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Spécial journée de la femme - Spécial Journée de la femme - Trois questions à

« On a aujourd’hui la possibilité de choisir un chemin qui n’est pas tracé d’avance »

Sarah Beydoun, fondatrice de Sarah’s Bag, une entreprise sociale de vente de sacs et accessoires fabriqués par des prisonnières et femmes stigmatisées par la société libanaise.

Sarah Beydoun.

Selon vous, quelles sont les plus graves atteintes aux droits ou à la condition de la femme au Liban ?
Au cours des treize dernières années et dans le cadre de mon travail avec des prisonnières et ex-prisonnières pour Sarah’s Bag, j’ai été confrontée de près à tous les préjudices que doivent affronter les femmes dans notre société. En dehors de Beyrouth, dans les petits villages, la société et les mentalités restent très traditionnelles. Le père et l’époux continuent d’exercer un très grand contrôle sur la vie des femmes et beaucoup de lois sont discriminatoires envers elles. Le chemin est donc encore long avant de pouvoir parler d’une véritable égalité.

Le fait d’être une femme a-t-il favorisé ou handicapé votre carrière ?
Je travaille avec des femmes et je crée des sacs et accessoires pour femmes, alors le fait d’être moi-même femme m’a beaucoup apporté. Je ne me suis jamais inquiétée des barrières qui se dressent face aux femmes dans le monde habituel du travail. Car dans le cas spécifique de Sarah’s Bag, comme tout le travail est basé sur la formation et la collaboration avec des prisonnières, le fait d’être une femme m’a aidée à mieux me « connecter » à elles, à mieux les comprendre, à apprendre d’elles et je suppose aussi que ça les a aidées à me faire plus facilement confiance.

Auriez-vous préféré être née homme ?
Si on m’avait posé la question il y a 100 ans, j’aurais certainement répondu par l’affirmative. Mais je pense que j’ai la chance d’être née dans les années 1970 parce que ma génération a beaucoup plus de choix que ce qu’ont eu nos mères ou nos grands-mères. On a aujourd’hui le choix de choisir un chemin qui n’est pas tracé d’avance par les rôles traditionnels de la femme, de l’épouse ou de la fille. Je ne suis pas en train de dire que les femmes des anciennes générations ne travaillaient pas. Les femmes ont de tout temps travaillé, sauf si les conditions économiques leur permettaient d’avoir le choix. La différence est qu’aujourd’hui la société a d’autres attentes pour les femmes ; des attentes qui les mettent au défi. Il faut avoir une carrière professionnelle solide, occuper des postes de haute responsabilité. On est capable, en travaillant dur, d’exploiter tout notre potentiel en tant qu’être humain. Et cette chance est pour moi inestimable. On est une génération bénie, même si on est également la génération de la guerre. Et notre plus grand défi aujourd’hui est de trouver un équilibre entre notre vie professionnelle et notre rôle de mère et d’épouse.

 

Retrouvez ce que d'autres femmes ont à dire dans notre dossier spécial Journée de la femme

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