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À La Une - Révolte

Baba Amr de nouveau au centre des combats

L’opposition repousse de nouveau une réunion pour former un gouvernement transitoire.

Malgré la mainmise des rebelles sur de nombreuses provinces de l’Est, plusieurs villes, comme Deir ez-Zor, sont vides de leurs habitants et presque totalement détruites. Khalil Ashawi/Reuters

Les rebelles syriens ont surpris l’armée hier avec un assaut sur leur ancien bastion de Baba Amr à Homs, un an après sa prise par l’armée, à l’issue de plusieurs semaines de bombardements intenses ayant fait des centaines de morts, a annoncé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). « Ils se trouvent actuellement dans l’ensemble du quartier », a précisé hier Rami Abdel Rahmane, président de l’OSDH, une organisation basée au Royaume-Uni s’appuyant sur un vaste réseau de militants et de sources médicales civiles et militaires. L’aviation du régime a répliqué par des raids sur Baba Amr, aux abords duquel étaient déployés des renforts militaires, et la ville de Homs était « complètement bouclée » par l’armée selon cette organisation. « Les révolutionnaires se sont infiltrés dans la nuit à Baba Amr. Les barrages de l’armée ont à peine eu le temps de comprendre ce qui se passait », a affirmé Omar, un militant en contact avec les combattants sur place.


La ville de Homs, surnommée « la capitale de la Révolution », est aujourd’hui contrôlée à 80 % par l’armée, qui mène depuis plusieurs jours une violente offensive contre les enclaves rebelles de Khaldiyé et du Vieux Homs, assiégés depuis huit mois et où les affrontements se poursuivaient hier. Dans une vidéo, un jeune combattant entouré de 25 compagnons d’armes a lu un communiqué annonçant « “la bataille de la grande victoire” en vue de libérer les quartiers violés (contrôlés par l’armée), en particulier Baba Amr ». Les soldats à Homs semblent avoir été également déroutés par le double attentat au camion piégé mené il y a quelques jours par le front jihadiste el-Nosra devant des barrages à l’entrée de la ville, selon l’OSDH.
À Alep, 20 corps d’hommes ont été retrouvés près de la rivière Qweiq, là où près de 80 corps de jeunes gens exécutés avaient déjà été retrouvés fin janvier. Un bilan provisoire basé sur les estimations de l’OSDH et de militants faisait état de 115 morts pour la seule journée d’hier.

El-Nosra dans l’Est
Dans l’est du pays, le front el-Nosra et d’autres groupes islamistes de la rébellion qui contrôlent une grande partie de cette région riche en hydrocarbures ont annoncé la création d’un conseil religieux local chargé de gérer les affaires courantes et « combler le vide sécuritaire » dans les zones qu’ils contrôlent dans les provinces de Hassake, Raqa et Deir ez-Zor, selon un communiqué retransmis par l’OSDH. Le front el-Nosra, qui ne cache pas ses aspirations de voir la Syrie devenir un État islamique, a connu une ascension fulgurante à partir de mi-2012.


Par ailleurs, un réfugié syrien est mort et ses deux enfants ont été grièvement blessés après que leur tente a pris feu tard dans la nuit de samedi à dimanche dans le camp de Zaatari, dans le nord de la Jordanie, a annoncé un responsable gouvernemental. L’incident pourrait être dû au fait que « le réfugié a détourné illégalement des fils électriques d’un poteau électrique situé près de sa tente » selon cette source.


Sur le plan politique, la Coalition de l’opposition syrienne, qui tente de son côté de mettre en place une instance exécutive afin d’administrer les territoires contrôlés par les rebelles notamment dans l’est et le nord de la Syrie, a de nouveau reporté une réunion prévue à Istanbul afin de désigner un chef pour ce gouvernement. La réunion, prévue pour demain, a été reportée en raison de « profonds désaccords » concernant la nécessité même d’un tel gouvernement intérimaire, a indiqué un membre de la coalition, Samir Nachar, précisant que la réunion pourrait se tenir le 18 ou le 20 mars. Une première réunion prévue le 2 mars afin de désigner un « Premier ministre » chargé d’administrer les territoires rebelles avait déjà été reportée après des pressions des États-Unis et de la Russie qui préfèrent la mise en place d’un gouvernement de transition issu d’un dialogue entre Damas et l’opposition.

« Conditions pas réunies »
À ce niveau toutefois, le président syrien du Comité national de coordination pour le changement démocratique (CNCD) Haytham el-Manaa a indiqué samedi soir à son arrivée à Moscou que les conditions pour un dialogue avec le régime du président Bachar el-Assad n’étaient pas encore réunies. M. Manaa a indiqué qu’il entendait rencontrer aujourd’hui les plus hauts responsables du ministère russe des Affaires étrangères, en particulier le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov, afin d’aborder les « derniers développements de la situation en Syrie ». Moscou, dernière grande puissance à entretenir des liens étroits avec le régime de Damas auquel elle livre des armes, a pressé ces dernières semaines l’opposition et le régime d’entamer un dialogue pour mettre fin à la guerre.

 

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