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À La Une - Corée du Nord

Troisième essai nucléaire de Pyongyang

L’ONU condamne et souhaite prendre des « mesures ».

« Un troisième essai nucléaire a été mené avec succès », a annoncé hier l’agence officielle nord-coréenne KCNA. « Ce test nucléaire de haut niveau avait, contrairement à ceux du passé, plus de puissance explosive et a utilisé un engin miniaturisé et plus léger. » L’explosion détectée hier a atteint une magnitude de 5 sur l’échelle de Richter, selon l’agence de contrôle des essais nucléaires (CTBTO), dont le siège est à Vienne.


Le Nord a précisé avoir mené ce test « dans le cadre de mesures visant à protéger (sa) sécurité nationale et (sa) souveraineté contre l’hostilité incessante des États-Unis, qui ont violé le droit de (sa) république à mener des lancements pacifiques de satellite », selon un communiqué de KCNA.


L’utilisation d’un engin miniaturisé est source d’inquiétude pour les puissances internationales, car elle laisse entendre que Pyongyang maîtrise désormais la délicate technologie permettant de fabriquer une bombe suffisamment petite pour être fixée sur une ogive. Si Pyongyang est effectivement parvenu à mettre au point une bombe miniaturisée, la donne serait radicalement changée.


Le ministère sud-coréen de la Défense estime entre 6 et 7 kilotonnes la puissance de l’explosion d’hier ; pour comparaison, la bombe atomique larguée par les Américains sur Hiroshima était de 15 kilotonnes.


Face à cette situation, le Conseil de sécurité a « fermement condamné » cet essai et a menacé Pyongyang de « mesures appropriées », qui pourraient prendre la forme de sanctions. La déclaration unanime du Conseil a été lue par le ministre sud-coréen des Affaires étrangères Kim Sung-hwan dont le pays préside cette instance en février. Elle souligne que l’essai survenu quelques heures plus tôt constitue une « menace claire pour la paix et la sécurité internationales » ainsi qu’une « violation grave » des résolutions de l’ONU. « Les membres du Conseil de sécurité vont commencer immédiatement à travailler sur des mesures appropriées dans le cadre d’une résolution », indique ainsi le texte, adopté à l’issue de consultations d’urgence à huis-clos hier matin à New York.


Le Conseil ne précise pas quelles « mesures » il pourrait prendre mais l’ambassadrice des États-Unis à l’ONU Susan Rice a immédiatement évoqué de nouvelles sanctions. Elle a prédit que Pyongyang allait « subir un isolement et une pression de plus en plus forts sous l’effet des sanctions ». Victoria Nuland, porte-parole du département d’État, a néanmoins annoncé que la Corée du Nord avait informé les États-Unis de son intention de procéder à cet essai nucléaire. L’information est parvenue à Washington via les « canaux habituels », a ajouté la porte-parole sans préciser quand. Plus tôt, Barack Obama, qui a très vite dénoncé un essai « provocateur », a appelé à une action internationale « rapide » et « crédible » de la communauté internationale. « La Corée du Nord représente une menace sérieuse pour les États-Unis et nous devons nous y préparer », a ajouté le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta.
Pour sa part, M. Kim Sung-hwan a indiqué que Séoul chercherait à faire adopter « toutes les mesures nécessaires » pour forcer Pyongyang à « renoncer à son ambition nucléaire ».


Au même moment à Genève, devant la Conférence sur le désarmement des Nations unies, un diplomate nord-coréen a affirmé que « la RPDC (République populaire démocratique de Corée) ne cédera jamais devant aucune résolution ». Alliée à la Chine, ses tirs de fusée et ses essais nucléaires ont déjà valu à Pyongyang toute une série de sanctions internationales depuis 2006 : gel d’avoirs appartenant à des entreprises nord-coréennes ou interdiction de voyager pour des responsables du régime.


Une décision sur de nouvelles sanctions dépendra largement de la Chine. Membre permanent du Conseil, celle-ci s’est toujours efforcée jusqu’ici de protéger Pyongyang car elle redoute un effondrement du régime stalinien. Selon un diplomate du Conseil, les Chinois ont demandé instamment aux Nord-Coréens de renoncer à ce nouvel essai et le fait que Pyongyang soit passé outre est un « défi » lancé à Pékin.


Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a de son côté jugé l’essai de « profondément déstabilisateur » et y a vu « une violation claire et grave des résolutions du Conseil de sécurité ».


Même l’Iran, accusé par les Occidentaux de tenter de fabriquer l’arme atomique malgré ses dénégations, a désapprouvé l’essai nord-coréen, estimant qu’ « aucun pays » ne devait posséder d’arme atomique. « Dans le même temps, tous les pays doivent avoir le droit à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire », a ajouté le porte-parole de la diplomatie iranienne, Ramin Mehmanparast.


Moscou et Tokyo ont également de leur côté dénoncé une « violation » des résolutions de l’ONU.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), dont les inspecteurs n’ont plus été reçus par les autorités nord-coréennes depuis leur expulsion du site nucléaire de Yongbyon en 2009, a jugé pour sa part l’essai « profondément regrettable ».


À Londres, le ministre des Affaires étrangères William Hague a dénoncé des « provocations répétées » et le président français François Hollande a assuré que « la France appuiera une action ferme » du Conseil de sécurité tandis que le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, plaidait pour de nouvelles sanctions.
En Asie, le Japon et la Corée du Sud ont vivement critiqué l’opération nord-coréenne.
(Source : agences)

 

 

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