique de la relation entre deux frères que tout sépare, interprétés avec force par Clive Owen et Billy Crudup. Marion Cotillard, elle, interprète une prostituée droguée, tandis que Matthias Schoenaerts, qui était son partenaire dans De rouille et d’os de Jacques Audiard, est un truand en quête de vengeance. Le film réunit également l’actrice hollywoodienne Mila Kunis et James Caan, surtout connu pour son rôle de « Sonny » Corleone, le frère d’Al Pacino dans Le Parrain de Francis Ford Coppola en 1972. Le rêve américain s’est cependant révélé moins idyllique que prévu : Guillaume Canet raconte s’être heurté à de nombreuses difficultés, de la défection de Mark
Wahlberg, qui devait jouer l’un des deux rôles principaux, à des problèmes de préparation ou de production. « J’ai vraiment vécu des moments surréalistes, auxquels je n’avais jamais été confronté, même sur mon premier film. Tout posait problème », raconte-t-il, confiant avoir « un instant cru tout arrêter ». Si certains critiques français ont salué la performance, Blood Ties a majoritairement été accueilli avec peu d’enthousiasme. L’Express estime que « Canet a su hisser ici son niveau de mise en scène », tandis que Le Figaro salue « une réussite ». Mais pour le quotidien gratuit Metro, « Blood Ties est d’un ennui sans fin », tandis que pour la revue anglophone spécialisée Variety, le film est « une saga mollassonne ». « Drame trop long et anémique », tranche aussi The Hollywood Reporter.
Très attendu, Un château en Italie est un mélange de tragédie et de comédie familiale, sur lequel Valeria Bruni-Tedeschi, seule femme en compétition, pose un regard plein de tendresse. Ceux qui attendent de voir des secrets dévoilés sur la célèbre sœur de la cinéaste en seront pour leurs frais. Le personnage de Carla Bruni, mannequin et chanteuse devenue l’épouse de Nicolas Sarkozy, n’y est pas. En revanche Valeria, actrice passée à la réalisation au début des années 2000 et qui joue dans le film, a embauché Marisa Borini, sa mère dans la vie et dans le film. S’il ne s’agit pas d’une « autofiction » comme le souligne la réalisatrice dans les notes d’intention du film, le scénario est largement inspiré par l’histoire familiale. Il raconte aussi des choses « observées » et « arrivées » aux personnes avec qui elle écrit, ses complices de toujours, les scénaristes Noémie Lvovsky (réalisatrice de Camille redouble) et Agnès de Sacy. Le film raconte le déracinement : le château en Italie dans le film est l’un des derniers vestiges de la splendeur passée des Rossi-Levi, alors que les Bruni-Tedeschi ont quitté l’Italie par crainte des Brigades rouges. Le château en question « a été à une époque notre vraie maison de famille », souligne d’ailleurs Valeria Bruni-Tedeschi. « C’est autant une histoire de famille qu’une histoire d’amour », poursuit la cinéaste, longuement applaudie lors de sa présentation officielle.
(Source : AFP)
Lèche-culs...
17 h 25, le 21 mai 2013