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À La Une - Syrie

Plus de 15 morts dans un attentat suicide en plein coeur de Damas

Les enquêteurs onusiens sur les armes chimiques "prêts" à être déployés.

L'attentat a eu lieu entre la place Sabee Bahrat et la rue Chahbandar, en plein centre-ville.. REUTERS/SANA/Handout

Damas a été frappée lundi par un puissant attentat suicide à la voiture piégée ayant fait au moins 15 morts et 53 blessés selon les médias officiels, la première attaque du genre en plein centre de la capitale.

 

Selon la télévision d'Etat, il s'agit d'un "attentat suicide commis par un terroriste" entre la place Sabee Bahrat et la rue Chahbandar, en plein centre-ville.

La chaîne a diffusé des images de restes humains, de civils sous le choc criant et pleurant, ainsi que de plusieurs carcasses de voiture calcinées. Des hommes tentaient désespérément de dégager un corps d'un taxi, tandis qu'un homme serrait dans ses bras une fillette terrorisée.

(Lire aussi: Zawahiri demande un État islamique en Syrie et fustige le Hezbollah...)

 

"J'étais dans la rue avec ma collègue quand la terre a tremblé sous nos pieds", a raconté Anana, 32 ans, qui se trouvait non loin de la place Sabee Bahrat. "Les gens ont commencé a crier +explosion! explosion!+ et on a vu une épaisse fumée noire se dégager du lieu de l'attentat comme si c'était un tourbillon".

"Il faut arrêter ce bain de sang. Quand on sort de chez soi, on ne sait plus si on rentrera vivant", s'écrie Mayssa, fonctionnaire qui travaille près du lieu de l'attentat.

"Nous disons à ceux qui sont derrière ces attentats que le peuple syrien (...) va aller de l'avant pour écraser ces bandes terroristes armées", a réagi le Premier ministre Waël al-Halaqi qui s'est rendu sur place.

"Votre terrorisme ne servira à rien, les Syriens lutteront ensemble avec l'armée contre ces groupes terroristes", a-t-il ajouté, qualifiant l'attaque de "lâche".

 

Le dernier attentat suicide à Damas remonte au 21 mars : 49 personnes, dont cheikh Bouti, célèbre dignitaire sunnite proche du pouvoir, avaient été tuées. Un mois plus tôt, quatre attentats avaient fait au moins 83 morts le 21 février, le bilan le plus lourd à Damas depuis le début du conflit.

Le régime avait alors accusé des "terroristes", terme par lequel les autorités syriennes désignent les rebelles aidés dans leur combat contre l'armée par des jihadistes qui ont revendiqué de nombreux attentats suicide, en particulier à Damas.

 

La chaîne officielle d'informations en continu, al-Ikhbariya, a affirmé que des enfants se trouvaient parmi les victimes, expliquant que l'explosion s'était produite dans une zone résidentielle, près d'une école qui a été endommagée.

Les vitrines de la majorité des commerces, ainsi que les fenêtres de la Banque centrale, ont également volé en éclats et des balcons se sont complètement effondrés.

Une journaliste de l'AFP a entendu une puissante explosion suivie de tirs intenses et vu des flammes se dégager de voitures sur la place, près de la Banque centrale. La puissance de l'attentat était telle que des palmier ont pris feu aux alentours.

 

(Lire aussi : Homs assiégée et « épurée » depuis 300 jours)

Dans le même temps, le conflit ne connaissait pas de répit : les violences ont fait au moins 157 morts dimanche, en majorité des civils, selon un bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales.

 

Armes chimiques : les enquêteurs de l'ONU sont "prêts"

S'attaquant à un autre aspect du conflit, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a annoncé lundi que les enquêteurs des Nations unies chargés de déterminer, à la demande de Damas, si des armes chimiques sont utilisées dans le pays, étaient "prêts" à être déployés.

Le régime et la rébellion s'accusent mutuellement d'avoir employé des armes chimiques dans les régions d'Alep (nord) et de Damas dans le cadre du conflit qui ravage le pays et qui a fait selon l'ONU plus de 70.000 morts, 1,2 million de réfugiés et 4 millions de déplacés.

"Je peux annoncer aujourd'hui qu'une première équipe est à Chypre et est dans la dernière phase" avant son départ vers la Syrie, a annoncé M. Ban. "Nous n'attendons plus que le feu vert du gouvernement syrien pour déterminer si des armes chimiques ont été déployées", a-t-il ajouté.

La Russie a critiqué samedi un possible élargissement du champ de l'enquête des Nations unies sur les soupçons d'usage d'armes chimiques en Syrie, dressant un parallèle avec les préparatifs de l'invasion américaine en Irak.

Moscou estime que l'enquête annoncée le mois dernier par l'ONU doit porter uniquement sur les accusations du gouvernement syrien selon lequel les rebelles auraient utilisé des armes chimiques près d'Alep.

Les pays occidentaux veulent étendre les investigations à trois autres attaques pour lesquelles le régime aurait, selon les rebelles, eu recours à des armes chimiques.

 

Principal soutien au régime baasiste, Moscou a par ailleurs appelé lundi à l'arrêt des livraisons d'armes à toutes les parties syriennes.

Au cours d'une conférence de presse avec la chancelière Angela Merkel, qui s'est récemment opposée à des livraisons d'armes aux rebelles syriens, le président Vladimir Poutine en visite en Allemagne s'est dit ouvert à des discussions en vue de l'adoption d'une résolution des Nations unies sur ce point.

La Russie est le plus gros fournisseur d'armes au régime Assad. Elle assure ne plus livrer d'armes "offensives" depuis le début de la guerre civile et critique régulièrement les propositions d'armement des rebelles formulées par certains pays arabes et occidentaux.


 

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Selon la télévision d'Etat, il s'agit d'un "attentat suicide commis par un terroriste" entre la place Sabee Bahrat et la rue Chahbandar, en plein centre-ville.
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commentaires (4)

Du calme! Il s'agit d'un gentil attentat révolutionnaire et démocratique... pour le changement démocratique en Syrie dictatoriale (!). Cela doit plaire aux arabies et à l'occident démocratiques ainsi qu'aux islamistes au pouvoir en Turquie qui fournissent l'argent, les agents, les explosifs et les facilités logistiques.

Ali Farhat

17 h 43, le 08 avril 2013

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Commentaires (4)

  • Du calme! Il s'agit d'un gentil attentat révolutionnaire et démocratique... pour le changement démocratique en Syrie dictatoriale (!). Cela doit plaire aux arabies et à l'occident démocratiques ainsi qu'aux islamistes au pouvoir en Turquie qui fournissent l'argent, les agents, les explosifs et les facilités logistiques.

    Ali Farhat

    17 h 43, le 08 avril 2013

  • Toujours des actes barbares pour une Syrie qui se suicide . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    15 h 59, le 08 avril 2013

  • BARBARE ! Regrettable et CONDAMNABLE !

    SAKR LEBNAN

    14 h 40, le 08 avril 2013

  • HORRIBLE et A DENONCER NON à l'assassinat des civils Faites votre gueguerre entre vous mais laissez tranquilles les civils. TOUS les civils, des 2 bords. Lorsque ASSAD bombarde via ses avions les civils, nous disons NON: C'est du terrorisme Lorsque des groupements armés font exploser des bombes dans des zones résidentiels: Nous disons NON AUSSI

    jean-Pierre EL KHOURY

    14 h 22, le 08 avril 2013

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