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À La Une - Crise

La Corée du Nord menace les États-Unis d’une... « attaque nucléaire préventive »

Le Conseil de sécurité adopte un nouveau train de sanctions contre Pyongyang.

L’ambassadrice des États-Unis à l’ONU, Susan Rice, vote lors d’une réunion du Conseil de sécurité pour imposer de nouvelles sanctions à la Corée du Nord en raison de son programme nucléaire et balistique. Spencer Platt/Getty Images/AFP

La Corée du Nord n’a plus peur de rien. Elle a non seulement accusé hier les États-Unis de vouloir déclencher une guerre atomique, mais aussi menacé Washington d’une frappe nucléaire « préventive ».


Avec cette joute verbale, le régime nord-coréen a donc une nouvelle fois musclé sa rhétorique belliqueuse. « Puisque les États-Unis s’apprêtent à déclencher une guerre nucléaire, (nos) forces armées révolutionnaires (...) se réservent le droit de lancer une attaque nucléaire préventive pour détruire les bastions des agresseurs », a déclaré un porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères. Cité par l’agence officielle KCNA, il a également averti qu’une seconde guerre de Corée était « inévitable » après que Washington et Séoul eurent refusé d’annuler de grandes manœuvres militaires conjointes prévues la semaine prochaine. Des manœuvres qui seraient, selon la Corée du Nord, un tremplin pour lancer une attaque nucléaire et conventionnelle contre son territoire. La nullité de l’armistice prendra effet dès le début de ces manœuvres, selon le porte-parole.


Le Rodong Sinmun, le journal officiel du parti unique, a quant à lui brandi la menace d’une « guerre thermonucléaire ». Et il a averti que « la guerre ne serait pas confinée à la péninsule coréenne », dans une allusion à l’arsenal balistique du pays, capable selon lui de frapper le territoire américain. Pour soutenir ces propos, la télévision nord-coréenne a diffusé des images d’un important rassemblement de militaires et de civils hier à Pyongyang, pour dénoncer « l’agression américaine ». Un rassemblement que Kim Min-seok, porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense, a confirmé : « Il n’est pas fréquent que le Nord conduise des exercices militaires au niveau national (...) sur terre, sur mer et dans les airs. » De son coté, la Maison-Blanche a assuré hier que les États-Unis étaient « tout à fait capables » de se défendre. Et un influent sénateur américain a prévenu que toute frappe nucléaire nord-coréenne serait « du suicide ».

« Frapper durement »
Pour sa part, le Conseil de sécurité s’est réuni hier à New York et a décidé d’imposer une nouvelle série de sanctions, notamment financières, en réaction au troisième essai nucléaire mené en février par Pyongyang. La résolution du Conseil, proposée par plusieurs pays (dont les États-Unis, le Royaume-Uni, la Corée du Sud et la France) et adoptée à l’unanimité de ses 15 membres, s’efforce de tarir les sources de financement utilisées par le régime communiste pour nourrir ses ambitions militaires et balistiques. Elle met également sous surveillance les diplomates nord-coréens et élargit une liste noire de particuliers et entreprises soumis à des gels d’avoirs ou à des interdictions de voyager.
Ces sanctions « vont frapper durement et accentuer l’isolement » du régime, a estimé l’ambassadrice américaine à l’ONU Susan Rice. « Défier la communauté internationale va coûter plus cher aux dirigeants nord-coréens », a-t-elle ajouté. Dès l’annonce du 3e essai nucléaire nord-coréen du 12 février, après ceux de 2006 et 2009, le Conseil de sécurité avait annoncé son intention de prendre des « mesures appropriées » dans une nouvelle résolution.


Interrogée quant aux récentes menaces brandies par Pyongyang, elle a affirmé que la Corée du Nord « n’obtiendra rien par la provocation ». Les membres du Conseil manifestent également « la plus grande inquiétude » face à ce troisième essai et se disent prêts à prendre « d’importantes mesures supplémentaires », non précisées, si Pyongyang teste à nouveau une bombe atomique ou lance une fusée. Pour sa part, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’est déclaré « très inquiet de la montée de la tension dans la péninsule coréenne ». Et il se félicite de l’adoption par le Conseil de sécurité de cette résolution. Enfin, l’ambassadeur chinois à l’ONU Li Baodong a appelé à « faire baisser la tension » et à revenir aux « négociations à six » (les deux Corées, Chine, Russie, Japon, États-Unis), dans l’impasse depuis 2009. Mais l’ambassadeur sud-coréen Kim Sook a rejeté cette idée : les dirigeants nord-coréens, a-t-il affirmé, « se sont isolés du reste du monde et ce n’est pas le moment de parler de dialogue ».

 

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