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À La Une - Crise

L'opposition obtient le siège de la Syrie à la Ligue arabe

Ahmad Moaz Al-Khatib conduit la délégation au sommet de Doha ; Riad Assaad, un des commandants de l'ASL, blessé en Syrie.

Des rebelles syriens, le 23 mars 2013, à Damas. Shaam News Network/Reuters

La Coalition nationale de l'opposition a obtenu de représenter la Syrie au sommet arabe de Doha mardi mais les tiraillements internes de ce principal groupe de l'opposition ont entamé sa crédibilité.

 

Le chef démissionnaire de l'opposition, Ahmad Moaz Al-Khatib, est ainsi arrivé lundi soir à Doha pour conduire la délégation de l'opposition au sommet. Il avait annoncé démission à la surprise générale sa démission, avant de faire part lundi sur sa page Facebook de son intention de se rendre au sommet et d'y prononcer un discours "au nom du peuple syrien".

 

La Coalition nationale avait annoncé après la démission de M. Khatib qu'elle serait représentée au sommet par le "Premier ministre" Ghassan Hitto, qu'elle a chargé le 18 mars de former un gouvernement visant à administrer les territoires sous contrôle rebelle. Mais selon le représentant de la Coalition au Qatar, Nizar Haraki, M. Khatib présidera en fin de compte la délégation syrienne au sommet, qui comptera huit membres dont M. Hitto.


Selon un responsable de l'opposition, Ahmad Ramadan, "d'intenses pressions" de pays arabes et de l'opposition ont été exercées sur M. Khatib pour qu'il revienne sur sa décision. Le Premier ministre du Qatar, principal bailleur de fonds de l'opposition, Hamad ben Jassem Al-Thani, l'a d'ailleurs publiquement appelé à revenir sur sa démission.

Les Etats-Unis ont, pour leur part, affirmé qu'ils continueraient à soutenir l'opposition malgré la démission "courageuse" de son chef, a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche lundi.


En annonçant sa démission, M. Khatib a reproché à la communauté internationale son inaction face au conflit, qui a fait des dizaines de milliers de morts, et accusé des pays soutenant l'opposition "de tenter de contrôler la révolte".
Selon un opposant syrien, il reproche notamment au Qatar d'avoir imposé l'élection de M. Hitto, soutenu par les Frères musulmans, face à un autre candidat soutenu par Riyad, Imad Moustapha.

 

La Syrie du président Bachar el-Assad est suspendue de la Ligue arabe depuis novembre 2011, après le début en mars de la même année d'une révolte populaire devenue rébellion armée sous l'effet d'une dure répression.

La presse de Damas a d'ailleurs fustigé lundi la décision de l'organisation panarabe. "La Ligue a accordé le siège volé à la Syrie à des brigands et à des voyous", écrivait le quotidien le As-Saoura. "Les tambours de la trahison résonnent à Doha", renchérissait la télévision officielle Al-Ikhbariya.

 

 

Riad Assaad blessé

Par ailleurs, le colonel Riad Assaad, un commandant de l'Armée syrienne libre (ASL), la principale composante de la rébellion, a été blessé dans l'explosion d'un engin piégé dans l'est de la Syrie, a indiqué lundi une ONG syrienne.

Le chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, a précisé que l'explosion s'était produite dimanche soir au moment où le colonel Assaad circulait à bord de sa voiture à Mayadine, dans la région orientale de Deir Ezzor. Il a été blessé à la jambe, a-t-il dit. Selon un parent du colonel, il a été transféré en Turquie pour y être soigné.

Le colonel Assaad a été l'un des premiers officiers supérieurs de l'armée à rejoindre la rébellion en juillet 2011 et avait été nommé chef de l'ASL. Il reste le chef à titre honorifique de cette organisation même s'il se rend souvent sur le terrain et est en contact avec les combattants.

Son rôle avait été marginalisé après la nomination du général Selim Idriss comme chef d'état-major de l'ALS, lors du regroupement de la majorité des factions rebelles en dehors des jihadistes. Aujourd'hui, le général Idriss est le chef de facto de l'ALS. 

 

Capture d'écran d'une vidéo sur Youtube montrant le colonel

Riad Assaad entouré de membres de l'ASL. 

 

Parallèlement, interrogé sur la rumeur d'un assassinat du président Bachar el-Assad par un garde du corps iranien, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius a reconnu qu'un site Internet avait publié cette information. "Mais elle n'est pas confirmée".

"Si on veut éviter que la Syrie éclate et que ce soit finalement les extrémistes qui l'emportent, il faut une solution politique. Pour cela il faut qu'il y ait un rééquilibrage sur le terrain des forces militaires", a ajouté Laurent Fabius, sur Europe 1.

 

Alors que les européens sont toujours en désaccord sur l'envoi d'armes aux rebelles, le New York Times a rapporté que des pays arabes et la Turquie avaient fortement accru leurs livraisons d'armes aux rebelles avec l'aide la CIA américaine. Un pont aérien mis en place à petite échelle début 2012 a pris de l'ampleur ces derniers mois, ajoute-t-il. Des avions jordaniens, saoudiens ou qataris chargés de matériel ont atterri en Turquie et en Jordanie.

 

Sur le terrain, un civil a été tué et six ont été blessés par des obus lancés par des rebelles qui ont visé la place des Omeyyades à Damas, selon les médias officiels. Ces tirs se sont multipliés ces dernières semaines sur Damas, place forte du régime dont les troupes tentent de neutraliser les poches rebelles à la périphérie et empêcher les combattants d'avancer dans la capitale.

 

Dans le nord-ouest, un avion civil a été touché par des tirs de batteries anti-aériennes alors qu'il survolait la région d'Idleb dans le nord-ouest de la Syrie, selon l'OSDH.

 

Face à la dégradation de la situation, l'ONU va évacuer environ la moitié de ses 100 employés étrangers travaillant encore en Syrie en raison des risques grandissants, selon des diplomates à New York. Le bureau établi à Damas de l'émissaire international Lakhdar Brahimi sera notamment fermé et devrait être déplacé au Caire ou au Liban, selon ces sources.

 

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