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À La Une - Reportage

Syrie : La guerre civile fracture la communauté druze

« Imaginez quelqu’un qui refuse de parler à son propre frère à cause de disputes sur la Syrie ».

Des chefs religieux druzes réunis à Majdal Chams près d’un portrait du président Assad, le 17 avril 2012, pour marquer l’anniversaire de l’indépendance syrienne. Jack Guez/AFP

Depuis la guerre du Kippour d’octobre 1973, Majdal Chams, chef-lieu des localités druzes de la partie du Golan syrien occupée et annexée par Israël, est resté paisible. Mais la fracture provoquée par la guerre civile en Syrie commence à se faire vivement sentir parmi les quelque 20 000 Druzes du Golan qui, dans leur très grande majorité, ont refusé de prendre la nationalité israélienne et se considèrent comme syriens. « Imaginez quelqu’un qui refuse de parler à son propre frère à cause de disputes sur la Syrie », déplore Nour, une jeune étudiante de Majdal Chams. Ici, les familles sont divisées, les amis se querellent entre ceux qui soutiennent le président Assad et ceux qui prennent fait et cause pour les insurgés.


Les Druzes, une minorité religieuse dispersée entre la Syrie (3 % de la population), Israël et le Liban, ont été longtemps considérés comme pro-Assad par loyauté au régime ou par crainte des islamistes radicaux parmi les rebelles. Les habitants de Majdal Chams préfèrent l’anonymat quand on demande leur opinion.


« Je suis pour le peuple syrien et par conséquent pour Assad », confie un commerçant. « L’ASL (l’Armée syrienne libre, opposition) n’existe pas, ce n’est qu’une armée de Pakistanais, d’Afghans et d’Américains qui mènent le jihad (la guerre sainte) », estime ce Druze âgé de 30 ans. Une autre commerçante redoute une victoire des combattants islamistes radicaux du Front al-Nosra, une organisation affiliée à el-Qaëda selon Washington : « Ils vont arriver ici et croient que tous ceux qui ne sont pas de leur religion sont des infidèles qui doivent être tués. » Le Front al-Nosra contrôle une grande partie de la zone frontalière sur les hauteurs du Golan. « Je soutiens Assad et je suis pour des élections. S’il y avait un scrutin, le peuple choisirait Bachar », affirme la commerçante.


Beaucoup de Druzes du Golan soutiennent le régime de Damas car ils refusent de reconnaître l’annexion par Israël de cette région conquise sur la Syrie pendant la guerre des Six-Jours de juin 1967 et où 20 000 colons israéliens se sont installés. La tension est d’autant plus perceptible à Majdal Chams que les combats se rapprochent. D’autres Druzes de Majdal Chams ne cachent pas qu’ils souhaitent la victoire de la rébellion. La nuit, chez des habitants favorables aux insurgés, on entonne des chants de ralliement de l’opposition syrienne.

Wi’am Wahab accusé
Dans ce contexte, une polémique a éclaté dans les médias arabes, sur le rôle joué par l’ancien ministre druze libanais Wi’am Wahab qui est accusé par les rebelles de la communauté de semer la discorde parmi les Druzes de Souwayda en faisant distribuer des armes à des « chabbiha » opérant comme à leur habitude pour le compte du régime.

 

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