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Spécial journée de la femme

Après avoir massacré Shéhérazade, J. Haddad émascule Superman

En parlant de femmes, de cette journée qui lui est consacrée, de droits, de militantisme, de gueule grande ouverte, de bagout, de verve et d’humour, impossible d’omettre une autre brune aux cheveux rebelles également adepte de la provoc’ chic et choc : Joumana Haddad.

« Superman est arabe », aux éditions Actes Sud.

Après avoir massacré Shéhérazade, la «guérillera» journaliste, traductrice, essayiste, taquineuse de muse et taquineuse tout court (ou plutôt franchement provocatrice) émascule Superman dans son dernier pamphlet incendiaire qui vient de paraître en français, après sa version originale en anglais.
Dans cette suite au désormais fameux J’ai tué Schéhérazade (traduit en français, italien, espagnol, danois, portugais, allemand, néerlandais, croate, norvégien, roumain et arabe), voici donc Superman est un arabe où Haddad se dresse contre le système patriarcal qui sévit dans le monde arabe et prend ses racines dans les trois religions monothéistes. Même son de cloche que Ninar Esber, Haddad estime elle aussi «qu’en discriminant la femme au sein de la famille et dans la vie sociale, les religions n’ont pas seulement favorisé le machisme, mais l’ont aussi institutionnalisé et sacralisé».
Dans un langage provocateur et accusateur, qui ne connaît aucun tabou pour dénoncer les inepties de la société arabe, elle s’en prend donc au «machisme qui, sous les apparences de la force, de la confiance en soi, de l’aplomb, de la fierté individuelle ou clanique, traduit au contraire un profond sentiment d’insécurité et des peurs irrationnelles».
Entre confidences, réflexions, traits d’humour et envolées poétiques, elle conclut que les luttes engagées ces deux dernières années pour la liberté et la dignité n’aboutiront à rien sans l’affirmation progressive d’une «nouvelle masculinité» arabe, c’est-à-dire sans l’établissement d’un rapport radicalement différent entre l’homme et la femme – et entre chacun d’eux et son propre corps.
«Une critique féroce du sexisme», selon le Guardian, mais, pour elle, le combat n’est pas unisexe. Il ne l’a jamais été. Dans Superman, le héros gominé à la culotte rouge n’est pas le seul à en prendre pour son grade.
Les hommes, Dieu, le sexe et même les femmes elles-mêmes qui devraient, selon elle, «se défendre et dire non à la violence». Une révolution qui commence par l’éducation. Cette mère de deux garçons espère qu’ils deviendront «de vrais hommes plutôt que des Supermen». Et envisage de transposer son combat en politique. Rendez-vous dans quatre ans, aux élections législatives.

 

M.G.H.

Après avoir massacré Shéhérazade, la «guérillera» journaliste, traductrice, essayiste, taquineuse de muse et taquineuse tout court (ou plutôt franchement provocatrice) émascule Superman dans son dernier pamphlet incendiaire qui vient de paraître en français, après sa version originale en anglais. Dans cette suite au désormais fameux J’ai tué Schéhérazade (traduit en...

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